18 avril, 2024Le Syndicat indépendant et démocratique du Lesotho (IDUL) poursuit le fabricant de sièges automobiles Adient Automotive devant le DDRP, le tribunal du travail du royaume, pour anti-syndicalisme et violation des droits à la négociation collective.
Adient Automotive fournit des sièges de voiture aux usines BMW, Ford, Mercedes Benz, Nissan et Volkswagen en Afrique du Sud. Sur les 1.000 travailleurs employés par Adient Automotive à Maseru, 800 sont membres de l’IDUL, affilié à IndustriALL.
Selon l’IDUL, le conflit a débuté dès lors que Adient Automotive a commencé à ignorer l’accord de reconnaissance qu’elle avait signé avec le syndicat en 2015. En vertu de la loi, un syndicat doit représenter plus de 50 % des salariés d’une usine pour pouvoir signer un accord de reconnaissance avec l’employeur. L’accord donne au syndicat le droit de négocier les conditions d’emploi au nom de ses membres et d’engager des négociations collectives avec l’employeur.
Toutefois, le syndicat affirme qu’Adient Automotive a bafoué le droit du travail et rompu le contrat en cessant de déduire les cotisations syndicales pour les reverser au syndicat conformément au droit du travail. En outre, le syndicat affirme que des actes posés par l’entreprise visent à frustrer les travailleurs. Pour mettre un terme à ces pratiques déloyales, l’IDUL a relevé les infractions et a porté plainte contre Adient Automotive devant le DDRP.
May Rathakane, Secrétaire générale de l’IDUL, a déclaré :
“Nous avons fait part de nos préoccupations lors de réunions avec la direction locale, qui nous a dit que la décision d’ignorer l’accord avait été prise aux États-Unis, où la direction générale se situe. Nous contestons cette décision parce qu’elle n’est pas conforme au droit du travail du Lesotho.”
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, a pour sa part indiqué :
“Les multinationales doivent respecter le droit du travail national et les normes internationales du travail, en particulier la liberté d’association. Les droits syndicaux portant sur le recrutement et la négociation collective doivent être respectés et nous attendons d’Adient Automotive qu’elle respecte les droits des travailleurs et travailleuses du Lesotho et qu’elle mette fin au dénigrement du syndicat et autres activités antisyndicales.”
Adient Automotive est une filiale d’Adient Engineering, cotée en bourse de New York. L’entreprise emploie plus de 70.000 travailleurs et travailleuses dans des usines réparties dans 30 pays. Adient Engineering est une spin-off de sa société mère, Johnson Controls, qui a émis des actions pour créer la nouvelle société en 2016. Elle fabrique des armatures, des mécanismes de siège, de la mousse, des appuie-tête, des accoudoirs, des revêtements et d’autres accessoires de siège de véhicule.