14 février, 2011En réponse aux pressions exercées par l'entreprise Jura Corp en Russie, des militants de l'ITUA ont organisé un rassemblement et lancé un appel de solidarité. La direction a reçu de nombreux messages par télécopie de syndicats et d'autres organisations, et également de la FIOM. L'entreprise a reçu un avertissement du procureur général. En conséquence, Jura a annoncé qu'elle était prête à engager des pourparlers avec le syndicat.
RUSSIE: La direction de Jura Corporation RUS (Ivangorod, région de Saint-Pétersbourg) est prête à engager des pourparlers avec le syndicat interrégional des travailleurs de l'automobile (ITUA), affilié à la FIOM, a annoncé le directeur de l'entreprise, Rhee Ohn Sog, dans une lettre au président de l'ITUA, Alexey Etmanov.
En novembre 2010, une section syndicale a été créée dans l'usine Jura à Ivangorod, qui fournit le câblage nécessaire aux installations Hyundai à Saint-Pétersbourg. En deux mois, 200 travailleurs et travailleuses sur un effectif de 750 ont adhéré à la nouvelle section syndicale de l'ITUA.
Quand l'administration a eu connaissance de l'existence de la section syndicale, elle a commencé à menacer le personnel d'une fermeture d'usine, de licenciements massifs et d'une réduction des primes. La direction a également tenté de faire céder le personnel en créant un syndicat "jaune" contrôlé par l'administration. Malgré toutes ces tentatives, une centaine de travailleurs et travailleuses, lors d'une réunion syndicale organisée le 12 janvier, ont voté pratiquement à l'unanimité (une seule abstention) en faveur de leur maintien à l'ITUA. Cependant, la direction a appelé le lendemain un à un les protestataires pour faire pression sur eux. C'est ainsi que certains ont signé une déclaration préparée par la direction selon laquelle ils quittaient l'ITUA.
Le syndicat a lancé une campagne de solidarité avec la section syndicale livrée aux attaques de la direction. Le directeur de l'entreprise, Rhee Ohn Sog, a reçu de nombreuses lettres par télécopie, dont celle envoyée par le représentant régional de la FIOM, Vadim Borisov.
Le 21 janvier, le procureur général Igor Federov s'est rendu dans l'usine accompagné de ses aides. Le président de la section syndicale, Viktor Makhnov, et le directeur de l'entreprise, Rhee Ohn Sog, ont participé à une réunion avec le procureur général. Fedorov a demandé à l'entreprise de respecter la législation russe qui garantit la liberté syndicale. Il a également précisé que l'entreprise faisait l'objet d'une enquête des services du procureur général. La direction s'est trouvée forcée de reconnaître le syndicat et d'annuler l'annonce de la fermeture de l'usine et les licenciements massifs.
Le 22 janvier, les travailleurs et travailleuses de Jura ont organisé un rassemblement à Kingisepp (région de Saint-Pétersbourg). Plus de 20 personnes ont pris part à cette action. Le personnel de Jura a obtenu le soutien des syndicalistes de Ford, de formations de gauche et d'une station de télévision Aurora-TV, qui préparait une vidéo sur le rassemblement. Les manifestants scandaient: "Cessez les pressions, le syndicalisme n'est pas un crime!", "Dans les faits et de jure - reconnaissez la section locale de Jura". Le procureur général et plusieurs journalistes étaient présents. Les dirigeants coréens, qui étaient également présents, n'ont fait aucun commentaire.
Le 27 janvier, le président de l'ITUA, Alexey Etmanov, a écrit au directeur de l'entreprise, Rhee Ohn Sog, en proposant de le rencontrer pour tenter de résoudre le conflit dans l'usine. Le 8 février, Etmanov a reçu une réponse: Rhee Ohn Sog annonçait que l'entreprise était prête à engager des pourparlers avec le syndicat.
L'ITUA estime que la réponse est positive et espère parvenir à une solution pacifique du conflit.
La FIOM va suivre de près la situation dans l'usine et continuera d'accorder son soutien aux travailleurs et travailleuses et à leur section syndicale.