16 juin, 2012Les dirigeant(e)s du G20 doivent repenser de toute urgence leurs politiques et revenir à une croissance centrée sur l'emploi, comme le demandent les syndicats, selon un nouveau sondage réalisé à la demande de la CSI qui montre que seul un pays sur dix appartenant au G20 croit que l'austérité donnera un bon résultat.
MONDE: Les syndicats internationaux ont signalé un dangereux écart de crédibilité entre les dernières déclarations des dirigeant(e)s du G20 sur l'emploi et les actions entreprises par de nombreux gouvernements du G20 qui rejettent les pays dans la récession et la destruction d'emplois.
Cet appel est venu alors que le chômage dans le monde augmente et touche 210 millions de personnes dont 75 millions de jeunes. L'OCDE et l'OIT estiment que 21 millions d'emplois doivent être créés chaque année pour retrouver d'ici 2015 les taux d'emploi que l'on avait avant la crise.
Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale¬¬ (CSI), a dit qu'un sondage réalisé à la demande de la CSI montre que 13 pour cent seulement des personnes interrogées croient avoir une influence réelle sur les décisions économiques prises par les gouvernements, alors que l'impact des politiques d'austérité du G20 décidées à Toronto en 2010, a des conséquences sur les revenus des familles et la sécurité de l'emploi.
Dans une déclaration aux dirigeant(e)s du G20, les syndicats internationaux affirment que les mesures d'austérité prises en Europe et le retrait prématuré du soutien des gouvernements à la croissance ont provoqué le retour de la récession dans l'Eurozone.
"Les deux tiers des personnes interrogées ont déclaré préférer un investissement dans l'emploi et la croissance, et seulement 10 pour cent ont dit favoriser l'austérité. Telle est la situation alors que nous avons entrevu une lueur d'espoir dans un débat qui a commencé à se fait jour en Europe au cours des dernières semaines. Il n'y a aucun projet, aucune certitude qu'il y aura un investissement dans une croissance basée sur l'emploi", a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
Le sondage réalisé dans 13 pays dont 10 pays du G20 montre que 71 pour cent des personnes interrogées estiment ne pas avoir de sécurité d'emploi, et que 11 pour cent seulement ont vu leur revenu augmenter plus que le coût de la vie.
Sous les auspices du Labour 20, les dirigeant(e)s syndicaux/ales demandent à obtenir:
- un "Plan d'action de Los Cabos sur la croissance et l'emploi"
- une réglementation du système financier et l'introduction d'une taxe sur les transactions financières
- un plan d'action du G20 et un financement pour soutenir l'instauration de planchers de protection sociale
- une officialisation des L20 et B20 pour accroître la gestion et la transparence du G20, et une réunion conjointe des ministres des Finances et du Travail du G20
- une action concrète pour appliquer les recommandations du groupe de réflexion du G20 sur le chômage chez les jeunes, et un mandat donné au groupe de réflexion pour entreprendre de nouveaux travaux dont il rendra compte à la réunion des ministres du Travail du G20 sous présidence russe.
Lire la déclaration du L20 au sommet du G20 qui se réunit à Rio de Janeiro, Brésil, du 20 au 22 juin 2012: http://www.ituc-csi.org/l20-statement-to-the-g20-summit.html
Pour plus de détails sur le sondage réalisé à la demande de la CSI: http://www.ituc-csi.org/poll-only-one-in-ten-in-g20.html