11 février, 2020Le syndicat brésilien des travailleurs du pétrole FUP a appelé à une grève nationale illimitée pour protester contre les projets de Petrobas de fermer une usine d’engrais azotés et de licencier plus de 1.000 travailleurs.
La FUP, qui fait partie de la CNQ/CUT et qui est affiliée à IndustriALL Global Union, a lancé cette grève le 1er février, faisant campagne pour les 396 salariés directs et les 600 travailleurs sous-traitants qui seraient touchés par la fermeture de l’usine. Les licenciements devraient commencer le 14 février.
Selon le syndicat, ces licenciements de masse contreviennent à la convention collective signée en novembre 2019. Dans celle-ci, Petrobras a accepté de ne pas procéder à des licenciements de masse pendant cinq ans sans consultation préalable des syndicats. Les licenciements annoncés à l’usine d’engrais ont eu lieu sans que des alternatives aient été discutées au préalable avec le syndicat.
La FUP affirme que l’usine d’engrais n’est pas la seule unité de Petrobras à connaître des difficultés et qu’il y a eu des licenciements et des transferts massifs de salariés dans toute l’entité Petrobras, y compris auprès de filiales et de sociétés privées qui sont liées à elle.
Le gouvernement du Président Jair Bolsonaro soutient la privatisation de Petrobras. En cinq ans, la compagnie pétrolière a réduit ses investissements au Brésil de 50 %, ce qui a entraîné la perte de 270.000 emplois directs et sous-traités.
Les travailleurs de plus de 30 unités de Petrobas sont unis dans cette grève. Diverses campagnes sont menées dans les douze États brésiliens où la compagnie pétrolière est présente.
Ce 4 février, le tribunal du travail a décidé que si les travailleurs maintiennent la grève, les grands syndicats de plus de 2.000 membres, comme la FUP, seraient condamnés à une amende de 500.000 réals (116.000 dollars), tandis que les petits syndicats seraient condamnés à une amende de 250.000 réals (58.000 dollars).
Le jugement impose également le retour au travail de 90 % de la main-d’œuvre de Petrobas. La FUP a indiqué qu’elle maintenait la grève pour une durée indéterminée et que le soutien de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole (FNP) avait contribué à accroître la portée de l’action.
Lucineide Varjão, co-présidente régionale et co-présidente de la section des mines d’IndustriALL ainsi que présidente de la CNQ/CUT, a déclaré :
“La grève est un véritable défi pour les travailleurs. Le gouvernement brésilien, son système judiciaire et ses principaux médias vont tenter d’arrêter la campagne et de monter l’opinion publique contre les syndicats. Mais nous sommes convaincus que le mouvement syndical fera ce qu’il faut pour soutenir les travailleurs.”