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Les mineurs indonésiens reprennent aujourd'hui les pourparlers avec Freeport-McMoRan

21 novembre, 2011

Le Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia du Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie et de la mine (CEMWU), ou FSP-KEP (SPSI), a repris ce matin les négociations salariales avec la filiale indonésienne de Freeport-McMoRan dans l'espoir que le propriétaire à 93% des plus grands dépôts exploitables d'or et de cuivre au monde augmentera son offre salariale.

La grève qui bloque toute la production de cette mine d'une capacité journalière de 175.000 tonnes est maintenant dans sa neuvième semaine.

Du 14 au 18 novembre, le syndicat qui représente 10.000 mineurs du complexe minier de Grasberg de l'américain Freeport-McMoRan, dans la province de Papouasie, a participé à des négociations serrées et, bien que quelques améliorations soient à noter sur le plan salarial, les positions des deux parties restent fort éloignées.

Auparavant, le syndicat avait signifié officiellement à PT Freeport Indonesia, au gouvernement indonésien et à des représentants de l'administration locale que la grève serait prolongée de 30 jours, jusqu'au 15 décembre. L'ICEM, qui a été associée directement au conflit, a réagi en appelant ses affiliés à aider le syndicat à distribuer de la nourriture aux familles des grévistes.

Cet appel figure dans cette lettre de l'ICEM du 10 novembre qui invite des organisations syndicales et d'autres à envoyer leurs dons dans la province de Papouasie, au nom officiel du syndicat, le SPSI Freeport Indonesia Dana Perjuangan, aux numéros de comptes bancaires indiqués dans la lettre. Le syndicat fournit de la nourriture aux 10.000 grévistes et à leurs familles avec cinq grandes cuisines de campagne installées près du port de Timika, dans la province de Papouasie méridionale. L'ICEM avait été informée par le syndicat central de Djakarta ainsi que par le Président de ses affiliés indonésiens, D. Patombong Sjaiful, que les réserves étaient au plus bas et que le Fonds de solidarité était à court d'argent. Plusieurs affiliés de l'ICEM avaient immédiatement réagi, mais un nouvel apport de fonds est nécessaire maintenant.

Le syndicat et la direction se sont également rencontrés du 7 au 10 novembre. La direction a porté son offre de hausse salariale pour deux ans de 30 à 35%, soit 24% en 2011 et 11% l'année suivante.

Avant le début de la grève du 15 septembre, les mineurs de Grasberg avaient un salaire horaire allant de 2,13 à 3,54 $. Le syndicat a récemment diminué sa revendication de 7,50 $ à 4 $ pour les plus bas salaires en 2011-2012 et a proposé une hausse de 3,50 $ au 1er octobre 2012.

Plusieurs autres points sont toujours en litige, notamment une prime sur le métal, une prime de productivité, et des allocations de logement, de scolarité et des primes de vacances. La principale pierre d'achoppement vient de l'insistance de la direction pour que ces éléments soient basés sur des coûts variables alors que le syndicat veut qu'il s'agisse de coûts fixes.

Le Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia maintient un barrage routier à la borne kilométrique 28 qui empêche Freeport-McMoRan de produire et l'a poussée à invoquer la force majeure le 22 octobre. Les conduites endommagées qui acheminent les concentrés d'or et de cuivre sur 114 kilomètres de Grasberg à Timika, où se tiennent les négociations de cette semaine, sont en cours de réparation, la direction acheminant le matériel et les techniciens sur site par hélicoptère.

Fin octobre et début novembre, la police avait menacé de dégager le barrage par la force. Mais cette menace, qui aurait certainement suscité de la résistance et fait couler le sang, n'a pas été réitérée et la police a quitté les lieux. En revanche, les grévistes et leurs familles doivent se rationner, les fonds syndicaux étant épuisés.

L'ICEM continue de soutenir les revendications salariales et autres du syndicat. Les mineurs travaillent par postes de 12 heures à 4.200 mètres d'altitude dans la chaîne montagneuse de Sudirman, et la plupart passent quatre heures, non rémunérées, de plus par jour dans les autobus qui les conduisent et les ramènent du site de Grasberg. Les adhérents du Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia ont aussi des régimes de roulement épuisants dans lesquels ils travaillent cinq jours d'affilée, suivis de deux jours de congé, puis six jours de travail et un jour de congé, puis quatre jours de travail et trois jours de congé.