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Des travailleurs sont tués sur un chantier naval turc

12 septembre, 2007En deux semaines, cinq travailleurs sont morts par manque de sécurité dans le travail.


TURQUIE: Le mois dernier, cinq travailleurs ont trouvé la mort par manque de sécurité dans le travail sur le chantier naval de Tuzla à İstanbul où sont construits des navires et des yachts coûteux. Ces décès survenus récemment marquent une augmentation grave des accidents mortels dans le travail sur ce chantier naval qui déborde d'activité, où la main-d'œuvre peine à effectuer un dur labeur avec des salaires très inférieurs à la norme, une insuffisance sinon une absence de protections de sécurité et de santé, et encore moins de sécurité d'emploi ou de prestations sociales.

Depuis l'an 2000, il y a eu au total 31 décès par accidents du travail sur le chantier naval de Tuzla. Rien qu'en 2006, six travailleurs ont été tués. "Ils ont été les victimes d'une mort causée par des conditions de travail criminelles et non par un accident du travail," déclare Musa Çam, secrétaire général de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DiSK), l'une des quatre centrales syndicales nationales en Turquie. "La liste des travailleurs blessés ou qui se retrouvent infirmes en raison d'une sécurité insuffisante dans le travail est encore plus longue. Certains travailleurs ne sont pas couverts par la sécurité sociale, ce qui fait qu'ils ne bénéficient pas des services de santé".

Sur les chantiers navals, les employeurs sont parmi les pires exploiteurs des personnes occupant des emplois précaires. Le syndicat des travailleurs des ports, des docks, de la construction navale et de la réparation des navires (Limter-İş), est affilié à la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM). Il représente les travailleurs du chantier naval de Tuzla et mène ses activités avec énormément de difficultés. Le 31 mai 2006, la police a attaqué des membres du personnel qui protestaient contre l'incapacité de l'entreprise à verser les salaires pendant deux mois. Six travailleurs ont été gravement blessés et 16 autres arrêtés, dont le président de Limter Is, Cem Dinç, et un responsable syndical, Kamber Saygili, qui est resté en prison pendant 40 jours.

"Combien d'hommes et de femmes devront encore mourir inutilement avant que les travailleurs du chantier naval obtiennent des salaires décents, un emploi permanent, la sécurité sociale et un minimum de protection personnelle à laquelle a droit tout travailleur?" demande Marcello Malentacchi, secrétaire général de la FIOM. "La FIOM soutient sans réserves Limter-İş dans sa lutte pour l'amélioration des conditions de travail sur le chantier naval de Tuzla.