17 mai, 2012Les travailleurs et travailleuses demandent au CIO de ne plus utiliser l'or terni de Rio Tinto pour les médailles olympiques. Les syndicats veulent chasser Rio du podium (Off the podium!)
SUISSE: Le syndicat suisse de la métallurgie UNIA, la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) et la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM) ont protesté contre l'emploi de métaux fournis par Rio Tinto pour les médailles olympiques, lors d'une action menée au Comité international olympique (CIO) à Lausanne le 14 mai 2012.
Cette action s'est déroulée dans le cadre d'une campagne mondiale entreprise à l'initiative du syndicat United Steelworkers au Canada où 780 travailleurs et travailleuses de Rio Tinto ont été lock-outés de leur emploi pour avoir refusé d'accepter que l'entreprise embauche sous contrat tous les nouveaux salariés avec un salaire inférieur de moitié à celui du personnel permanent.
"Rio Tinto, qui sponsorise les Jeux Olympiques de Londres en 2012, fournit 99 pour cent du métal servant à la frappe des médailles olympiques à Londres, les ternissant ainsi par l'attitude répréhensible de l'entreprise dans ses pratiques de travail", a déclaré Jean Kunz, secrétaire régional de l'UNIA pour le canton de Vaux.
"Les 50 millions de travailleurs et travailleuses de l'industrie, représentés par l'ICEM et la FIOM, disent franchement que la conduite de Rio Tinto à Alma, Québec, Canada, est inacceptable", affirme Kemal Ozkan, directeur à l'ICEM de l'industrie et des affaires relatives aux entreprises. "Nous sommes ici pour rappeler au CIO de respecter ses principes et ses valeurs fondamentaux, et de ne pas accepter la sponsorisation par un acteur déloyal comme Rio Tinto" a-t-il ajouté.
"Nous demandons instamment au Comité international olympique d'exiger la fin des attaques de Rio Tinto contre les travailleurs et travailleuses et contre l'environnement, à commencer par le lock-out de 780 travailleurs et travailleuses à Alma, Québec, Canada, ou de dire à Rio Tinto de quitter le podium (Off the podium) maintenant", a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de la FIOM.
La FIOM et l'ICEM ont présenté une deuxième plainte, le 10 mai, contre Rio Tinto au Comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres en 2012 (LOCOG) en insistant pour que les organes de fixation des normes renoncent à utiliser les services du géant minier Rio Tinto comme fournisseur officiel des Jeux de Londres en 2012, en raison du traitement infligé par l'entreprise à ses travailleurs et travailleuses dans l'une de ses installations à Alma, Québec.
Le mois dernier, le CIO a rejeté une demande de la FIOM et de l'ICEM pour une rencontre et une discussion sur ce sujet, en déclarant qu'il s'agissait d'une question uniquement du ressort du LOCOG. À la suite de cette action, un représentant du CIO a rencontré Raina de la FIOM et Kemal Ozkan de l'ICEM, et a dit que les questions soulevées par cette action devront être prises en considération.
La campagne 'Off the Podium' demande instamment au CIO et au LOCOG d'assumer leurs responsabilités en s'assurant que les fournisseurs officiels des Jeux olympiques respectent les normes minimums d'éthique en vigueur dans le monde des affaires, qui sont contraires aux actes de Rio Tinto dans ses installations à Alma, Québec.
L'action à Lausanne a eu lieu quelques jours seulement après une manifestation des syndicats australiens à l'assemblée générale annuelle de Rio Tinto à Brisbane. Les syndicats du monde entier entreprennent une action pour montrer que Rio Tinto est réellement une entreprise opposée au monde ouvrier et aux communautés.
Pour tout renseignement complémentaire, cliquer sur: http://www.offthepodium.org/ (en anglais)
http://www.justiceforriotintoworkers.ca/ (en anglais)
http://www.solidaritealma.org/ (en français)