16 décembre, 2022Le syndicat national des travailleurs des mines, du métal, de l’acier et des branches connexes de la République mexicaine, Los Mineros, célèbre 88 ans de lutte pour la justice, la démocratie et la liberté syndicale.
Prifil de Global Worker no 2 Novembre 2022 | |
Pays: Mexique Union: Los Mineros. Texte: Kimber Mayer |
Los Mineros, qui représentent plus de 3,5 millions de travailleurs au Mexique, ont remporté un certain nombre de victoires en 2022. L’organisation a remporté plusieurs scrutins syndicaux lui donnant le droit de négocier des conventions collectives, notamment chez la société canadienne Americas Gold and Silver, qui exploite la mine de Cosalá dans le Sinaloa, et chez Teksid Hierro, qui opère à Frontera, dans le Coahuila.
Le syndicat était confronté à des organisations affiliées à la Confédération des travailleurs mexicains (CTM). Los Mineros affirment que les entreprises avaient tendance à soutenir ces syndicats parce qu’ils garantissaient une main-d’œuvre bon marché et ne tenaient pas compte des conditions de sécurité. À ce jour, en 2022, Los Mineros ont obtenu des augmentations de salaire de plus de 8 % ainsi que d’autres avantages et ont réussi à protéger les salaires réels des travailleurs et travailleuses contre l’inflation.
IndustriALL a suivi de près le processus chez Teksid Hierro où Los Mineros ont remporté une victoire retentissante en septembre 2022. Près de 80 % des travailleurs et travailleuses se sont prononcés pour que le syndicat devienne leur seul représentant légal pour la convention collective de l’entreprise, mettant ainsi fin à une lutte de huit années. Depuis 2014, les travailleurs et travailleuses avaient condamné les tactiques antisyndicales utilisées pour bloquer l’initiative de Los Mineros visant à établir un syndicat démocratique dans l’entreprise.
Ces scrutins ont été organisés dans le cadre de la réforme de 2019 du droit fédéral du travail. Cette réforme vise à instaurer de véritables relations sociales grâce à de nouveaux syndicats démocratiques et à améliorer ainsi la liberté syndicale dans le pays. Elle garantit que les travailleurs et travailleuses peuvent décider librement, par un vote secret et direct, à quel syndicat adhérer et quels dirigeants doivent les représenter.
La loi stipule également que les travailleurs et travailleuses doivent approuver les dispositions de leurs conventions collectives dans un délai maximum de quatre ans, par un vote individuel, libre, direct et secret. Cette disposition vise à garantir que les travailleurs et les travailleuses connaissent les dispositions de leur convention collective et que la négociation collective soit un processus libre. Dans le cadre de cette procédure, les syndicats décident d’abord de conserver ou de rejeter les conventions collectives existantes, ce qui contribue à éliminer les contrats dits de protection, favorables à l’employeur.
La réforme du travail est mise en œuvre par étapes dans chacun des États du pays. La première phase s’est achevée en 2020, la deuxième en 2021 et la troisième et dernière étape a débuté en octobre 2022. Selon les chiffres officiels du gouvernement, jusqu’à présent :
- 350.000 travailleurs et travailleuses ont élu leurs dirigeants syndicaux par un vote direct et secret.
- Deux millions de travailleurs et travailleuses ont décidé d’approuver ou non leurs conventions collectives existantes dans le cadre d’un processus de consultation.
- 8.083 conventions collectives ont été approuvées, avec des salaires supérieurs de 5,7 % à ceux stipulés dans les conventions qui n’ont pas été approuvées.
Napoleón Gómez Urrutia, Secrétaire général de Los Mineros, Sénateur mexicain et membre du Comité exécutif d’IndustriALL, a déclaré :
“Le Syndicat des mineurs a affronté et surmonté de nombreux défis et revers depuis sa création le 11 juillet 1934, il y a près de 9 décennies. Notre travail s’est concentré sur l’obtention de salaires décents, d’avantages sociaux équitables, de meilleures conditions de sécurité permettant d’éviter les accidents mortels et le respect de l’environnement.
Nous sommes fiers de notre histoire. Nous sommes également fiers du rôle que nous avons joué dans les grandes luttes sociales et ouvrières du Mexique et de notre engagement permanent dans la lutte pour la justice au travail, la démocratie et la liberté syndicale.”