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L'ICEM enjoint au verrier japonais de revoir son plan de restructuration draconien

15 août, 2005Communiqué de presse ICEM No. 7/2005

Au 100e jour d'une grève particulièrement dure lancée par les syndicats belges dans une usine de verre de Fleurus, la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), qui compte 20 millions de membres dans le monde, exige que la société-mère japonaise fasse marche arrière et recherche une solution équitable. La grève à Glaverbel, filiale d'Asahi Glass spécialisée dans le verre pour la construction automobile, a débuté en décembre. Elle porte sur un plan de restructuration déraisonnable qui aurait pour effet de licencier près d'un tiers du personnel de l'usine, qui emploie 800 personnes.

Plusieurs syndicats participent à la grève chez AGC Automotive, à Fleurus, dont un des grands affiliés belges de l'ICEM, La Centrale Générale (CG-FGTB), dont les délégués d'atelier sont particulièrement visés par les licenciements. La plupart des ouvriers d'AGC Automotive sont affiliés à la CG-FGTB.

Dans une lettre envoyée hier à Masahiro Kadomatsu, Président-Directeur général du deuxième fabricant mondial de verre, le Secrétaire général de l'ICEM, Fred Higgs, écrit : "La direction européenne de votre groupe a annoncé ce licenciement de manière unilatérale, en l'absence de tout dialogue ou concertation avec les syndicats représentatifs du personnel de Fleurus et au mépris de la culture européenne des relations du travail."

"Mais le pire est que la direction a pris des mesures vindicatives et brutales contre des délégués syndicaux élus en réduisant à néant les efforts qu'ils ont déployés pour obtenir un compromis dans cette affaire et en plaçant leurs noms
sur une liste noire de personnes à licencier en premier." Fred Higgs se dit consterné d'avoir appris que la direction de Glaverbel a ouvertement et publiquement reconnu l'existence de listes noires. Sur les 18 délégués syndicaux élus, 10 délégués de la CG-FGTB devront partir. La direction a appliqué des critères de sélection pour les suppressions d'emploi en évitant tout dialogue avec les syndicats.

Cette restructuration devrait supprimer 260 emplois, fermer toute une ligne de production de l'usine, imposer un plan de flexibilité qui ferait appel à du personnel intérimaire plutôt qu'à des travailleurs statutaires, et rationaliser les effectifs de la production comme ceux de la maintenance.

À cause de cette grève et d'un nouveau scrutin dans lequel, la semaine dernière, les adhérents de tous les syndicats ont une fois encore rejeté les conditions de cette restructuration impitoyable, les Japonais ont ordonné à la direction européenne de reprendre la négociation tout en lui enjoignant de ne pas s'écarter du plan concocté par Asahi. La direction et les syndicats ont obtenu une semaine pour arriver à un accord, sous la menace d'une fermeture totale de l'usine. Le délai expire demain.

Dans sa lettre à Masahiro Kadomatsu, Fred Higgs écrit : "Je tiens à souligner que ce conflit, et les menées ouvertement antisyndicales de votre société, vont provoquer une escalade politique et sociale grave en réaction à votre attitude."

Si Asahi ne réagit pas dans les derniers jours du délai qu'elle a imposé, l'ICEM appellera ses affiliés du monde entier à mener des actions directes contre toutes les filiales de la firme japonaise; elle portera aussi le conflit à la connaissance des syndicats de la construction automobile et de la métallurgie en leur demandant de réagir.