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Les travailleurs du pétrole nigérians en grève contre la suppression des subsides pétroliers

9 janvier, 2012

Nos deux affiliés du secteur pétrolier, l'Association des cadres du pétrole et du gaz naturel du Nigeria (PENGASSAN) et le Syndicat national des ouvriers du pétrole et du gaz naturel (NUPENG), ont répondu à l'appel des deux fédérations syndicales du Nigeria et se sont associés aujourd'hui à une grève nationale contre la suppression, au 1er janvier, des subventions sur les produits pétroliers de consommation.

Cette grève illimitée des travailleurs nigérians de tous les secteurs a été autorisée la semaine dernière par les conseils exécutifs du Congrès des syndicats (TUC) et du Congrès du travail du Nigeria (NLC). Le conseil du NUPENG a approuvé l'arrêt de travail d'aujourd'hui à une réunion des responsables du syndicat qui s'est tenue hier, tandis que le Conseil exécutif national (NEC) du PENGASSAN l'avait déjà fait le 5 janvier.

Dans un communiqué publié après la réunion du NEC à Lagos, le Président de PENGASSAN, Babatunde Ogun, a dit que la décision du gouvernement de supprimer la subvention "était illégale, avait été prise dans la précipitation, sans consultation et manquait de transparence." Le syndicat a appelé le gouvernement du Président Goodluck Jonathan à travailler pour la population nigériane plutôt que de répondre aux injonctions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

   

PENGASSAN et le NUPENG demandent au gouvernement de rétablir la subvention supprimée le 1er janvier, de revenir aux prix pétroliers de 2011 et d'entamer un dialogue honnête avec les syndicats.

La suppression de ces subventions a fait immédiatement faire bondir les prix pétroliers, parfois de 225%, la semaine dernière. Elle a aussi provoqué une augmentation des prix des denrées alimentaires et du transport dans tout le pays. De nombreuses organisations de défense des droits de l'homme et des libertés civiles ont entamé des actions de protestation la semaine dernière. Dans plusieurs provinces, des stations-service ont été bloquées et des manifestations ont bloqué le trafic un peu partout dans le pays.

Bien que le Nigeria produise près de 2,4 millions de barils de pétrole brut, il doit importer près de 70% de sa consommation d'essence à cause de l'insuffisance et de la vétusté de ses installations de raffinage. Ce pays de 160 millions d'habitants ne peut compter que sur trois raffineries en état de fonctionnement pour répondre à la demande publique.

Le Président Goodluck Jonathan a agi sur recommandation de l'Agence de régulation des prix des produits pétroliers (PPPRA), réputée pour ses irrégularités et pour avoir versé des milliards de nairas en subventions à l'importation à des sociétés-écrans et des intermédiaires.

La Cour nationale du travail du Nigeria a statué le 6 janvier qu'une grève illimitée serait illégale mais, comme cela fut déjà le cas lors d'une grève générale en 2003, lorsqu'un précédent gouvernement avait aussi voulu supprimer les subventions sur les produits pétroliers, les grèves se sont poursuivies dans tout le pays aujourd'hui et elles devraient continuer toute la semaine.