5 décembre, 2011
Le gouvernement indonésien et des représentants de l'administration du Travail de la province de Papouasie participeront, ce jour, à une séance de négociation à Timika qui tentera de régler les questions de salaires et de prestations à l'origine d'une grève de 11 semaines organisée contre l'américain Freeport-McMoRan par le Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia affilié au Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie et de la mine (CEMWU), ou FSP-KEP SPSI.
Entre-temps, les discussions se poursuivent pour la cinquième semaine d'affiliée sans réel progrès et le syndicat envisage maintenant de déposer un nouveau préavis pour prolonger la grève une quatrième fois pendant 30 jours, du 15 décembre au 15 janvier 2012. Depuis le 15 septembre, quelque 10.000 mineurs bloquent totalement la production des mines de Freeport-McMoRan de Grasberg, où se trouvent les plus grands gisements exploitables au monde d'or et de cuivre.
Dans un compte rendu de la négociation envoyé à l'ICEM la semaine dernière, les dirigeants du Syndicat des travailleurs de PT Freeport déclarent que la direction campe sur une proposition de 35% d'augmentation des salaires sur deux ans, (Voir l'article précédent de l'ICEM) tandis que le syndicat réclame des hausses uniformes pour tous les travailleurs, avec comme objectif un salaire horaire de 7,50 $US pour le personnel non statutaire la seconde année. Au début de la grève, les travailleurs gagnaient entre 2,13 et 3,54 $US de l'heure.
Le syndicat réclame un régime de primes fixes tandis que PT Freeport Indonesia veut des primes liées aux coûts variables de l'entreprise. Elle a rejeté la demande du syndicat pour des primes mensuelles de logement, d'éducation et de risque de deux millions de roupies chacune (165 €, 222 $) et une prime pour travail posté de 100.000 roupies par jour (8,26 €, 11 $). Vendredi, le syndicat a rencontré le Conseil national des salaires d'Indonésie à propos des démarches de la direction pour imposer un arrangement par le biais de la procédure de médiation officielle.
L'ICEM est convaincue que Freeport-McMoRan doit revoir à la hausse son offre aux mineurs de Grasberg, dont beaucoup travaillent par équipes de 12 heures à 4.200 mètres d'altitude, dans un système de roulement épuisant qui les fait travailler cinq jours d'affilée suivis de deux jours de repos, puis six jours et un jour de repos, puis ensuite quatre jours et trois jours de repos.
Mais si l'entreprise veut voir reprendre la production et mettre fin à la grève la plus longue qu'ait connu le pays, elle doit rompre avec les pressions d'autres employeurs de l'industrie minière qui lui demandent de ne pas céder pour que leurs travailleurs ne suivent pas l'exemple donné par le Syndicat des travailleurs de PT Freeport. PTFI doit se montrer plus conciliante et faire une meilleure offre et s'inspirer de Newmont Mining et Sumitoma Corp. qui, il y a deux semaines, ont mis fin à une grève de quatre jours dans les mines d'or et de cuivre de Batu Hijau qu'ils détiennent à 49%, sur l'île indonésienne de Sumbawa. Ils ont en effet accepté les revendications des travailleurs qui voulaient une rémunération adéquate des heures supplémentaires.