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Les syndicats mondiaux expriment leurs préoccupations concernant l'amiante au gouvernement canadien

30 avril, 2010Les syndicats mondiaux s'associent à la Journée commémorative des travailleurs et des travailleuses par la visite d'une délégation à la mission permanente du Canada à l'Organisation des Nations Unies pour demander au Canada de cesser d'encourager les exportations d'amiante vers les pays en développement.

GENÈVE: Les syndicats mondiaux s'unissent pour présenter le 28 avril 2010 un message fort au gouvernement canadien pour que le Canada cesse d'accorder son soutien au lobby de l'industrie de l'amiante.

La délégation composée de représentant(e)s des syndicats mondiaux a rencontré Joanne Hamilton, conseillère à la mission permanente du Canada aux Nations Unies, et pour rappeler au gouvernement canadien la politique actuelle de l'ONU concernant l'abolition de l'amiante, notamment le chrysotile (amiante blanc). La délégation comprenait des représentant(e)s du Conseil des syndicats mondiaux, de la Confédération syndicale internationale (CSI) et des syndicats internationaux sectoriels les plus touchés -- Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM).

Le rôle joué par le Canada est à l'origine de la visite de cette délégation: du fait que les pays fortement industrialisés combattent en faveur de l'interdiction de l'amiante, le lobby de l'industrie de l'amiante -- les responsables scientifiques, politiques et organisationnels de l'industrie au Canada avec le soutien du gouvernement canadien et des missions canadiennes à l'étranger -- a tenté de neutraliser les efforts entrepris pour éduquer les gens sur les dangers de l'amante et sur son interdiction en augmentant les exportations dans le monde en développement de ce produit aux effets mortels bien connus.

En indiquant que 93 pour cent du chrysotile importé aux Philippines provient du Canada, le secrétaire général de l'IBB Ambés Yuson a indiqué qu'il craignait que ce soient les pays les moins bien équipés pour traiter une épidémie de maladies causées par l'amiante qui se trouvent visés par l'industrie.

Le secrétaire général adjoint de la FIOM Hiroshi Kamada a souligné qu'en raison de la longue période d'incubation des maladies causées par l'amiante, il se trouve que même en l'interdisant dès aujourd'hui, nous verrons encore des gens mourir dans l'avenir, et il compare cette situation au cas poignant des démolisseurs de navires en Inde et au Bangladesh, qui sont souvent de "jeunes gens qui ont des possibilités encore plus limitées de s'instruire et qui devraient avoir un avenir".

Brian Kohler, secrétaire de la santé, sécurité et durabilité de l'ICEM, qui a vu certains de ses collègues mourir de maladies causées par l'amiante quand il travaillait comme responsable de la santé et de la sécurité du CPE au Canada, a rappelé à la mission permanente que 60 pour cent des décès dans le travail au Québec sont liés à l'amiante, et le coût au Canada par rapport au reste du monde dans le cas où le Canada continuerait de soutenir le lobby des grands groupes de l'amante.

Cependant, une grève de la faim de 24 heures a été organisée de façon massive en Inde par la FIOM et l'IBB à Jantar Mantar, New Delhi. Des centaines de travailleurs et de travailleuses appartenant aux syndicats 'All Escorts Employees' Union' et 'Building Workers Unions' se sont rassemblés pour soutenir l'interdiction de l'amiante, en précisant que son utilisation est dangereuse quelle que soit sa forme ou sa couleur.

Une délégation de représentant(e)s de la FIOM et de l'IBB a aussi présenté un mémorandum au Dr Manmohan Singh, Premier ministre indien, pour exiger l'interdiction immédiate de toutes les importations d'amiante, en notant que les pays industrialisés comme le Canada ont cessé d'utiliser l'amiante mais continuent de l'écouler dans des pays comme l'Inde.

En Australie, le syndicat des travailleurs de la fabrication industrielle (AMWU) s'est joint à la Fondation des victimes de l'amiante d'Australie (Asbestos Diseases Foundation of Australia) pour se rendre à l'ambassade du Canada et exiger l'arrêt de la production et de la diffusion de l'amiante.

"Alors que le Canada peut fièrement prétendre être à l'avant-garde dans beaucoup de domaines de responsabilité sociale et économique, le fait que l'industrie canadienne de l'amiante, bénéficiant du soutien du gouvernement, vise agressivement les populations les plus vulnérables du monde avec ses produits toxiques, porte gravement atteinte à la réputation de notre pays", a déclaré Paul Bastian, président national de l'AMWU.

http://www.amwu.org.au/read-article/news-detail/471/Rally-calls-for-end-to-Canadian-asbestos-trade/