28 juin, 2010
La compagnie minière canadienne Gammon Gold a "suspendu pour une durée indéfinie" l'exploitation de la mine El Cubo, dans l'État de Guanajuato, dans le sud du Mexique, pour tenter de mettre un terme aux revendications du syndicat en matière de participation aux bénéfices et de durée des postes de travail. Il semblerait que la direction veuille rouvrir la mine en passant par un sous-traitant pour, ainsi, bloquer l'organisation syndicale et la négociation collective.
Avec la fermeture, ce sont 397 travailleurs qui sont licenciés tandis que la direction a porté plainte en justice contre 7 dirigeants syndicaux. Les mineurs sont représentés par la section 142 du Syndicat minier de la République mexicaine (El Sindicato Minera de la Republica Mexicana). Le Secrétaire général de Los Mineros, Napoleón Gomez, a évoqué ce conflit lors de la conférence sur "La triple crise de la pérennité" que l'ICEM et la FIOM ont récemment organisée à Toronto.
Les mineurs ne font que réclamer la participation aux bénéfices à laquelle ils ont légalement droit, une condition acceptée par la compagnie Gammon, originaire de Nouvelle-Ecosse, lorsque la direction a porté la durée journalière des postes de travail de 8 à 10 heures. À défaut, le syndicat réclame une prime de 50.000 pesos (3.968 $) par travailleur.
Comme c'est souvent le cas au Mexique, le gouvernement est accusé de prendre parti pour la direction, contre les travailleurs. Une autre situation familière dans un conflit est celle qui a vu des travailleurs agressés physiquement par des vigiles de l'entreprise le 18 juin.
En 2009, Gammon Gold a retiré 207 millions $ de l'extraction d'or et d'argent. Elle n'est implantée qu'au Mexique, à Ocampo, un vaste complexe minier du nord de l'État de Chihuahua, tandis que l'exploration se poursuit à la mine voisine de Guadalupe y Calvo et que Gammon a récemment racheté les projets de El Mezquite et Venus, dans les États de Zacatecas et Chihuahua respectivement.
Le syndicat étudie les pistes juridiques pour maintenir El Cubo en activité et il a fait savoir haut et fort qu'il bloquera l'activité au cas où la direction voudrait reprendre l'exploitation avec de la main-d’œuvre sous-traitante. Le potentiel de la mine représente 14% de l'ensemble des actifs de l'entreprise ainsi que 24% de la production totale d'or pour 2010, ce qui veut dire qu'il serait trop coûteux pour l'entreprise de l'arrêter complètement.