5 décembre, 2011
Un accord est survenu le 25 novembre pour mettre fin au conflit qui opposait notre affilié Sintracarbón à la filiale Prodeco SA de Glencore dans le nord de la Colombie. L'ICEM avait rendu compte, il y a deux semaines, du vote massif en faveur de la grève de 1.200 mineurs après l'échec d'efforts répétés pour négocier une nouvelle convention collective avec la direction.
La mine de Calenturitas est située dans la municipalité de La Jagua de Ibirico, dans le département de Cesar.
La grève a duré neuf jours, avec la participation active de tous les affiliés colombiens de l'ICEM : Sintraelecol, Fenaltec, Sintracarcol, Sintravidricol, USO et Sintracarbón. L'unité des travailleurs, face aux manœuvres d'intimidation et de harcèlement de la direction, a permis d'obtenir une nouvelle convention collective pour deux ans. L'activité à Calenturitas a repris dans l'après-midi du 25 novembre, après la signature, tandis qu'au même moment, les affiliés de l'ICEM, réunis pour leur Congrès à Buenos Aires, planifiaient des actions de solidarité internationale en faveur de cette grève.
Les travailleurs ont obtenu une hausse des salaires supérieure de 1,5% à l'indice des prix à la consommation et une prime de fin de conflit de 1,5 million de pesos (773 $US) par travailleur. Cet accord profite à tous les salariés de Prodeco, en renforçant leurs droits d'association, la négociation collective et le droit de grève. Et, surtout, il renforce la sécurité d'emploi.
D'après certaines sources, la grève aurait fait perdre à l'entreprise la production de plus de 30.000 tonnes de charbon par jour.
Comme c'est presque toujours le cas dans les conflits professionnels en Colombie, le ministère du Travail avait fait savoir que si les choses allaient trop loin, il déclarerait la grève illégale, permettant ainsi aux tribunaux de passer outre la volonté de tous les mineurs de Calenturitas.
Calenturitas produit plus de cinq millions de tonnes de charbon par an. Prodeco en a produit 10 millions en 2010 et voudrait porter sa production à 19,9 millions de tonnes en 2013 et 20,7 millions en 2015.
La structure des coûts de Prodeco est telle que, sur 100 pesos, seuls 5 vont aux salaires.