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Répression au Zimbabwe: un membre du NEWU est roué de coups et arrêté

24 septembre, 2007La distribution de tracts jugée criminelle sous la dictature bizarre et brutale de Mugabe.

ZIMBABWE: Les jours qui ont précédé et suivi le second "stayaway" (non-participation) organisé par le Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU), les forces de sécurité du gouvernement ont pénétré de force dans les logements de dirigeants syndicaux, arrêté des syndicalistes et des membres de leur famille, roué de coups et arrêté des personnes qui manifestaient dans le calme.

Selon certains rapports, pas moins de dix militants et dirigeants du ZCTU ont été arrêtés entre le lundi 17 septembre et le jeudi 20 septembre. Parmi eux, Michael Kandukutu, organisateur national du ZCTU, Tennyson Muchepfa du National Engineering Workers' Union (NEWU), et Justice Mucheni de la Food Federation ont été roués de coups et embarqués le 17 septembre pendant la distribution de tracts du ZCTU appelant les travailleurs/euses à un "stayaway" le 19 et le 20 septembre. Le NEWU est affilié à la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie.


Les trois hommes ont été battus et interrogés pendant deux jours avant d'être inculpés de "nuisance criminelle" et mis en liberté provisoire sous caution. Leur procès est fixé au 3 octobre.

Le 18 septembre, Reason Ngwenya, président régional du ZCTU en Matebeleland, a été arrêté par la police à Bulawayo. Ce soir là, les forces de sécurité ont aussi pénétré de force dans le logement du président du ZCTU Lovemore Matombo. Constatant l'absence du dirigeant syndical, elles ont arrêté son frère Kenneth Matombo et une autre personne pour forcer Lovemore Matombo à sortir du lieu où il se cachait. Les deux personnes arrêtées ont été rouées de coups durant leur garde à vue avant d'être relâchées le jour suivant.

Dans le même temps, 200 personnes au moins s'étaient rassemblées devant l'ambassade du Zimbabwe à Londres, par solidarité avec les travailleurs zimbabwéens qui participaient à un "stayaway" de masse le 19 et le 20 septembre. Le ZCTU avait lancé un appel pour deux jours de boycottage pour protester contre le blocage des salaires imposé par le gouvernement du Président Robert Mugabe le 29 août qui interdit toute augmentation salariale sans l'autorisation du gouvernement, et impose un gel des loyers, frais de scolarité et frais de gestion durant les six prochains mois. La non-application de la nouvelle loi est passible d'une amende ou d'une peine de six mois d'emprisonnement.

Une semaine à peine après l'interdiction de toute augmentation salariale des pauvres travailleurs/euses du pays, Mugabe s'est octroyé lui-même une hausse de ses émoluments qui sont passés de 62 millions de Z$ par an à 1,4 milliard de Z$.

Les travailleurs/euses se battent pour obtenir l'alignement des salaires sur la ligne de référence de la pauvreté, qui est réajustée chaque mois sur le taux d'inflation dans le pays, qui atteint actuellement le taux record de 7.600 pour cent.