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L'ICEM à Copenhague

14 décembre, 2009

L'ICEM a participé chaque jour aux activités de la Conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique et poursuivra jusqu'au bout

Ci-dessous, un compte rendu succinct de chaque journée

6 décembre 2009

La COP15 est la 15e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. 400 représentants d'organisations syndicales du monde entier seront présents à Copenhague pour défendre la cause des travailleurs. La COP 15 est jugée d'une importance particulière étant donné que le Protocole de Kyoto arrive à expiration en 2012 et que c'est à Copenhague que les délégués sont censés se mettre d'accord sur le document qui lui succédera, ou du moins en tracer les grandes lignes. Un sentiment d'urgence règne depuis la dernière évaluation en date du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), particulièrement sombre. Il faut agir vite.

La terre est un modèle réduit animé, illuminé et de haute technologie qui se trouve au pavillon des États-Unis et peut illustrer de multiples variables climatiques


Pour l'ICEM, il faut un texte équitable, ambitieux et contraignant sur les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique. Toutefois, un accord qui ne comporterait pas une stratégie pour la création d'emplois, la protection de l'emploi et un plan de transition juste n'apportera pas un avenir durable. Il n'est pas question de sacrifier l'emploi pour l’environnement. Les deux doivent aller de pair, sinon on va à l'échec.

7 décembre 2009

La COP15 a été officiellement inaugurée aujourd'hui, avec la confusion attendue aux guichets d'enregistrement, alors que des dizaines de milliers de négociateurs officiels, d'observateurs et de journalistes essayaient d'obtenir les badges leur permettant de franchir les contrôles de sécurité rigoureux.

La première session sur "L'action concertée à long terme", n'a suscité aucune surprise, les pays développés riches et les pays en développement pauvres campant sur leurs positions de départ.

Une chose est certaine : lorsque tombera la facture du désastre environnemental, ce seront les gens – les travailleurs, leurs familles et les communautés qui en dépendent – qui devront la régler. Une autre voie est possible, une voie vers la prospérité et la pérennité par la transformation des emplois existants et la création d'une économie plus verte. Aurons-nous la sagesse de nous y engager ?

8 décembre 2009

La grande nouvelle du jour est la "fuite" d'un projet d'accord final qui aurait été préparé par les services du Premier ministre danois en concertation avec d'autres pays. Il s'agirait d'une solution de repli au cas où les deux semaines de la COP15 ne permettraient pas de déboucher sur un accord de fond. Il ne propose pas d'objectifs fermes en matière de réductions des émissions de gaz à effet de serre, pas de montants concrets pour l'aide financière aux pays en développement et est dépourvu de toute référence à l'impact social, comme à l'emploi durable ou à la transition juste. Ce qui est plus inquiétant, c'est la perspective que les années de travail qui ont précédé cette conférence soient mises de côté en dernière minute, ne fût-ce que pour avoir quelque chose à signer à la fin. C'est tout simplement inacceptable. Au fil des heures, on apprend qu'il y a plusieurs textes alternatifs en préparation ou en circulation en dehors du processus "officiel".

Michael Cutajar préside le "Groupe de travail ad hoc sur l'Action concertée à long terme"

9 décembre 2009

Mercredi 9 décembre, réunion de 18h30
Le Groupe de travail ad hoc sur l'Action concertée à long terme a rendu publique une nouvelle version de sa "Vision commune" qui reprend jusqu'à présent une revendication fondamentale du monde du travail : un paragraphe sur la transition juste. Dans les sessions plénières, la discussion a beaucoup porté sur le financement, avec plusieurs propositions consistant à englober le financement de l'atténuation et de l'adaptation au climat dans le financement de l'aide en général et permettant ainsi qu'il soit géré par les "institutions financières internationales", comme la Banque mondiale. Le Costa Rica et Tuvalu ont proposé des objectifs de réduction des émissions assez élevés pour les pays développés comme pour ceux en développement. Cela a eu pour effet de diviser momentanément le G77, plusieurs pays membres du groupe étant opposés à cette proposition.

10 décembre 2009

Le 10 décembre a compté beaucoup de réunions à huis clos et de rumeurs. S'agissant du paragraphe essentiel du monde du travail (dans la "Vision commune" du Groupe de travail sur l'Action concertée à long terme) traitant du travail décent et de la transition juste, celui-ci a reçu le soutien de l'Argentine, de l'Union européenne et des États-Unis, mais il est toujours exposé à des amendements hostiles ou à une suppression pure et simple. À ce stade, son libellé est :
Réaliser que l'harmonisation du développement durable tout en s'attaquant aux changements climatiques et aux demandes pour une utilisation plus équitable de la ressource atmosphérique globale nécessitera un changement de paradigme qui ajuste les modèles globaux de croissance économique vers un développement durable et adapté aux changements climatiques, basé sur des technologies novatrices et une production et consommation durables, tout en assurant une transition juste de la population active qui génère un travail décent et des emplois de qualité et en sollicitant la participation active de tous les acteurs, qu'ils soient gouvernementaux, y compris les administrations locales et territoriales, des entreprises privées ou la société civile, y compris les jeunes, et en répondant au besoin d'équité entre les hommes et les femmes.

Le "Fossile du jour" est décerné par les groupes de défense de l’environnement au(x) pays qui a ou qui ont tenu les pires propos de la journée

11 décembre 2009

À la session plénière du Groupe de travail ad hoc sur l'Action concertée à long terme d'aujourd'hui, le "paragraphe du monde du travail" (dont il était question dans la dépêche d'hier) a été maintenu – en principe du moins – et il devrait être conservé dans le rapport final sur la "Vision commune" ! Plusieurs amendements ayant été proposés, le mouvement syndical ne doit pas crier victoire tant qu'une version définitive du paragraphe ne sera pas publiée. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un jalon important qui témoigne de l'efficacité de nombreux mois de travaux préparatoires et d'une semaine de tractations à la COP15. Nous devons maintenant nous mettre au travail pour faire en sorte que la version finale soit correctement libellée et pour que les politiciens en parlent lorsque seront annoncés les résultats de Copenhague.

Dans d'autres enceintes, les débats se sont poursuivis entre pays développés et en développement à propos des objectifs et du financement.