21 octobre, 2011Au Forum de dialogue mondial de l'OIT sur les agences d'emploi privées, les syndicats ont fait état de leur expérience en matière d'emplois fournis par des agences qui servent en fait à réduire les salaires et empêcher le personnel embauché par elles de se syndiquer et de négocier collectivement.
MONDE: Les 18 et 19 octobre, des représentant(e)s des gouvernements, des agences d'emploi privées et des syndicats ont échangé des opinions sur le rôle des agences dans la promotion du travail décent. Les discussions ont révélé que les syndicats et les agences ont une conception diamétralement opposée des conséquences de la croissance des agences de travail sur l'emploi.
Les agences n'ont cessé d'insister sur le fait que le travail qu'elles fournissent est un travail décent, qu'elles créent des emplois qui n'ont jamais pour but de porter atteinte ou de remplacer l'emploi à durée indéterminée, l'emploi direct. Toutes ces déclarations ont été rejetées par les représentant(e)s des syndicats, qui ont présenté un catalogue de situations dans des industries très diverses dans le monde, qui démontre que l'emploi provenant des agences sert systématiquement à remplacer des emplois permanents, à réduire les salaires et les conditions, et à laisser des travailleurs et travailleuses sans protection sociale et sans possibilité d'adhérer à un syndicat ou de négocier collectivement avec leur employeur. Les délégué(e)s des travailleurs et travailleuses ont insisté sur le fait que les relations d'emploi triangulaires, de par leur nature, rendent la négociation collective pratiquement impossible.
Il est alors devenu rapidement clair que les représentants des agences d'emploi privées se servaient de la réunion pour chercher une légitimité pour leur activité, pour développer leurs marchés et pour être reconnues comme les seules instances pour la négociation collective, à l'exclusion des autres entreprises. Pour leur part, les syndicats cherchaient à obtenir un traitement égal pour les travailleurs et travailleuses embauché(e)s par des agences d'emploi privées, et des restrictions sur les circonstances dans lesquelles le recours à ces agences serait permis, la durée de l'emploi et son étendue. Les syndicats voulaient également que des mesures soient prises pour renforcer la liberté syndicale et la négociation collective du personnel embauché par ces agences, qui incluraient les entreprises utilisatrices et les syndicats représentant les salariés de ces entreprises.
À la fin de la réunion, un nombre très limité de points de consensus potentiel a été proposé pour la discussion, mais finalement la réunion a pris fin sans tirer de conclusions quand les représentants des agences ont montré qu'ils n'étaient pas prêts à négocier pour parvenir à un accord.
Les syndicats continueront de travailler dans le cadre de l'OIT pour assurer une plus grande protection à la main d'œuvre fournie par les agences d'emploi privées et pour limiter l'extension de ces agences et des relations d'emploi triangulaires.