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L'affilié québécois de l'USW victime d'un lock-out de Rio Tinto dans une usine d'aluminium

9 janvier, 2012

Les travailleurs de Rio Tinto Alcan, le géant minier spécialisé dans l'aluminium, ont fait l'objet d'un lock-out le 1er janvier dans la province du Québec, dans le cadre d'un conflit ayant pour objet le recours incessant de l'entreprise à la sous-traitance. Quelque 780 ouvriers métallurgistes, représentés par la section 9490 du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma, affilié à l'United Steelworkers (USW), ont été licenciés en fin de contrat dans une des usines les plus modernes de l'entreprise, la fonderie Smalta de Saguenay-Lac-Saint-Jean, au Québec.

Les trois unités de négociation du syndicat ont rejeté le nouveau projet de convention fin décembre, après que la direction ait refusé de limiter le recours à la sous-traitance. Ce lock-out survient à l'échéance de la précédente convention quinquennale, avant même que la section 9490 de l'USW ait présenté ses revendications en matière de salaires, de congés ou de prestations.

Les trois comités de négociation réclament un plancher de 750 postes syndiqués à l'usine d'Alma et l'arrêt du recours à la sous-traitance qui fait baisser l'emploi stable à plein temps sous ce niveau. Rio Tinto a racheté le canadien Alcan en 2007 pour 39 milliards $ US et, depuis, la direction utilise chaque départ à la retraite et autre réduction de l'effectif pour réduire ses coûts de main-d’œuvre en recourant de plus en plus à la sous-traitance.

Daniel Roy

L'an dernier, le directeur du District cinq de l'USW, Daniel Roy, a déclaré que Rio Tinto avait réduit les salaires et le pouvoir d'achat de 7,4 millions $ canadiens dans cette seule région. Lui et d'autres responsables de la section 9490 donneront une conférence de presse le 13 janvier à Alma pour mettre en lumière l'impact économique négatif du lock-out et l'insistance d'Alcan à pouvoir sous-traiter sans aucune entrave.

Le syndicat explique que le salaire horaire moyen de 36 $ négocié par le syndicat est ramené à quelque 16 $ chaque fois qu'un poste est donné en sous-traitance.

Le 3 janvier, Alcan a obtenu de la Cour supérieure du Québec une injonction provisoire limitant le nombre des "piqueteurs" à 20 devant l'entrée principale de l'usine, et ceux-ci doivent se tenir à une distance de 150 mètres. Une audience plénière sera consacrée à cette injonction demain, mardi 10 janvier.

Rio Tinto Alcan a invoqué la force majeure à la fonderie d'aluminium le 3 janvier, annonçant qu'elle n'exploiterait que 122 des 432 cellules de production électrolytique et fonctionnerait à un tiers de sa capacité avec 200 agents d'encadrement et autres. L'USW a déposé plainte auprès du Conseil provincial du travail, alléguant qu'Alcan viole la législation du Québec en recourant à de la main-d’œuvre jaune ou de remplacement pendant un conflit du travail.

À pleine capacité, l'usine d'Alma peut produire 438.000 tonnes par an et, en 2010, elle représentait 11% de la production totale d'aluminium de Rio Tinto. Rio Tinto Alcan a deux fonderies dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean et une participation de 25% dans une troisième, à Bécancour, dont Alcoa est le partenaire majoritaire.