8 juin, 2012Lors de la dernière session du Comité de l'acier de l'OCDE, les représentants des travailleurs ont exprimé leurs préoccupations sur la viabilité de l'industrie de l'acier quand d'importants fournisseurs comme Rio Tinto continuent à ne pas respecter les droits des travailleurs et travailleuses et ignorer les avis du public.
FRANCE: Les délégué(e)s des gouvernements et des entreprises des pays membres et non membres de l'OCDE ont assisté le 31mai et le 1er juin à la 72ème session du Comité de l'acier de l'OCDE. Le Comité, qui est composé de 33 pays membres et d'un certain nombre de pays observateurs, représente environ 76 pour cent des exportations mondiales d'acier. Il sert de plate-forme unique qui permet de discuter de problèmes multilatéraux concernant l'acier et de trouver des solutions politiques.
Un des problèmes auxquels l'industrie est confrontée concerne l'accès aux matières premières. Dans son dernier communiqué, le président du Comité de l'acier de l'OCDE a attiré l'attention sur l'importance de ce problème. Le Comité a insisté sur la question des matières premières dans la production d'acier, ce qui a eu pour effet d'accroître l'attention des gouvernements et des entreprises sur cette question. La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) qui partage également ces préoccupations a posé la question dans sa dernière proposition de la viabilité de l'industrie quand les principaux fournisseurs comme Rio Tinto continuent de se comporter en mauvaises entreprises citoyennes.
Trois entreprises: BHP Billiton, Vale et Rio Tinto, représentent environ 70 pour cent du commerce de minerai de fer dans le monde. Le minerai de fer constitue la principale matière première pour la production d'acier et une part intégrale de la chaîne de fourniture d'acier. Il est vrai que l'industrie de l'acier ne peut pas se considérer elle-même comme viable ou socialement responsable, tant qu'elle n'acceptera pas également la responsabilité de sa chaîne d'approvisionnement. Le palmarès de ces principaux fournisseurs n'est pas bon: Vale a été désignée en 2012 pour un Public Eye Award de la pire entreprise mondiale.
Rio Tinto a également mauvaise réputation en tant qu'entreprise citoyenne et a pris illégalement la décision de lock-outer les salariés à Alma, Québec. La réputation de Rio Tinto est si mauvaise que des groupes appartenant à des communautés locales et des syndicats travaillent ensemble pour empêcher un investissement de 12 milliards en Inde, et mènent également une campagne Off the Podium pour chasser l'entreprise du podium des Jeux olympiques en 2012. Rio Tinto a fait l'objet d'accusations et de rapports sur le non respect des droits de la personne et des droits du travail, ainsi que sur des dévastations écologiques dans le monde, notamment en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie, en Chine et dans d'autre endroits.
Au cours de la réunion, la FIOM a demandé aux gouvernements et aux responsables politiques d'agir pour briser le monopole minier ou d'adopter des solutions politiques pour forcer des entreprises comme Rio Tinto à devenir de bonnes entreprises citoyennes. Les syndicats estiment que tant qu'une action ne sera pas entreprise, l'industrie de l'acier restera ternie et incapable d'agir contre les mauvais fournisseurs en raison d'une absence de choix.
Rob Johnston, directeur exécutif de la FIOM a déclaré: "L'industrie de l'acier devrait pouvoir dire à des entreprises comme Rio Tinto, faites des améliorations, sinon nous partirons, mais si des fournitures limitées signifient qu'on ne peut pas faire cela, la solution porte alors sur le contrôle et la réglementation".