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Le rapport de l’ICEM dénonce les pratiques de CAL dans le secteur du ciment en Asie

5 janvier, 2012

Un rapport de l’ICEM a déterminé que les droits des travailleurs des industries du ciment aux Philippines, en Indonésie, en Thaïlande, en Malaisie et en Inde sont constamment violés par le recours à des formes de travail précaire.

Dans de nombreuses usines concernées par l’étude, le travail en sous-traitance et intérim (CAL pour l’acronyme anglais utilisé ici par convention), est utilisé pour empêcher les travailleurs d’exercer leur droit à la liberté syndicale. Lafarge, aux Philippines par exemple, a recours à des travailleurs CAL en lieu et place de permanents depuis que les travailleurs ont mené des actions syndicales en 2000. Au sein d’une usine Lafarge en Indonésie, tous les travailleurs permanents sont syndiqués, alors qu’aucun des travailleurs CAL ne l’est. En Inde, des travailleurs sous-traitants chez Holcim ont été licenciés après avoir rejoint le syndicat. Plus grave encore, l’entreprise a commencé à criminaliser les leaders syndicaux.

Les Conventions 87 et 98 de l’OIT s’appliquent à tous les travailleurs, tel qu’il est dit explicitement dans le 350e rapport du Comité de la liberté syndicale du BIT: «Le comité souligne que tous les travailleurs, sans distinction d’aucune sorte, doivent avoir le droit de constituer les organisations de leur choix et de s’y affilier, qu’il s’agisse de travailleurs permanents ou de travailleurs recrutés pour une période temporaire, ou de travailleurs temporaires. » Le rapport précise encore que le non-renouvellement d’un contrat pour raison antisyndicale constitue un acte préjudiciel au sens de l’Article 1 de la Convention 98.

   

Dans l’ensemble des cinq pays couverts par l’étude, les travailleurs CAL gagnent moins que les travailleurs permanents, en dépit du fait qu’ils effectuent un travail de valeur égale, et sont privés de nombreux avantages octroyés à leurs équivalents permanents.

Aussi bien aux Philippines qu’en Thaïlande, les travailleurs permanents sont de plus en plus utilisés exclusivement dans des rôles de supervision. La répartition des responsabilités illustre le fait que ce sont souvent les travailleurs en sous-traitance et intérim qui effectuent les tâches liées aux métiers de base.

Les travailleurs CAL de nombreuses usines cimentières vivent avec le poids de l’incertitude. Comme l’une des personnes interrogée le disait, elle avait le sentiment que son job serait maintenu « aussi longtemps que je coopérerai ». Aux Philippines, certains travailleurs CAL ont rapporté ne même pas avoir de contrats écrits. Dans de nombreux autres cas et pays, les travailleurs CAL n’ont pas une idée précise de qui est responsable de leurs moyens de subsistance. En Thaïlande, les travailleurs intérimaires sont ceux qui sont le plus victimes d’accidents du travail, alors que dans de nombreuses usines, ils se voient refuser un accès aux soins de santé équivalents à ceux des travailleurs permanents.

L’ICEM dénonce ces pratiques d’exploitation et exige que les multinationales cimentières actives en Asie comme Lafarge et Holcim garantissent des droits équivalents pour les travailleurs CAL et prennent des mesures urgentes pour amener leurs pratiques dans la lignée non seulement des différentes législations nationales mais aussi des normes internationales du travail, dont les Conventions 87 et 98 de l’OIT et la Recommandation 198 sur la relation de travail.

Les entreprises cimentières doivent aussi s’assurer qu’elles rencontrent leurs obligations en vertu des Principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales et des Principes directeurs de l’ONU sur les activités des entreprises privées et les Droits de l’homme.

On peut trouver le rapport CAL sur le ciment ici.