22 juillet, 2020En pleine pandémie de coronavirus, au Pérou, le producteur de cosmétiques et de bijouterie Unique-Yanbal a licencié 600 personnes, en quasi totalité des femmes.
Suivant le Syndicat des travailleurs d'Unique, affilié à la FETRIMAP, elle-même affiliée à IndustriALL, Unique-Yanbal licencie massivement et a annoncé que la production de bijoux sera délocalisée en Colombie, du fait de la baisse de la demande causée par le coronavirus.
Le Secrétaire général de la FETRIMAP, Gilmer Ibañez, a déclaré :
"La fermeture des ateliers de bijouterie de Lima va priver d'emploi plus de 600 personnes, dont 90 pour cent de femmes."
Le syndicat voudrait pouvoir dialoguer avec Unique-Yanbal, notamment pour proposer le transfert de ses membres dans un autre site de production de Lima, mais l'employeur ne répond pas.
Pour María Barbuena, la Secrétaire du Syndicat des travailleurs d'Unique chargée du recrutement,
"Cette décision est regrettable, la plupart de ces femmes étant des soutiens de famille. De plus, cinq d'entre elles sont enceintes et d'autres souffrent de lésions professionnelles causées par le travail manuel. Pourtant, la direction n'en tient aucun compte."
Alors que Unique-Yanbal prétend vouloir "changer la vie des gens" avec ses produits de beauté, plus de 2.000 des travailleurs qu'elle emploie touchent pratiquement le minimum vital. La direction refuse systématiquement de négocier les salaires ou les conditions de travail avec le syndicat qui s'est créé en 2019.
En fait, en totale contradiction avec ce qu'elle préconise en matière d'éthique et de transparence, Unique-Yanbal s'efforce d'empêcher l'enregistrement de syndicats et pousse les travailleurs à se désaffilier en recourant à des réprimandes et des suspensions.
Dans une lettre adressée à Unique-Yanbal, le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches, demande instamment à l'entreprise de préserver l'emploi :
"IndustriALL exhorte Unique-Yanbal à suspendre immédiatement les licenciements massifs pendant la pandémie, à respecter les droits fondamentaux des travailleurs et à entamer un dialogue avec le syndicat."
Unique-Yanbal, présente dans dix pays d'Amérique et d'Europe, produit des cosmétiques et de la bijouterie. Son fondateur, Fernando Belmont Anderson, figurait dans le classement de Forbes des milliardaires en 2013 et 2014.