28 mars, 2011
L'instance dirigeante de Metalliliitto, le syndicat finlandais des travailleurs de la métallurgie, a autorisé la direction du syndicat à bloquer les travaux à Olkiluoto III, le cinquième réacteur nucléaire du pays dont la construction, sur la côte sud-ouest, a pris beaucoup de retard. Elle a approuvé cette action collective en raison des arriérés de salaires et du non-respect des normes sociales finlandaises par le sous-traitant polonais KMW Engineering.
Le blocage pourrait déjà avoir lieu cette semaine; il dépendra en grande partie des conclusions d'un rapport d'audit réalisé par une agence régionale de l'État et de l'issue des négociations qui se poursuivront entre le syndicat et les sous-traitants. Il a le soutien du Syndicat de la construction de Finlande, du Syndicat finlandais des travailleurs de l'électricité et de Pro, le syndicat des salariés de Finlande.
Photo : YLE/Termonen Tapio
L'entreprise polonaise accuse des impayés de salaires se chiffrant à plusieurs centaines de milliers d'euros, elle n'a pas tenu de registres de paiement des heures supplémentaires et aurait fait preuve de négligence en matière de santé et de sécurité. Metalliliitto a demandé les relevés de paiement des salaires pour 2009 et 2010. Le syndicat affirme aussi que les pratiques de KMW en matière d'emploi sont en-deçà de celles prévues dans la convention collective nationale du secteur de la métallurgie.
Le constructeur français de centrales nucléaires Areva est le maître d'œuvre d'Olkiluoto III, construit à côté de deux autres réacteurs pour le compte de la compagnie d'électricité privée finlandaise Teollisuuden Voima Oy (TVO). Metalliliitto a tenté de négocier avec toutes les parties prenantes de ce projet nucléaire de 1,6 gigawatt (1.600 mégawatts), mais aucune ne prétend imputer à KMW la responsabilité de son dumping social. KMW construit les unités de refroidissement d'Olkiluoto III.
Le Président de Metalliliitto, Riku Aalto
Le Président de Metalliliitto, Riku Aalto, a déclaré que le syndicat s'est vu systématiquement refuser le minimum d'informations qu'il demandait et que le dumping social se poursuit à Olkiluoto III en partie parce qu'en Finlande les syndicats ne peuvent recourir à la justice pour qu'il soit mis fin à ces pratiques, ce qui n'est pas le cas dans des pays comme la Suède, la Norvège ou l'Allemagne.
Olkiluoto III accuse déjà trois ans de retard sur son calendrier, les travaux devant maintenant s'achever fin 2012. La mise en service du réacteur surviendrait alors à la fin 2013. Le budget de départ - 3,95 milliards € - serait dépassé de 1,5 milliard € et le projet a été émaillé de litiges entre les sous-traitants et avec TVO.