Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Les métallurgistes zimbabwéens ont devant eux un avenir sombre

14 juillet, 2008Au Zimbabwe, les bureaux régionaux du NEWU sont forcés de fermer alors que les effectifs syndicaux baissent de façon dramatique au fur et à mesure que les entreprises cessent leurs activités au milieu d'une économie qui s'effondre.

ZIMBABWE: Les activités du syndicat national des travailleurs de l'industrie mécanique (NEWU) se trouvent gravement paralysées à la suite de l'effondrement de l'économie qui laisse le Zimbabwe en état de délabrement.

Alors que la violence à l'encontre des syndicalistes et des partenaires de la société civile a augmenté considérablement dans les semaines qui ont précédé et suivi l'élection présidentielle du 27 juin, une force tout aussi meurtrière menace les travailleurs/euses du pays -- la famine.

Selon des estimations, l'inflation serait de 2 millions pour cent, la plus élevée au monde, suivie par l'Iraq avec un taux d'inflation de 60 pour cent. Le taux de chômage est maintenant supérieur à 80%. La production du pays n'utilisent qu'entre 10 et 20 pour cent de la capacité industrielle, le niveau de production le moins élevé de l'histoire du Zimbabwe.

NEWU, un affilié de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie, signale que l'économie décimée a un impact dévastateur sur le syndicat et sur ses membres. Le syndicat donne les précisions suivantes:
  • Les entreprises mettent fin à leurs activités.
  • Les travailleurs/euses quittent leur emploi du fait que le salaire ne couvre pas les déplacements pour se rendre au travail.
  • NEWU a fermé deux bureaux régionaux.
  • NEWU a perdu 5.000 membres en l'espace de 6 mois, par des fermetures d'entreprises et des démissions du lieu de travail.
  • Tous les ordinateurs dans les bureaux du NEWU ne sont plus en état de fonctionner.
  • NEWU n'a pas pu régler les salaires de son personnel pour la première fois de son histoire. Les cotisations syndicales ne sont plus suffisantes en raison de l'inflation, des bas salaires et de la faiblesse de la production.
  • Le personnel du NEWU ne vient plus travailler car la négociation collective normale devient maintenant une "mendicité collective" du fait que le pouvoir donné par les effectifs syndicaux n'existe plus.
  • Les salaires et les négociations salariales sont actuellement menées sur une base hebdomadaire.
  • La semaine de travail est passée de 5 à 3 jours.
  • Les employeurs ont mis fin aux régimes de retraite volontaire.

Selon le président du NEWU Japhet Moyo, "la décision de Mugabe d'organiser une farce électorale et de se déclarer lui-même vainqueur, a plongé le secteur de la métallurgie dans le désespoir. Soixante pour cent de nos activités concernaient la collectivité agricole -- tout l'équipement agricole. Maintenant que Mugabe veut se charger de la fabrication industrielle, comme il a fait avec le secteur agricole qu'il a détruit, certains d'entre nous se retrouveront bientôt sans emploi".