10 mars, 2012Plus de 100 millions de travailleurs et travailleuses ont participé à une grève historique pan-indienne le 28 février 2012. Les centrales syndicales en Inde avaient lancé un ordre de grève pour exiger une intervention urgente pour le contrôle des prix, la création d'emplois, l'application stricte de la législation du travail, l'égalité salariale pour un même travail, la couverture universelle de la sécurité sociale dans les secteurs sans présence syndicale, et la ratification immédiate des conventions 87 et 98 de l'OIT.
INDE: Au cours des trois dernières années, les centrales syndicales en Inde ont fait campagne contre les politiques antisyndicales du gouvernement indien, qui ont mobilisé des millions de travailleurs et travailleuses, dans le but de faire pression sur le gouvernement pour qu'il aborde les questions brûlantes auxquelles la main-d'œuvre est confrontée.
En réponse à l'ordre de grève générale pan-indienne lancé le 28 février 2012 par toutes les centrales syndicales -- BMS, INTUC, AITUC, HMS, CITU, AIUTUC, AICCTU, UTUC, TUCC, LPF, SEWA -- des millions de travailleurs et travailleuses ont cessé le travail. La grève massive a touché les secteurs où la syndicalisation est forte tout comme les secteurs sans présence syndicale dans l'économie: charbon, acier, pétrole, télécommunications, défense, banques, assurances, électricité, transports, ports et docks, anganwadis, construction, fours à briques, cigarettes bidî, etc. Les affiliés de la FIOM ont pris part à la grève dans différentes parties du pays.
Les grévistes ont fait pression sur le gouvernement pour qu'il prenne des mesures immédiates dans le cadre des dix revendications suivantes:
- mesures concrètes pour contenir la hausse des prix;
- mesures concrètes pour la création d'emplois;
- application stricte de toutes les lois fondamentales du travail sans aucune exception ou dérogation, et mesures punitives rigoureuses en cas d'infraction;
- couverture universelle de sécurité sociale pour les travailleurs et travailleuses des secteurs sans présence syndicale et sans aucune restriction, et création d'un Fonds national de sécurité sociale disposant des ressources nécessaires;
- arrêt du désinvestissement dans les entreprises publiques (PSU) à but lucratif et socialement stratégiques, tant au niveau central qu'à celui des États;
- absence de contrats de travail de nature permanente / sans limite de temps et paiement des salaires et prestations au personnel sous contrat au même taux que pour le personnel régulier dans l'industrie / l'établissement;
- amendement à la loi sur le salaire minimum pour assurer une couverture universelle indépendamment des horaires, et fixation d'un salaire minimum légal indexé qui ne soit pas inférieur à 10.000 roupies;
- suppression de tous les plafonds pour le paiement et le droit à des bonus, au Fonds de prévoyance; augmentation du quantum de gratuité;
- assurance d'une retraite pour tous et toutes;
- enregistrement obligatoire des syndicats dans un délai de 45 jours et ratification immédiate des conventions de l'OIT 87 (liberté syndicale) et 98 (droit d'organisation et de négociation collective).
Dans un communiqué de presse publié le 28 février, les syndicats ont critiqué le manque de volonté du gouvernement d'engager des discussions sérieuses. Bien que les syndicats aient annoncé la grève dès le 2 décembre 2011, le gouvernement indien ne s'est pas soucié de prendre contact avec les centrales syndicales pour examiner la situation. Les travailleurs et travailleuses et leurs syndicats ne peuvent pas accepter une telle indifférence et une telle négligence de la part du gouvernement, et mener leur lutte à un rythme plus grand si leurs revendications de base ne sont pas prises en compte pour donner lieu à des mesures correctives concrètes, ont déclaré les syndicats dans leur communiqué de presse.