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Première femme élue à la tête de la fédération italienne du travail

15 novembre, 2010

Une femme, travailleuse de la métallurgie, a été élue Secrétaire générale de la plus grande fédération syndicale d'Italie, la Confédération générale italienne du travail (CGIL). Susanna Camusso a été élue par les 160 membres de l'Assemblée exécutive nationale du syndicat, le 3 novembre, avec 79,1% des voix. Elle succède à Guglielmo Epifani, arrivé en fin de mandat.

Susanna Camusso devient, à 55 ans, la première femme à diriger une grande centrale syndicale en Italie, et les défis qu'elle aura à relever sont énormes. Considérée comme la fédération syndicale la plus militante d'Italie, la CGIL, qui compte 5,7 millions d'adhérents, est confrontée à des compressions des dépenses publiques de 23,5 milliards € voulues par le gouvernement Berlusconi et elle est confrontée à des exigences de régression sociale du constructeur automobile FIAT en échange d'investissements dans les usines de fabrication en Italie.

Après son élection, elle a dit de Silvio Berlusconi : "Plus il gouverne et plus il crée de problèmes." Elle a ajouté que, plutôt il quittera le pouvoir, "mieux le pays s'en portera."

Susanna Camusso

S'agissant de FIAT, elle doit concilier l'activisme de la branche des métallurgistes de la CGIL (FIOM) – dont elle provient – et la modération des deux autres centrales nationales du pays, l'UIL et la CISL, pour traiter avec le constructeur automobile. Le premier test viendra de l'insistance de FIAT à remplacer la convention collective nationale par des accords d'entreprise individuels.

Un autre viendra de la détermination du P-DG de FIAT, Sergio Marchionne, à semer la zizanie entre la CGIL-FIOM et les autres fédérations lors des prochains pourparlers sur la question de la mise en œuvre du plan quinquennal d'investissement de FIAT en Italie pour un montant de 20 milliards €.

Susanna Camusso a débuté sa carrière syndicale en 1977 en qualité d'agent recruteur pour la branche FIOM de la CGIL à Milan. En vingt années dans cette ville, est s'est bâti une réputation de négociatrice acharnée ayant mené à bien de nombreuses conventions collectives dans les secteurs de l'automobile et de la métallurgie. Elle est considérée comme un leader pragmatique axée sur le résultat.

Le Congrès de la CISL en mai 2010

En 1997, elle a quitté la FIOM et Milan pour devenir dirigeante locale de la CGIL en Lombardie. En 2005, elle a fondé le mouvement italien pour les droits de la femme, le mouvement "Sortons du silence". Lors de son élection, au début du mois, elle a déclaré que la plénitude des droits des femmes doit être une condition de la démocratie en Italie et que la question avilissante de la prostitution doit avoir sa place dans l'agenda national, référence évidente au style Berlusconi.

Elle a été élue au nombre des 10 membres que compte le conseil de direction national de la CGIL en 2008, est devenue la Secrétaire générale adjointe de la fédération au Congrès de 2010 et a été choisie pour succéder à Guglielmo Epifani au début du mois.

Susanna Camusso sera souvent confrontée dans ses nouvelles fonctions à Emma Marcegaglia, la dirigeante de la fédération du patronat de l'industrie Cofindustria. Les deux femmes se respectent mutuellement, Emma Marcegaglia ayant dit au début du mois avoir "une opinion très positive" sur Susanna Camusso.