10 août, 2011La Cour nationale de justice d'Indonésie à Jakarta a jugé le président indonésien, le vice-président, le président du Parlement et huit ministres coupables de ne pas appliquer les lois de sécurité sociale sur la protection des travailleurs et travailleuses
INDONÉSIE: Le tribunal de plus haute instance juridique d'Indonésie a rendu dans une décision de justice historique, le président indonésien, le vice-président, le président du Parlement et huit ministres, coupables de ne pas appliquer les lois de sécurité sociale (UU SJSN et RUU BPJS).
Après avoir lutté longtemps pour obtenir la réforme du système de sécurité sociale en Indonésie, une coalition de syndicats et d'organisations non gouvernementales du nom de Comité d'action pour la sécurité sociale (KAJS) sous la direction de l'affilié de la FIOM Federasi Serikat Pekerja Metal Indonesia (FSPMI), s'est engagée à rechercher un recours légal pour assurer la protection de la sécurité sociale aux travailleurs et travailleuses du secteur formel et du secteur informel. Les plaignants ont porté des accusations contre le président, le vice-président, le président du Parlement et huit ministres.
Au terme de vingt-sept audiences, le tribunal a pris les décisions suivantes:
- Les défendeurs sont déclarés collectivement coupables de ne pas appliquer les deux lois de sécurité sociale.
- Le tribunal déclare et ordonne aux prévenus d'appliquer les lois de sécurité sociale par l'introduction d'une réglementation pour la formation d'un système national de sécurité sociale.
- Un montant de 2.181.000 IDR (230 USD) a été accordé.
Said Iqbal, président du FSPMI et président du KAJS, a déclaré qu'il s'agit manifestement d'une victoire, et qu'un tribunal a eu pour la première fois le courage de prendre une décision favorable à la classe ouvrière en Indonésie. Il a ajouté qu'il s'agit d'une décision historique dans la lutte des travailleurs et travailleuses pour la justice sociale. Il a toutefois exprimé des réserves sur ce que le gouvernement pourrait décider de faire par la suite.
Selon Said Iqbal, le président indonésien doit appliquer les lois de sécurité sociale et accorder la protection de la sécurité sociale à toutes les personnes, allouer une retraite sociale aux travailleurs et travailleuses du secteur formel et établir un fonds en fidéicommis pour assurer la gestion des fonds de sécurité sociale.
Le 22 juillet, quand le Parlement s'est réuni pour examiner les lois de sécurité sociale, le FSPMI et le KAJS ont organisé des manifestations de masse avec la participation de 10.000 personnes devant le Parlement et le palais présidentiel, pour exiger l'application de la décision de justice. Le résultat de la réunion du 22 juillet a amené le président de la république d'Indonésie et le Parlement a accepter de poursuivre les pourparlers sur la loi de sécurité sociale (RUU BPJS) pendant encore deux mois, la décision finale devant être prise pour le 21 octobre 2011.
Said Iqbal, a remercié la FIOM de son soutien continu et a indiqué que l'OIT débattra en 2012 de la protection de sécurité sociale, offrant ainsi une plate-forme idéale à cette lutte de la classe ouvrière pour la justice sociale. Il a ajouté que le combat est loin d'être terminé et que le KJAS a besoin de la mobilisation de tout le soutien possible.
Le secrétaire général de la FIOM, Jyrki Raina, a déclaré en félicitant les affiliés de la FIOM FSPMI et Lomenik: "Cette décision judiciaire est une importante victoire historique dans la campagne des syndicats indonésiens pour étendre la sécurité sociale aux travailleurs et travailleuses précaires. Le KAJS est une alliance sociale qui lutte au nom de tous les citoyens et citoyennes, et qui offre un excellent exemple aux autres organisations sur la façon d'unir leurs forces pour exercer une plus grande influence".