Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Détérioration de la situation des droits syndicaux au Mexique

11 mai, 2011Le Tribunal sur la liberté syndicale au Mexique a publié une nouvelle résolution qui montre une détérioration de la situation de la liberté syndicale et une augmentation de la violence exercée par les pouvoirs publics.

MEXIQUE: Le Tribunal international sur la liberté syndicale au Mexique a tenu de nouvelles réunions de travail du 28 au 30 avril qui ont permis une fois de plus de démontrer la nature structurelle de la violence infligée par le gouvernement mexicain aux travailleurs et travailleuses et à leurs syndicats.

Un an après la dernière session, le Tribunal a observé avec inquiétude que la situation concernant les infractions systématiques aux droits syndicaux s'est encore aggravée.
Héctor de la Cueva, coordonnateur du Tribunal, a déclaré: "Nous avons publié une résolution, la deuxième en soi, qui rend compte des infractions graves à la liberté des travailleurs et travailleuses pour se syndiquer et du climat de violence au Mexique, non seulement d'une manière générale dans le pays, mais plus particulièrement à l'égard de la main-d'œuvre syndiquée. La violence contre les organisations ouvrières au Mexique est encouragée de plusieurs façons par le gouvernement lui-même, et le Tribunal exige que soit mis fin aux circonstances actuelles".
Il a ajouté: "Le pays a besoin de paix et l'État a le pouvoir de faire cesser tout acte d'agression. Cette résolution couvre pratiquement tous les accords internationaux concernant les droits de la personne, notamment les infractions aux conventions de l'OIT dans le pays. Divers cas ont été exposés avec le témoignage des organisations touchées, comme le syndicat mexicain des mineurs. Le Tribunal note que tous les droits présentés par l'OIT comme étant fondamentaux pour la liberté syndicale sont enfreints dans le cas du syndicat des mineurs, et également pour le SME et pour beaucoup d'autres mouvements qui sont malheureusement les victimes d'infractions aux droits syndicaux".

Le Tribunal a publié une série de résolutions et de conclusions visant des organismes nationaux et internationaux, et a demandé au mouvement syndical international, notamment aux fédérations syndicales internationales, d'adopter ces résolutions, et de soutenir une série d'initiatives qui pourraient être prises dans différents forums. Le coordonnateur a maintenu "qu'il est important de soutenir les résolutions syndicales proposées par des organisations internationales comme l'OIT, et c'est pourquoi nous demandons aux fédérations internationales comme la FIOM, qui sont membres du comité d'organisation du Tribunal international, de soutenir ses dénonciations et ses résolutions, et de se servir de cet instrument, cette résolution, d'une manière propice dans les divers forums internationaux, en tant que base d'action, notamment dans le cas des mineurs au Mexique".

Le Tribunal sur la liberté syndicale au Mexique est un tribunal de la société civile, convoqué par des syndicats et des organisations de la société civile de plusieurs pays, notamment le Mexique, lesquels assurent son financement. Ses juges sont des juristes, des experts des droits du travail et des droits de la personne dans divers domaines, qui se réunissent pour examiner la situation de la liberté syndicale au Mexique, a expliqué Héctor de la Cueva.
Il a ajouté que le Tribunal a pour fonction de faire prendre conscience, et que ses résolutions ne sont donc pas contraignantes. Les résolutions ont cependant un poids moral et peuvent donc être présentées à d'autres organismes internationaux comme l'OIT.

En ce qui concerne la possibilité pour le Tribunal d'agir dans d'autres pays d'Amérique latine, Héctor a dit que des demandes ont été reçues pour que le Tribunal se tourne vers d'autres pays qui connaissent de graves infractions aux droits syndicaux fondamentaux, notamment à la liberté syndicale. Il a expliqué que dans ce contexte, "une discussion s'est engagée pour trouver les organisations internationales qui sont  prêtes à financer les travaux du Tribunal en Amérique latine et même ailleurs; certains syndicats pensent qu'un Tribunal sur la liberté syndicale devrait examiner la situation aux États-Unis. La situation actuelle porte sur des discussions pour déterminer le champ d'action du Tribunal et la composition du comité d'organisation, à savoir, quelles organisations pourraient financer les travaux du Tribunal s'il devait se pencher sur la situation dans d'autres pays. Nous avons reçu, par exemple, une demande pour faire siéger le Tribunal en Colombie, où il serait nécessaire de créer un comité national élargi, diversifié et pluraliste, et un comité international chargé de poursuivre les travaux du Tribunal, et nous travaillons pour que cela se fasse", a-t-il conclu.