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Les fédérations de mineurs se réunissent pour exprimer leur soutien aux grévistes de Collahuasi

29 août, 2011

En plein mouvement populaire contre le Président chilien Sebastián Piñera, les fédérations de mineurs se réunissent aujourd'hui à Iquique pour manifester leur soutien aux 1.500 adhérents du Sindicato de los Trabajadores de Collahuasi, un des principaux affiliés de la Fédération des mineurs du Chili (FMC), qui représente les mineurs et les travailleurs des plus grandes compagnies minières mondiales.

Le Syndicat des mineurs de Collahuasi et la FMC ont choisi le 2 septembre pour une action collective de 24 heures, principalement pour protester contre le licenciement de six travailleurs lors de la dernière grève de 24 heures des 29-30 juillet. Cette grève entend aussi dénoncer l'employeur, Doña Ines de Collahuasi, qui renie les engagements pris dans de précédentes conventions collectives.

Une délégation de la Federación de Trabajadores del Cobre (FTC), qui représente les mineurs de cuivre de l'entreprise d'État Codelco, devrait participer à la réunion de ce jour.

Doña Ines de Collahuasi, troisième mine de cuivre au monde, est contrôlée à hauteur de 44% chacune par AngloAmerican et Xstrata. La grève des 29-30 juillet à Collahuasi était aussi destinée à appuyer une autre grève d'une grande section de la FMC, le Sindicato No. 1 de Trabajadores de Minera Escondida. À l'époque, 2.375 mineurs menaient une grève de 15 jours à Minera Escondida, le premier producteur de cuivre au monde que contrôlent BHP Billiton (57%) et Rio Tinto (23%).

Au cours des dernières semaines, le Président de la FMC, Cristián Arancibia, a visité plusieurs mines dont les travailleurs sont affiliés à des sections de la FMC et les appelés à soutenir leurs collègues de Collahuasi en lutte contre les exigences du géant du cuivre en matière de productivité.

La réunion d'aujourd'hui suit de peu une précédente réunion de solidarité qui s'est tenue avec succès le 28 juillet à Antofagasta, juste avant un arrêt de travail symbolique d'un jour des mineurs de Collahuasi en signe de solidarité avec leurs collègues d'Escondida, entraînant une diminution de la production mondiale de cuivre de 10%. Le 20 août, une autre réunion de coordination entre la section des mineurs de Collahuasi et celle d'Escondida avait débouché sur un communiqué officiel de soutien de cette dernière. Ensuite, les mineurs de cuivre s'étaient réunis pour discuter de la manière de venir en aide à ceux de Collahuasi et cibler les points sur lesquels approcher Codelco.

Le Président de la section de la FMC, Manuel Muñoz, explique qu'un dialogue s'est engagé avec la direction, mais qu'il a été compromis par des agents de maîtrise qui ont intentionnellement désinformé les travailleurs. Les rapports entre Doña Ines de Collahuasi et les mineurs se dégradent depuis plus d'un an et les deux camps se sont opposés dans une grève très dure de 33 jours, à la fin de l'an dernier, qui laisse encore des traces aujourd'hui.

Dans une lettre du 24 août à la direction, Manuel Muñoz déclare que la politique des ressources humaines de l'entreprise est un échec et qu'elle risque de voir des mineurs et des contremaîtres quitter Collahuasi pour un emploi ailleurs. Il évoque des quiproquos qu'auraient pu lever des négociations de bonne foi mais qui ont débouché sur de vives confrontations.

Entre-temps, Codelco a reconnu que les remous qui agitent à la fois les mineurs et la population chilienne sont préjudiciables à l'économie du pays. La semaine dernière, la direction et le syndicat ont signé un accord-cadre censé faciliter la communication entre les travailleurs et la direction. Son texte définit les conditions dans lesquelles les travailleurs sont invités à exprimer leur opinion pour influencer les orientations prises par l'entreprise.

Le Président de la FTC, Raimundo Espinoza, a déclaré que cet accord met la FTC en position de contribuer au développement des départements de Codelco, "notamment par une analyse des effectifs actuels et futurs et du respect de la loi s'agissant du personnel contractuel." Cet accord-cadre est le résultat d'une grève d'un jour, le 11 juillet dans les mines de Codelco, pour protester contre les menaces de privatisation.