21 mars, 2012
Tous les regards sont tournés aujourd'hui, 21 mars, vers le tribunal de Rotten Row, dans la capitale du Zimbabwe, Harare, où six militants politiques attendent leur sentence après avoir été reconnus coupables de "conspiration en vue de se livrer à des violences publiques".
Cinq hommes et une femme encourent ainsi des peines de dix ans de prison pour avoir simplement visionné une vidéo du printemps arabe lors d'une anodine réunion d'intellectuels le 19 février 2011.
Le régime répressif du Président Mugabe, maintenant âgé de 88 ans, manipule le pouvoir judiciaire afin d'étouffer et de réprimer tout mouvement d'opposition, dans le cas présent en condamnant des activistes, et dans beaucoup d'autres en faisant traîner en longueur des procédures judiciaires intentées sur la base de chefs d'accusation fabriqués de toutes pièces.
Les six activistes zimbabwéens, Munyaradzi Gwisai, Tafadzwa Choto, Tatenda Mombeyarara, Edson Chakuma, Hopewell Gumbo et Welcome Zimuto, risquent des peines pouvant aller jusqu'à dix ans de prison. Ils ont reconnu avoir comploté pour renverser Robert Mugabe, mais ces aveux ont été obtenus sous la torture, alors qu'ils étaient frappés avec des planches.
Le verdict a été rendu le 20 mars dans une salle d'audience pleine à craquer, en présence de la police anti-émeute, après que le juge Kudakwashe Jarabini eut rejeté les affirmations du groupe suivant lesquelles la réunion de l'an dernier n'était en rien hostile au régime Mugabe.
"Regarder une vidéo comme celle dont il est question n'est pas un délit. Mais la façon de la regarder n'était pas bien intentionnée," a déclaré le juge qui est aussi un proche du Président Mugabe.
Les inculpés ont été arrêtés l'an dernier, en compagnie de 39 autres personnes, et inculpés au départ de trahison, un délit puni de la peine de mort. Mais au cours du procès, les charges ont été réduites et les 39 autres personnes innocentées.
Trois des six accusés, Munyaradzi, Tafadzwa et Tatenda, travaillent au Zimbabwe Labour Centre, un organisme à but non-lucratif qui fournit une aide juridique à des syndicats et des travailleurs sur des questions de travail et dispense des programmes éducatifs. Gwisai est professeur de droit à l'université du Zimbabwe. Chakuma est un dirigeant syndical.
Le droit de se réunir, de discuter d'événements survenus dans le monde, d'échanger des idées et de parler ouvertement et librement est un droit humain fondamental pour lequel des activistes ne devraient pas être harcelés ni dénigrés.
Envoyez maintenant un message SMS en anglais pour demander que ces activistes ne soient pas emprisonnés – "Do NOT send the 6 Harare activists to jail!" – aux personnes suivantes :
Wayne Bvudzijena, porte-parole de la police : + 263 712 801 172
Augustine Chihuri, commissaire de police : + 263 712 808 290
Kembo Mohadi, ministre de la police : +263 712 605 424
Didymus Mutasa, ministre de la sécurité : +263 0712 200 532