15 août, 2011
Le syndicat suisse UNIA a obtenu de grandes avancées dans sa campagne pour sauver les emplois de 470 travailleurs de Swissmetal, une entreprise au bord de la faillite. Sa première victoire a été la garantie que tous les salariés recevraient leur salaire du mois de juillet. Elle a été obtenue grâce aux pressions exercées sur le secrétaire d'État à l'économie et sur les autorités cantonales de Soleure et de Berne.
Les gouvernements fédéral et cantonaux et UNIA ont dégagé les 2 millions de francs suisses nécessaires pour payer les salaires de juillet, Swissmetal n'ayant plus les liquidités suffisantes. UNIA assure la majorité du paiement, soit environ 70%.
Ce déblocage laisse ouverte la possibilité d'un rachat des deux usines suisses de l'entreprise par le français Le Bronze Industriel SA, un fabricant d'électrodes en bronze et en cuivre.
Une centaine d’employés de l’usine Swissmetal de Dornach et le syndicat Unia ont symboliquement occupé la filiale bâloise de la banque Paribas
Un autre grand pas en avant dans le sauvetage des emplois chez Swissmetal vient des pressions exercées par le syndicat suisse sur la banque BNP Paribas – créancier de Swissmetal à hauteur de 20 millions CHF – pour qu'elle libère les stocks de métaux de l'entreprise qu'elle bloquait sur deux sites.
Le 8 août, UNIA et les salariés de la principale usine de Dornach ont organisé une manifestation symbolique à la filiale bâloise de BNP Paribas pour exhorter la banque à débloquer les stocks de métaux. Des centaines de travailleurs s'étaient rassemblés sous le slogan "Vous occupez notre dépôt, nous occupons votre banque !" Cette occupation s'est avérée productive.
Tandis que le travail a repris à l'autre usine, à Reconvilier, le 8 août, toute l'attention se porte maintenant sur l'usine de Dornach où la production doit reprendre incessamment. Tout dépend de la décision de Swissmetal de reprendre l'activité et de satisfaire les commandes en attente avant que les clients se tournent vers d'autres fournisseurs. La reprise immédiate de l'activité serait une garantie de paiement des salaires du mois d'août.
Alors que les négociations en vue d'un rachat se poursuivent, les licenciements ne sont pas nécessairement à l'ordre du jour, et ils se heurteront à une opposition farouche.
UNIA souligne le rôle vital qu'ont les autorités des cantons de Soleure et Berne. Elles ont le devoir d'empêcher un démantèlement massif de l'entreprise ainsi que la fermeture des usines.