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Réaffirmation du soutien global aux grévistes canadiens de Vale ; USW propose une solution pour mett

8 mars, 2010

Les efforts consentis pour sortir de l’impasse et du conflit qui oppose l’USW (United Steelworkers) à Vale dans le secteur canadien du nickel se sont soldés hier par un échec. L’USW avait proposé une solution pratique pour terminer la grève qui dure depuis 239 jours : reprise du travail et règlement des points restés en suspens par un arbitrage indépendant s’imposant aux deux parties.

La compagnie minière brésilienne a rejeté la tentative syndicale de résoudre ce conflit qui, ce samedi 13 mars, mobilisera encore 3 400 syndicalistes et leurs familles sur les piquets de grève.

Désormais, les syndicats globaux vont élaborer des plans stratégiques pour le compte de l’USW, tout d’abord en se rendant dans deux semaines à Sudbury (Canada) pour soutenir les mineurs de l’USW en grève. Les 22 et 23 mars, une manifestation « Jetez les ponts » réunira, dans le nord de la province de l’Ontario, des leaders syndicaux de la compagnie minière brésilienne et de ses secteurs d’activité dans le monde entier.

Le 22 mars, des syndicalistes, parmi lesquels Manfred Warda, Secrétaire général de l’ICEM, se joindront aux grévistes de la Section locale 6500 de l’USW et à leurs familles pour un défilé dans la rue principale de Sudbury. Le forum de stratégie globale prévu pour le lendemain comportera des plans de « Journées d’action globale » contre Vale, du 5 au 11 avril.

Pour participer à l’événement, des délégués de Vale et d’autres sites d’exploitation affiliés à la seconde compagnie minière du monde pourraient venir de pays aussi lointains que le Brésil, le Mozambique, l’Indonésie, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Norvège et l’Afrique du Sud. Les Journées d’action de début avril sont censées traduire ouvertement, sur des sites de Vale et en face de ses bureaux, l’écœurement suscité par l’insistance de la société pour que l’USW fasse des concessions sans précédent sur les termes de la convention collective négociée avec les Sections locales 6500 de Sudbury (Ontario) et 6200 de Port Colborne (Ontario), deux syndicats unis par une convention commune.

Une lueur d’espoir avait surgi lorsque Vale acceptait de rencontrer un médiateur indépendant pour des pourparlers exploratoires en vue de mettre un terme à la grève. Ces pourparlers ont débuté vers la fin du mois, mais une fois encore, face à l’intransigeance manifestée par la compagnie, ils ont échoué le 7 mars lorsque le médiateur, Kevin Burkett, déclarait : « J’ai le regret de vous communiquer qu’un accord n’est en ce moment pas possible, et j’ai donc cessé les discussions. »

La médiation a débouché sur une proposition inédite de l’USW pour une reprise du travail à Sudbury et à Port Colborne, tandis qu’une commission de trois arbitres se saisirait des questions en suspens et rendrait une sentence liant les parties. L’USW a avancé le nom de Kevin Burkett pour présider cette commission arbitrale, les deuxième et troisième arbitres devant être respectivement choisis par le syndicat et par Vale qui, toutefois, a catégoriquement rejeté cette proposition.

Dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, un conciliateur va entre-temps essayer une fois encore d’aplanir les divergences entre la Section locale 9508 de l’USW et Vale lors d’une reprise des pourparlers les 15 et 16 mars. Le 1er août 2009, les 250 membres du syndicat à Goose Bay et Voiseys Bay (Labrador) ont entamé une grève contre les opérations de Vale dans les secteurs du cuivre et du nickel de cette province maritime du Canada. La médiation de la Province, sollicitée vers la fin du mois de janvier par la Section 9508 et par Vale pour régler leurs désaccords, a échoué le 24 janvier à St. Johns, Terre-Neuve.

La rupture des pourparlers entre les Sections locales USW 6500 et 6200 et Vale, hier à Toronto, intervient quelques semaines seulement avant l’audience, prévue pour le 30 mars, devant le Bureau des relations de travail de l’Ontario, sur un recours formé par l’USW en raison de la mauvaise foi de la compagnie dans les pourparlers. Vale avait refusé catégoriquement de reprendre les négociations tant que les Sections 6500 et 6200 ne seraient pas disposées à faire les concessions exigées par la compagnie.

Wayne Fraser, directeur du districte 6

Ces concessions – exigées aussi de la Section locale 9508 – comprennent une réduction des retraites, la création d’un double régime de pensions et un plan défini de contribution à de nouvelles embauches, de fortes dévalorisations du bonus de production ainsi qu’un pouvoir discrétionnaire de la compagnie en matière d’externalisation. L’USW a toujours insisté pour qu’aucune condition ne soit fixée préalablement aux négociations.

Le recours formé devant Bureau des relations de travail de l’Ontario impute la poursuite de la grève à Vale et à son refus de négocier. L’USW sollicite que le Bureau ordonne à la compagnie de verser les salaires et compléments perdus par les travailleurs, mais aussi de rembourser les allocations de grève au syndicat.

Cette grève de 239 jours va vraisemblablement dépasser en durée la plus longue grève minière de l’histoire du Canada qui, pendant 267 jours entre septembre 1978 et juin 1979, avait opposé l’USW à Inco Mining, précurseur de Vale à Sudbury. Cependant, il y a une différence majeure avec la grève actuelle : contrairement à ce que fait Vale aujourd'hui, la société Inco basée au Canada n’avait en son temps jamais tenté d’exploiter les mines et les fonderies en faisant appel à des travailleurs de remplacement.