6 juin, 2007
Suite à l’encerclement des grévistes par les troupes iraquiennes, l’ICEM (Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses) forte de ses 20 millions de membres, exhorte le gouvernement de Nouri al-Maliki à retirer ses troupes et entamer des négociations pacifiques avec la fédération IFOU, le plus grand syndicat des travailleurs du secteur pétrolier en Irak, comprenant pas moins de 26000 membres.
Dans sa lettre au premier ministre, Manfred Warda, le secrétaire général de l’ICEM explique « Mardi soir, nous avons appris que l’armée iraquienne avait encerclé les grévistes de la compagnie pétrolière de Basra. Selon nos sources, la situation était extrêmement tendue, mais suite aux discussions tenues par vos représentants, les ouvriers ont accepté de reprendre temporairement le travail et ainsi permettre le bon déroulement des négociations. Par conséquent, vous devriez retirer vos troupes de manière à éviter de nouvelles tensions. »
Mardi 4 juin, tôt dans la matinée, les travailleurs de la compagnie pétrolière de Basra, décidaient de stopper la circulation du pétrole à travers le pipeline n° 42. Après de nombreuses semaines de négociations au sujet de leurs conditions de travail, santé et sécurité, ils apprenaient que la compagnie comptait supprimer les allocations habituelles.
Le jour suivant, après avoir fermé un autre pipeline, les grévistes se retrouvaient assiégés par l’armée.
Manfred Warda ajoute qu’ « envoyer des troupes n’est pas la meilleure manière de résoudre le problème. Nous vous demandons expressément de vous assurer qu’aucune arrestation d’ouvriers ou de leader syndicaliste n’ait lieu et que personne ne soit blessé. Il vous faut à tout prix reprendre des négociations pacifiques et cette fois-ci, prendre en compte les griefs bel et bien légitimes des grévistes. »
L’ICEM ainsi que l’International Trade Union Confederation (Association Internationale des Travailleurs), le US Solidarity Center (Centre de Solidarité des Etats-Unis), et le UK’s Trades Union Congress (Confédération des syndicats du Royaume Uni) coordonne les efforts d’assistance à l’IFOU et compte sur ses 384 syndicats affiliés dans 124 pays pour envoyer leurs messages de soutien.