1 octobre, 2010Les métallurgistes européens se sont joints le 29 septembre à des millions de travailleurs et de travailleuses et de syndicats d'autres secteurs à travers l'Europe pour répondre en masse à l'appel lancé par la Confédération européenne des syndicats pour s'opposer aux mesures d'austérité prises par les gouvernements européens.
MONDE: Sous le mot d'ordre "Non à l'austérité, priorité à l'emploi et à la croissance" la Journée européenne d'action a eu lieu principalement dans les rues d'Espagne, de Belgique, d'Irlande, d'Italie et de Pologne, pour exprimer les préoccupations des travailleurs et travailleuses et lutter pour l'emploi dans les industries européennes de la fabrication.
Les mesures d'austérité actuelles menacent la reprise fragile dans l'industrie et mènent à une plus grande désindustrialisation en Europe et à une profonde récession sociale. La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie demande l'adoption d'une taxe sur les transactions financières (TTF) pour garantir l'investissement et l'emploi et maintenir les industries à flot.
De nombreux gouvernements parmi les 27 pays membres ont imposé des coupes punitives sur les salaires, les retraites et l'emploi pour faire face à une montée inexorable de l'endettement.
Les protestations ont été marquées par une grève générale décidée par les syndicats espagnols -- la première en huit ans. Ils manifestaient contre la réduction de 5 % en moyenne des salaires cette année, à la suite des mesures d'austérité décidée par le gouvernement espagnol qui représentent 15 milliards d'euros et qui ont été adoptées cette année à une très faible majorité par le gouvernement.
En Espagne, 10 millions de personnes faisaient grève, soit plus de 70 pour cent de la main-d'œuvre, ont déclaré les affiliés de la FIOM, UGT et CCOO. Des manifestations ont eu lieu dans les rues de plusieurs villes espagnoles.
Les secrétaires de l'organisation du CCOO et de l'UGT, José Antonio del Campo et Javier Cubillo, ont critiqué la "brutalité" des descentes de police contre les piquets de grève des syndicats, ce qui ne s'était pas produit au cours des grèves précédentes. Au total, plus de 40 personnes ont été arrêtées. Certaines ont été relâchées, mais d'autres restent en garde à vue en attendant de témoigner.
À Bruxelles, 50.000 personnes au moins ont pris part aux manifestations organisées par la CES. Environ 50 syndicats de toute l'Europe ont envoyé des représentants venus d'une trentaine de pays à Bruxelles pour participer au défilé. La manifestation s'est terminée dans le quartier de l'Europe près des sièges de la commission européenne et du conseil de l'Europe.
Des travailleurs portaient des costumes noirs et des masques noirs, des parapluies et des porte-documents, comme s'ils avaient été à la tête d'un cortège funèbre pleurant la mort de l'Europe. Les travailleurs et les travailleuses de l'UE pourraient bien être les plus grandes victimes d'une crise financière déclenchée par les banquiers et les spéculateurs.
D'autres actions ont eu lieu au Portugal, en Grèce, en Italie, en Lettonie, en Lituanie, en République tchèque, à Chypre, en Serbie, en Roumanie, en Pologne, en Irlande et en France.
Les rapports de la FEM sur la journée se trouvent ici.