16 juillet, 2010En raison du taux le plus élevé au monde de maladies causées par l'amiante, les syndicats et les groupes de soutien aux victimes de l'amiante en Australie lancent un appel pour débarrasser d'ici à 2030 les bâtiments et les locaux tant publics que privés de tout l'amiante utilisé lors de leur construction. Par ailleurs, les ministres de la Santé du Mercosur lancent un appel pour une interdiction de l'extraction et de l'emploi de l'amiante.
AUSTRALIE: Le syndicat australien des travailleurs de la fabrication industrielle (AMWU), le syndicat australien des travailleurs (AWU), le conseil australien des syndicats et le conseil du cancer de l'Australie ont réuni le 29 juin 2010 un sommet national pour demander la prise d'une action coordonnée au niveau national pour se débarrasser définitivement de l'amiante.
Dans une déclaration nationale, le sommet a demandé au gouvernement fédéral australien d'établir une agence nationale de l'amiante chargée d'assurer l'enlèvement de tout l'amiante contenu dans les locaux et bâtiments tant publics que privés d'ici à 2030.
L'amiante est toujours présent dans les salles de bains, les cuisines, les toitures et les garages de deux foyers australiens sur trois construits entre 1945 et 1980, soit environ un million de logements. On en trouve dans de nombreuses écoles, bâtiments publics et lieux de travail.
L'Australie détient le triste record du taux le plus élevé au monde de maladies causées par amiante, et selon les estimations, jusqu'à 18.000 habitants de ce pays mourront vraisemblablement d'un mésothéliome d'ici à 2020.
Le président national de l'AMWU, Paul Bastian, a déclaré que le sommet avait pour objet de demander la création d'une agence nationale indépendante chargée de l'amiante et destinée à travailler avec toutes les juridictions.
"Le problème s'est aggravé en raison d'une trop faible prise de conscience communautaire et d'un manque de cohésion des gouvernements à un niveau tant national que provincial ou local", a expliqué Paul Bastian.
"Nous demandons au gouvernement fédéral de s'attaquer de toute urgence à cette question en créant une instance nationale chargée spécialement de l'amiante. Cet organe pourrait servir de centrale d'information et coordonner une action nationale pour l'enlèvement de l'amiante, et une éducation dans ce domaine".
Les syndicats qui ont réussi à faire interdire l'utilisation de l'amiante en Australie sur les lieux de travail en 2003, cherchent maintenant à protéger les générations futures des personnes qui vivent dans leur logement, vont à l'école, font du sport et travaille dans un environnement chargé d'amiante.
Dans le même temps, les ministres de la Santé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l'Uruguay, de la Bolivie, du Venezuela, du Chili, de l'Équateur et du Pérou ont adopté une déclaration demandant l'interdiction de l'extraction et de l'utilisation de l'amiante.
Lors de leur XXVIIIe réunion tenue le 9 juin 2010, les ministres de la Santé du Mercosur et des États associés "ont exprimé l'engagement de leurs ministères respectifs de prendre des mesures concernant également d'autres domaines de compétence de leurs gouvernements, pour élaborer et appliquer avec efficacité des politiques nationales permettant de réaliser des progrès dans l'interdiction de l'importation, l'exploitation minière, la production et du commerce de l'amiante et des produits contenant de l'amiante, dans tous les pays du Mercosur et dans les États associés dans lesquels une interdiction n'a pas encore été décidée".