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Des métallurgistes mexicains assassinés mis à l'honneur

24 avril, 2011Le mouvement syndical international a commémoré le 5ème anniversaire de la mort de Mario Alberto Castillo Rodríguez et Héctor Álvarez Gómez par un défilé à Lázaro Cárdenas, Mexique, et par la présentation à l'OIT de nouveaux éléments de preuve qui mettent en évidence le problème de la violence contre les membres du SNTMMSRM. Les meurtres de Rodríguez et de Gómez, qui ont fait l'objet d'une plainte à l'OIT (no 2478), n'ont toujours pas été éclaircis.

GENÈVE/MEXIQUE: De nouvelles données, qui appellent l'attention sur le harcèlement des membres du syndicat national des mineurs et des métallurgistes du Mexique (SNTMMSRM), ont été présentées à l'Organisation internationale du Travail (OIT) le 20 avril à l'occasion du 5ème anniversaire du meurtre de deux membres du SNTMMSRM, Mario Alberto Castillo Rodríguez et Héctor Álvarez Gómez, abattus lors d'une grève pour défendre l'autonomie syndicale au Mexique.

Les nouveaux éléments de preuve renforcent la plainte à l'OIT no 2478 en demandant au gouvernement mexicain de respecter l'autonomie syndicale. Elle avait été présentée à l'origine en mars 2006, juste un mois avant l'assaut donné à l'aciérie Sicartsa par 900 membres des forces fédérales et de la police d'État, soutenus par des éléments de l'armée mexicaine, pour expulser les métallurgistes en grève qui participaient à une action nationale de 48 heures pour protester contre la révocation par le gouvernement du dirigeant syndical élu Napoleón Gómez Urrutia.

La plainte qui expose le harcèlement continuel des membres du SNTMMSRM par le gouvernement mexicain avec le concours du géant minier mexicain Grupo Mexico, porte sur les éléments suivants:

  • les meurtres non résolus de Rodríguez et de Gómez, Reynaldo Hernández González et Juventino Flores Salas;
  • l'agression de Mario García Ortiz et l'enlèvement de son épouse, Marie Elena de los Santos Echevaria;
  • le blocage des comptes bancaires du syndicat;
  • la détention illégale de Juan Linares Montufar;
  • les accusations au pénal sans fondement contre Napoleón Gómez et la direction du SNTMMSRM, et
  • de nombreux cas de violence et d'intimidation.

Le Comité de la liberté syndicale de l'OIT a demandé à plusieurs reprises au gouvernement d'enquêter sur ces crimes et d'en communiquer les résultats à l'OIT.

À Lázaro Cárdenas, Mexique, le SNTMMSRM a tenu une assemblée générale extraordinaire pour honorer cette journée. Le programme comportait des discours de membres des familles de Rodríguez et de Gómez, de Napoleon Gómez, de l'USW, et d'un représentant des membres du SNTMMSRM en grève à Taxco, Cananea, et Sombrerete. Le groupe a défilé de la salle du syndicat jusqu'au centre de la ville devant les portes de l'aciérie Sicartsa où un monument est érigé en l'honneur de Rodríguez et de Gómez. Le groupe a déposé des gerbes au "Monument des deux martyrs".

Le 18 avril, AFL-CIO a annoncé qu'il avait décerné à Napoleón Gómez le prix 2011 George Meany-Lane Kirkland des droits de la personne. Le prix Meany-Kirkland, qui est décerné chaque année, a été créé en 1980 et porte les noms des deux premiers présidents de l'AFL-CIO.  Il est décerné en reconnaissance d'exemples remarquables dans la lutte internationale pour les droits de la personne et les droits syndicaux. Parmi les lauréats précédents, nous pouvons citer Wellington Chibebe du Zimbabwe, Ela Bhatt, la fondatrice de l'Association des travailleuses indépendantes en Inde (India's Self Employed Women's Association), les travailleurs libériens du caoutchouc, la militante colombienne Yessika Hoyos et le mouvement indépendant des travailleurs d'Egypte.