5 avril, 2010
L'ICEM a sévèrement condamné la lâche tentative d'assassinat perpétrée contre deux responsables du Syndicat national des travailleurs du pétrole (USO) de Colombie et demande au gouvernement du Président Álvaro Uribe de traduire les coupables en justice. Le 27 mars, à Villavicencio, au sud de Bogota, des hommes de main circulant à moto ont tiré à l'arme automatique sur Fernando Navarro et Yesid Prieto, deux responsables d'un sous-comité de l'USO de Bogota.
Les deux syndicalistes ont réchappé mais leur garde du corps, Antonio Pedro Carreño, a été abattu.
Cette agression survient quelques jours après la commémoration par l'USO du huitième anniversaire de l'assassinat de son directeur, Rafael Jaimes Torra, par les paramilitaires. Le neveu de Rafael Jaimes, seul témoin de l'attentat, a également été assassiné peu après.
Notre affilié USO a dénoncé cet attentat auprès du Procureur général, de responsables du gouvernement national et de l'administration régionale et à l'ombudsman de la République. L'USO et l'ICEM lancent un appel aux autorités colombiennes pour qu'elles enquêtent d'urgence sur cette agression et traduisent les responsables en justice. Le syndicat exige du gouvernement ainsi que de la compagnie pétrolière d'État Ecopetrol l'assurance qu'ils protégeront leur droit à la vie et à l'exercice de l'activité syndicale.
Des groupes paramilitaires tels que Cuchillo (Couteau) et El Loco Barrera se livrent à des intimidations contre les travailleurs et les syndicalistes des champs pétroliers en toute impunité. De récentes déclarations publiques de paramilitaires reconnaissant recevoir régulièrement de l'argent des compagnies pétrolières ont ajouté du poids aux accusations de l'USO selon lesquelles les assassinats de syndicalistes sur commande bénéficient des complicités à de nombreux niveaux.
Un exemple récent est celui de l'assassinat, le 13 mars, du militant du syndicat des enseignants ADIDA Duvian Dario Rojo Cadavid, abattu avec son épouse après avoir, la veille, parlé aux médias des groupes armés qui extorquent de l'argent aux enseignants.
Manfred Warda
"Il faut que cessent les tueries, les tentatives d'assassinat et toutes les formes de menace et d'intimidation par téléphone ou par tout autre moyen contre des syndicalistes," a déclaré le Secrétaire général de l'ICEM Manfred Warda. "Si le gouvernement colombien continue à ne rien faire, c'est alors à la communauté internationale de prendre des mesures rigoureuses contre le gouvernement de ce pays qui nie la violence et entrave le syndicalisme libre et démocratique".