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Le Secrétaire général de l’ICEM épingle Holcim à l’OIT en tant qu’exploiteur de travailleurs

19 juin, 2011

Le Secrétaire général de l’ICEM Manfred Warda a profité de son discours lors de la séance plénière de la 100è session de la Conférence internationale du Travail de l’OIT ce 8 juin pour dénoncer les pratiques de travail de la multinationale suisse Holcim en particulier à l’encontre de travailleurs sous-traitants de deux usines cimentières en Inde.

Les filiales d’Holcim ACC à Jamul et Ambuja Cement Limited à Rawaan violent de manière éhontée la législation indienne du travail. La législation indienne sur le travail en sous-traitance stipule que des travailleurs sous-traitants ne peuvent être engagés que pour des tâches autres que les métiers de base et que ceux qui exécutent un travail identique ou similaire à celui des travailleurs réguliers doivent avoir un traitement égal en termes de salaires et de conditions de travail. Cependant, des travailleurs sous-traitants des deux sites sont employés à l’exécution de tâches qui sont fondamentales pour la production mais ne perçoivent qu’un tiers des salaires des travailleurs permanents.

Holcim-ACC a refusé de respecter un jugement de la Haute Cour de l’état de Chhattisgarh qui indique que les sous-traitants qu’elle utilise n’en sont pas vraiment et qu’elle devrait régulariser 27 travailleurs en sous-traitance. Un récent rapport montre que les travailleurs sous-traitants de cette usine n’ont pas d’équipement de protection personnel tel que des gants, des bottes et des masques et qu’ils n’ont pas accès aux locaux médicaux de l’usine ni mêmes aux premiers soins.

Entre septembre 2010 et mars 2011, 80 membres du syndicat Pragatisheel Cement Shramik Sangh (PCSS) ont été licenciés par Holcim-Ambuja. La direction de l’usine a constamment refusé de participer à des efforts de conciliation du Commissaire régional pour l’emploi de Raipur, et début mars, la Commission de conciliation a enjoint l’entreprise à réintégrer les travailleurs pour le 25 mars. Deux jours plus tard, l’entreprise déposait une plainte basée sur de fausses accusations de crime portées contre des dirigeants du PCSS par deux de ses agents de sécurité. Lors de son discours devant la plénière, Warda a dit : « nous exigeons que cette mise en accusation calomnieuse, qui n’est qu’une manifestation antisyndicale et une pratique illégale au regard de la législation indienne du travail, soit retirée et que la direction négocie avec le syndicat ses revendications justifiées. A défaut, nous serons contraints de prendre des mesures en vertus des législations internationales. »

Warda a dénoncé, le qualifiant de « déplorable », le refus du Ministre du Travail de l’état de Chhattisgarth de rencontrer les 250 travailleurs d’Holcim qui s’étaient rendus à Raipur pour exiger l’application de la décision de la Haute Cour et l’annulation des accusations criminelles portées à l’encontre des leaders syndicaux.

Le Secrétaire général de l’ICEM a également indiqué très clairement qu’il était de la responsabilité de l’OIT de s’occuper urgemment de la tendance aux relations de travail précaires qui sapent la mise en œuvre des Conventions 87 et 98 en faveur des travailleurs partout dans le monde.

Le texte complet du discours se trouve ici.

Davantage d’informations sur les pratiques d’Holcim en Inde peuvent être trouvées ici.