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La Conférence de l'électricité de l'ICEM dénonce les bénéfices exorbitants des prestataires privés

18 juillet, 2011

La deuxième Conférence syndicale de l'industrie de l'énergie électrique s'est tenue à Boston, aux États-Unis, les 12 et 13 juillet en présence de 60 délégués de 19 pays. Cette conférence avait été très bien organisée par le Utility Workers’ Union of America (UWUA), dont des délégués de plusieurs syndicats de branche de l'énergie électrique figuraient parmi les participants.

Les délégués ont adopté une déclaration condamnant en termes vigoureux la tendance récente dans le secteur de l'électricité qui consiste à faire passer la recherche du profit avant le bien public. Elle dit que les syndicats doivent continuer à promouvoir des politiques énergétiques démocratiques et note que "la mondialisation croissante du secteur de l'énergie électrique requiert une intensification des contacts internationaux entre les syndicats de la société-mère et ceux des pays dans lesquels elle va investir". (Le texte intégral des conclusions de la Conférence de l'ICEM de l'énergie électrique peut être consulté ici).

Manabu Sasaki, de Denryoku Soren

Un moment fort de la conférence fut la relation complète des opérations de sauvetage à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, au Japon, après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars. Des membres de notre affilié Denryoku Soren, la Fédération des syndicats des travailleurs de l'électricité et des industries connexes, ont expliqué en des termes bouleversants ce qu'ils ont fait pour refroidir les réacteurs après que le tsunami ait détruit l'alimentation électrique de cette centrale du nord-est du Japon.

Le responsable politique du syndicat, Takashi Wakasugi, employé par la Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), a déclaré que personne n'est décédé d'une exposition aux radiations à Fukushima, mais que deux jeunes travailleurs ont été piégés et tués par le tsunami dans le bâtiment des turbines du 4e réacteur qui était à l'arrêt pour maintenance à ce moment. 11 adhérents de Denryoku Soren et 180 membres de familles de travailleurs ont péri dans la région environnante et plus de 6.000 logements d'adhérents ont été détruits.

La Présidente du département de l'éducation du NUM, Helen Diatile, a mobilisé les délégués pour plus de solidarité

Depuis la mi mars, le syndicat a envoyé 3.500 volontaires pour des missions de secours et de sauvetage. Les syndicalistes japonais, dont Kiyoaki Kotabe et Manabu Sasaki, ont insisté sur le fait que cette catastrophe avait aussi endommagé des centrales au charbon dans la préfecture de Fukushima, dont celle de Haramachi, où plusieurs travailleurs ont péri. Manabu Sasaki a expliqué que l'énergie nucléaire représente moins de 30% du bouquet énergétique du Japon. L'approvisionnement total en électricité a diminué de 55% après les catastrophes naturelles, mais l'essentiel de la perte vient de défaillances de centrales au charbon, au pétrole et au gaz.

Les syndicalistes ont critiqué l'administration japonaise qui rejette la faute sur les entreprises d'utilité publique et sur les travailleurs. Selon eux, le gouvernement veut absolument que ce soient ces entreprises qui supportent les indemnités et il a déposé au parlement un projet de loi qui, en finale, encouragerait les licenciements de membres de Denryoku Soren et favoriserait un abaissement des conditions de travail au strict minimum.

"Denryoku Soren poursuivra le combat pour stabiliser la situation à Fukushima Daiichi", a déclaré Manabu Sasaki, qui est le responsable de la politiques sociale et industrielle du syndicat. "Nous affronterons bravement toutes les épreuves pour garantir la sécurité des Japonais et, par tous les moyens, nous remettrons en état et rendrons vie à l'Est du Japon qui a subi d'énormes dévastations.

"Ce qui nous a soutenus tout au long de notre lutte a été la grande solidarité des syndicats membres de l'ICEM."

Le Président de l'UWUA, Mike Langford

La conférence comportait aussi des panels sur l'organisation de campagnes et la constitution de réseaux avec, dans ce dernier cas, la participation, pour le Réseau de l'ICEM des travailleurs de l'énergie électrique de l'Asie-Pacifique, du Secrétaire général de la Fédération des affiliés japonais (JAF), Yoshio Sato, de David Shier pour le Réseau des travailleurs du nucléaire, et de Job Matsepe, du National Union of Mineworkers (NUM), qui a présenté un exposé mobilisateur sur le nouveau Réseau de l'énergie d'Afrique australe.

S'agissant des campagnes, on a pu entendre des exposés du Président de la section locale 389 de l'UWUA, Dave Leonardi, sur la campagne de l'UWUA-ICEM qui a permis d'obtenir une première convention collective avec la firme de transformation des déchets en énergie aux États-Unis, de David Black, du Syndicat canadien des employés de bureau et professionnels COPE, sur la lutte contre les privatisations en Colombie-Britannique, et de Saffet Asiksou et Huseyln Sonmezoglu du Syndicat des travailleurs de l'Autorité turque de l'électricité de Chypre (El-sen).

Le Président de l'UWUA, Mike Langford, a aussi parlé du "virus" américain, qui contamine lentement les pays développés comme les pays en développement du monde entier et a dit que les syndicats doivent se dresser, unis, contre ces "pratiques néfastes pour la population et la société."