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Des dirigeants syndicaux demandent au gouvernement indien d'adopter une vue globale sur les questions climatiques

9 novembre, 2010La FIOM organise une réunion sur le changement climatique et les emplois verts en Inde pour amener les dirigeants syndicaux indiens à adopter une position syndicale unie sur cette question.

INDE: Des dirigeants syndicaux de toute l'Inde ont participé le 2 et le 3 novembre 2010 à un séminaire de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie sur le changement climatique et les emplois verts. Le séminaire a été suivi par des membres du gouvernement, des groupes de la société civile, des universités, par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB),  la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), la Fédération internationale des ouvriers du transport (FIOT), la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l'habillement et du cuir (FITTHC) et par des représentant(e)s de United Steelworkers (USW), Blue Green Alliance et du bureau de la FIOM pour l'Afrique.

Des responsables syndicaux étaient réunis pour la première fois pour envisager une stratégie commune du mouvement syndical indien sur le changement climatique. La réunion a eu lieu à un moment où le gouvernement indien a récemment annoncé la création d'un groupe de réflexion sur le climat, comme partie intégrante d'un plan national d'action sur le changement climatique et les emplois verts. Malheureusement, les délégué(e)s au séminaire ont appris que le groupe de réflexion n'avait pas eu de représentation du mouvement syndical sur ces questions d'importance vitale. Une grande partie de la faute pour le manque d'engagement vient du fait qu'il s'agit d'un sujet nouveau pour le mouvement syndical en Inde.

En accueillant les participant(e)s, Sudhershan Rao Sarde, directeur régional de la FIOM a déclaré que les deux journées de séminaire offraient une plate-forme aux syndicalistes et militant(e)s de la société civile pour analyser et examiner l'esprit dans lequel l'Inde allait traiter du changement climatique et des emplois verts pour obtenir une concordance de vues sur la façon dont les syndicalistes allaient travailler ensemble pour trouver une solution à un niveau tant national que mondial.

Dans son discours inaugural, Shri Harish Rawat, ministre d'État du Travail et de l'Emploi, s'est félicité de l'initiative de la FIOM pour cette réunion et demandé une plus grande participation du mouvement syndical indien, en promettant que "les résultats de cette réunion auront une influence sur les futures délibérations du gouvernement indien", tout en ajoutant: "Je crois fermement que nous devons travailler ensemble".

Le président de l'INTUC, Shri. Sanjeeva Reddy, a déclaré être sensible aux efforts du gouvernement indien sur le changement climatique et les emplois verts, et demandé aux syndicats des pays en développement et des pays développés de travailler ensemble pour relever les défis posés par le changement climatique et renforcer leur position pour avoir leur mot à dire dans la recherche d'une solution.

Shri Umromal Purohit, secrétaire général du Hind Mazdoor Sabha (HMS) a exprimé sa grande inquiétude sur le changement climatique et soutenu que le bien-être des travailleurs et travailleuses devait être partie intégrante de toute solution au changement climatique. Il a soutenu que les solutions à la crise climatique ne peuvent relever que d'une démarche allant dans le sens du développement durable, où le processus de production dans la société permet de satisfaire les besoins de la génération actuelle tout en offrant suffisamment d'espace pour satisfaire ceux des générations futures.

Les dirigeants syndicaux ont réagi en demandant au groupe de réflexion du gouvernement d'être plus diversifié et de rechercher une plus grande coopération entre les syndicats, afin de renforcer la base de connaissances et d'élaborer des politiques cohérentes dans l'intérêt des travailleurs et travailleuses. Ils ont exprimé une mise en garde, en ce sens que le développement des emplois verts doit chercher à réduire plutôt qu'à augmenter les 125 millions de travailleurs et travailleuses pauvres en Inde, et à tenir également compte du fait que 190 millions de personnes sont sans travail. Les dirigeants se sont également engagés à créer un groupe de réflexion syndical qui pourrait arriver à une position collective en vue de poursuivre le dialogue avec la société civile et le gouvernement.

Au cours de la réunion, les participant(e)s ont également eu l'occasion d'apprendre comment d'autres régions et d'autres syndicats ont développé des approches identiques sur les questions climatiques. En Amérique du Nord, des syndicats et des groupes de la société civile, tel que le club Sierra, ont pu constituer 'Blue Green Alliance', une organisation chargée de promouvoir des droits en matière d'environnement, mais aussi pour les travailleurs et travailleuses. En Afrique, des syndicats ont publié une déclaration commune sur les questions climatiques pour la COP17 qui se tiendra en 2011 en Afrique du Sud.

Le directeur exécutif de la FIOM, Rob Johnston, a clos la réunion en ces termes: "L'engagement sur les questions climatiques n'est pas un sujet facultatif pour les syndicats. Un seul groupe peut s'exprimer légitimement au nom des travailleurs et travailleuses: il s'agit des syndicats. Leur voix n'a pas été suffisamment forte en Inde sur ces questions, mais je suis confiant que cela ne sera plus le cas".