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Rio Tinto : une course vers le bas

22 avril, 2010Bénéficiant du soutien d'autres syndicats et d'ONG, des membres du syndicat ILWU protestent à Londres à l'assemblée générale annuelle d'actionnaires de Rio Tinto contre le lock-out de membres du personnel en Californie.

ÉTATS-UNIS/ROYAUME-UNI: Quelque 70 personnes venues du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de Belgique ont manifesté à Londres à l'assemblée générale annuelle d'actionnaires de Rio Tinto, aux côtés de membres du syndicat américain International Longshore and Warehouse Union (ILWU) victimes d'un lock-out. L'entreprise minière mondiale a interdit avec malveillance à 560 membres de la section 30 de l'ILWU de prendre place à leur poste de travail le 31 janvier 2010 à Boron, Californie, avant que la négociation collective ne s'engage dans une impasse.

La manifestation à l'assemblée générale annuelle d'actionnaires était organisée par la Fédération internationale des ouvriers du transport (FIOT), avec le soutien de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM) et de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM). Plusieurs ONG, notamment le London Mining Network, participaient également à la manifestation.

Au cours de la réunion, le directeur général de Rio Tinto Tom Albanese a répondu pendant près de deux heures aux questions concernant la conduite de l'entreprise. Dave Irish, membre du comité de négociation de la section 30 a demandé pourquoi Rio Tinto était prêt à accepter une baisse importante de ses revenus par les pertes de production occasionnées par le lock-out, et à imposer dans le même temps des difficultés économiques à 560 familles de travailleurs.

La réponse d'Albanese résume la philosophie générale des entreprises partout dans le monde: donner la priorité aux bénéfices et non au personnel. Il dit que les réductions opérées par Rio Tinto dans les clauses et les conditions de travail chez Boron étaient une nécessité pour rendre la convention collective de la section 30 de l'ILWU plus conforme aux pratiques en vigueur dans les autres entreprises d'Amérique du Nord.

Malgré les énormes profits réalisés principalement avec le minerai de fer, le cuivre et le charbon -- et même par les quantités relativement faibles traitées par Rio Tinto Minerals, qui contrôle 45 pour cent du marché mondial des borates -- la multinationale minière basée à Londres et Melbourne approuve "la course à la recherche du moindre coût" qui a pour philosophie de supprimer des prestations sociales et autres dont bénéficient les travailleurs/euses.

Le lendemain de l'assemblée générale annuelle de Londres du 15 avril, le syndicat américain a manifesté également contre Rio Tinto devant les bureaux du consulat britannique dans les villes américaines de Los Angeles, San Francisco, Seattle et Boston, ainsi qu'à Vancouver, Canada.

Rio Tinto Minerals et la section syndicale 30 de l'ILWU ont repris les négociations les 14-15 avril. Il s'agissait des premiers pourparlers depuis le début du lock-out. C'est un fait noté par Albanese à la tribune de l'assemblée générale annuelle que toute volonté de Rio Tinto d'améliorer ses propositions minimales étaient clairement absentes. En Californie, les deux parties ont suspendu leurs pourparlers dans la soirée du 15 avril, sans réaliser de progrès réels.

Le 19 avril, le comité d'entreprise européen de Rio Tinto a tenu une conférence de presse à Paris en solidarité avec les mineurs américains victimes du lock-out. Le dossier de presse en français seulement se trouve ici sur le site de la FIOM.

Cette semaine, le 22 avril, Rio Tinto a prévu de reprendre son assemblée générale annuelle à Melbourne et l'ILWU y sera présente. Les actionnaires entendront le secrétaire-trésorier Willie Adams et le militant syndical lock-outé de la section 30 Terri Judd parler de l'angoisse vécue par les familles des membres du personnel de l'entreprise située du désert de Mojave en Californie. Ils seront soutenus par les syndicats australiens Construction, Forestry, Mining, and Energy Union (CFMEU) et Maritime Union of Australia (MUA).

Une courte vidéo de la manifestation à Londres peut être visionnée ici.

Les principaux organes de presse australiens ont rendu compte de la manifestation, voir ici.