10 novembre, 2009Les tracts et brochures publiés par l'affilié de la FIOM, ITUA, ont été inclus dans la 'liste fédérale des textes extrémistes' en Russie.
RUSSIE: On a assisté ces derniers mois à une intensification de la guerre contre l''extrémisme' en Russie. Des définitions trop vagues de la loi fédérale 'Sur des mesures contre les activités extrémistes' permettent au gouvernement de harceler des organisations indépendantes, des intellectuels et des militants, en plaçant les revendications sociales justifiées au même niveau que l'expression d'une animosité et d'une haine.
L'une des formes de la lutte contre l''extrémisme' consiste à dresser des listes de textes interdits. Tous les articles sur ces listes 'ont une caractéristique commune -- la haine du peuple', affirme le quotidien officiel de la Fédération russe 'Rossijskaya Gazeta' ('La gazette russe')
On peut se demander s'il y a une quelconque 'haine du peuple' dans des brochures de l'ITUA telles que 'Contre l'emploi précaire', 'Rendez-nous la prime du travail de nuit!', 'Création d'un nouveau syndicat'. Pourquoi ces tracts et ces brochures sont-ils jugés illégaux et rejoignent-ils la liste des 'documents extrémistes', pleine de pamphlets antisémites et de propagande prônant la suprématie blanche?
La liste est composée par le Service fédéral d'enregistrement. Une personne qui distribue ou même qui conserve par devers elle des textes placés sur la liste peut faire l'objet d'une action administrative ou pénale en justice.
'Les citoyens de Russie doivent connaître les sources de l'extrémisme, cette menace dangereuse pour la stabilité et la prospérité de la société', affirme Sergey Vasiliev, chef du Service fédéral d'enregistrement (cité par 'Rossijskaya Gazeta'). Depuis quand la lutte pour le travail décent est-elle une 'menace pour la stabilité et la prospérité de la société?'
Le fait de considérer comme 'extrémistes' les revendications justifiées des travailleurs/euses, ainsi que le harcèlement des syndicats indépendants dans les tribunaux sont des infractions flagrantes aux droits fondamentaux du travail et aux droits syndicaux reconnus par la législation russe du travail. La FIOM s'oppose au fait de considérer les syndicats indépendants comme des organisations 'extrémistes'.