1 mai, 2012Lors d'une conférence organisée par l'ICEM, la FIOM et la FITTHC, les affiliés de ces trois fédérations internationales ont examiné la façon dont les syndicats devrait réagir face au développement de l'emploi précaire en Turquie.
TURQUIE: Pour la première fois, les représentant(e)s des vingt futurs affiliés à IndustriALL (affiliés actuellement à la FIOM, à l'ICEM et à la FITTHC) se sont réunis à Ankara, les 25 et 26 avril, pour examiner le problème croissant de l'emploi précaire en Turquie.
La réunion s'est déroulée dans le contexte de la législation concernant une 'nouvelle stratégie de l'emploi' proposée par le gouvernement turc, qui, en cas d'adoption, réduirait considérablement les droits syndicaux et amènerait un développement de l'emploi précaire. Selon Musa Servi de la centrale nationale Deri-Is, la stratégie gouvernementale vise à s'attaquer aux syndicats. Il a déclaré aux délégué(e)s: "Nous devons adopter une position aux niveaux national et international pour s'opposer à l'emploi précaire qui constitue en fait une attaque contre les travailleurs et travailleuses".
Une partie de la réforme de la législation proposée par le gouvernement concerne le développement de la sous-traitance. Cette décision aura des conséquences particulièrement graves dans le secteur du textile, et provoquera une réduction des effectifs syndicaux et une diminution des conventions collectives, ainsi qu'une augmentation du nombre des agences privées d'emploi temporaire.
Adnan Serdaroglu, président de l'affilié de la FIOM Birlesik Metal-Is, a dit aux délégué(e)s à la conférence: "L'emploi précaire est comme un cancer qui s'infiltre dans tous les parties du mouvement syndical international pour nous priver de tous nos droits. Les gouvernements légifèrent partout pour légitimer l'emploi précaire. La précarité devient dans la pratique la règle principale des relations de travail que les employeurs appellent la 'flexibilité'".
Des affiliés de la FIOM en Allemagne, aux Pays-Bas et en Suède, également présents à la conférence, ont fait part aux syndicats turcs de leur expérience concernant l'emploi précaire, et un orateur du bureau des travailleurs de l'Organisation internationale du Travail (ITO) a précisé aux délégué(e)s la façon d'utiliser les normes de l'OIT pour protéger les travailleurs et travailleuses précaires.
Les actions entreprises jusqu'à présent par les syndicats turcs ont porté sur une formation destinée au personnel en sous-traitance, en reconnaissant que ces personnes ne sont pas bien informées de leurs droits et ne savent pas toujours qui est leur véritable employeur.
D'autres syndicats ont présenté des amendements au gouvernement concernant la reconnaissance de la relation existant dans le travail entre la main-d'œuvre en sous-traitance et le véritable employeur, et une égalité des salaires et des conditions entre les personnes employées en sous-traitance et les salariés ayant un emploi régulier