7 novembre, 2011
Le Plan d'action de la Conférence mondiale de l'ICEM pour les industries chimiques qui s'est tenue en octobre 2010 à Istanbul, en Turquie, a défini en tant que priorité absolue le développement et l'amélioration des activités des réseaux d'entreprise et des réseaux sectoriels, mondiaux et régionaux.
La Conférence a ensuite chargé le Secrétariat d'organiser la première réunion du Réseau mondial des syndicats de l'industrie pharmaceutique de l'ICEM en concertation avec les syndicats du secteur. En conséquence, une cinquantaine de représentants d'affiliés de l'ICEM du secteur pharmaceutique d'Afrique du Sud, d'Allemagne, de Belgique, du Brésil, d'Espagne, des États-Unis, de France, de Hongrie, d'Inde, d'Indonésie, du Japon, de Norvège, de Roumanie, de Slovénie et de Turquie se sont réunis le 28 octobre à Genève pour discuter de l'évolution de la situation dans l'industrie et des actions possibles pour l'avenir.
Les participants ont entendu un rapport détaillé de Kemal Özkan, le Directeur des questions d'industrie et d'entreprise de l'ICEM, sur l'industrie pharmaceutique mondiale, avec un aperçu de sa situation économique et sociale, et sur les impacts des changements apportés aux systèmes de soins de santé. Le rapport montre que, bien que l'expiration des brevets et les limites imposées aux dépenses de médicaments puissent freiner la progression des ventes de médicaments dans les pays développés, les ventes mondiales des firmes pharmaceutiques sont orientées à la hausse. Une hausse substantielle vient des marchés émergents et cette expansion vient en très grande partie de la Chine, troisième plus grand marché mondial de ce secteur.
Les participants ont échangé les expériences de leurs pays respectifs. "À cause d'un taux de natalité faible et du vieillissement démographique, les coûts des régimes de sécurité sociale, incluant les pensions, les soins de santé et le bien-être, ont connu une hausse rapide qui a nécessité une réforme des régimes fiscaux et de protection sociale", a déclaré Naramato Masafumi, le Président de Karoken, le Conseil des syndicats des travailleurs de la chimie du Japon, s'exprimant au nom des syndicats japonais.
De plus, le Japon connaît actuellement de nombreux problèmes qui affectent la situation socio-économique, comme la déflation, le cours très élevé du yen, la multiplication des emplois atypiques et les effets dévastateurs du tremblement de terre et du tsunami", a encore déclaré Naramato. Dans son rapport, Ghosalkar Ravindra Govind, le Président de notre affilié indien Chemical Mazdoor Federation (HMS), a souligné les changements considérables que connaît son pays.
Naramato Masafumi, le Président de Karoken
"Mon pays supporte une part relativement importante du fardeau des maux de la planète et, tandis que la classe moyenne naissante en Inde a davantage accès à d'excellents soins de santé, l'énorme majorité des citoyens n'a qu'un accès limité à des soins de base", a dit Ghosalkar. D'autres participants ont présenté des rapports allant dans le même sens à propos de leurs pays et de leurs entreprises.
Les participants ont aussi longuement discuté de l'état actuel de la restructuration de l'industrie avec ses fusions et acquisitions, les délocalisations et fermetures d'unités de production et de recherche par les multinationales.
Le plus gros rachat d'une firme privée a été l'acquisition par le japonais Takeda de la firme pharmaceutique suisse Nycomed. Dans le sillage immédiat de la réunion, des représentants de Takeda du Japon, d'Indonésie et d'Allemagne ont tenu une réunion séparée pour organiser une coopération continue et se constituer en réseau.
Les participants ont été scandalisés par l'annonce de la récente décision de la firme suisse Novartis de supprimer deux mille emplois et de fermer deux usines en Suisse et en Italie et ont décidé d'envoyer sur-le-champ des messages de solidarité aux salariés et aux syndicats concernés. Françoise Pierre, de la FCE-CFDT France, et secrétaire du CEE de Sanofi Aventis, a rendu compte de la situation difficile que connaît son entreprise, dont la direction a annoncé une nouvelle restructuration dans la recherche et le développement.
Dans ses conclusions, le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, a dit que le réseau allait poursuivre les échanges d'informations et que les efforts pour créer des réseaux dans les entreprises allaient être renforcés. Il a par ailleurs été convenu de mener immédiatement une action de solidarité avec les syndicats confrontés aux défis de la restructuration. Le réseau a élu un représentant des syndicats japonais à sa présidence et la prochaine réunion est prévue pour le second trimestre 2012 au Japon.