10 juin, 2011
Les articles de ce bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA se rapportent essentiellement aux activités et publications suivantes: l’atelier africain de l’ICEM portant sur le programme de l’OIT relatif au travail décent, le VIH et le SIDA, la lutte contre le VIH/SIDA au Nigeria, le rapport de l’ONUSIDA intitulé ‘’30 ans de SIDA: les nations à la croisée des chemins’’ et le nouveau guide/document conçu par l’OIT à l’intention des syndicats.
L’atelier africain de l’ICEM portant sur le programme de l’OIT relatif au travail décent, au VIH et au SIDA
Dans le cadre de son projet de lutte contre le VIH/SIDA, l’ICEM a organisé un atelier du 24 au 26 mai à Johannesburg avec l’aide financière de FNV Mondiaal (Pays-Bas) et de SASK (Finlande). Des coordinateurs nationaux et des activistes syndicaux venant de 11 pays ont participé à l’atelier. Cet atelier a été organisé par Paula Ndessomin, la coordinatrice du projet de lutte contre le VIH/SIDA, avec l’assistance technique de Shirley Miller.
Les objectifs de l’atelier étaient d’identifier les éléments clés du programme relatif au travail décent et montrer l’impact négatif du VIH et du SIDA dans la réalisation dudit programme; en retour, démontrer que les programmes de lutte contre la pandémie initiés sur le lieu de travail doivent permettre d’appliquer et réaliser le programme relatif au travail décent.
Dans l’excellente présentation qu’il a faite, Simphiwe Mabhele, le responsable du programme du VIH/SIDA au bureau de l’OIT de Pretoria a établi un lien entre le travail décent et le VIH/SIDA, en utilisant une démarche basée sur les droits et en s’appuyant sur la Recommandation 200 de l’OIT relative au VIH, au SIDA et le monde du travail. La présentation du consultant de l’ICEM chargé de la lutte contre le VIH/SIDA a plutôt porté sur la campagne mondiale de l’OIT en faveur de l’application de la Recommandation 200 et la lutte que mènent les organisations syndicales internationales et nationales à cet effet.
Dans les différents groupes de travail, les participants ont recherché les obstacles au programme relatif au travail décent et à la lutte contre le VIH et le SIDA. Ils ont indiqué que la crise économique mondiale actuelle crée un environnement défavorable à la mise en œuvre du programme relatif au travail décent, en empêchant les syndicats d’organiser les travailleurs qui d’ailleurs se retrouvent de plus en plus au chômage. Ils ont également mentionné que les mesures adoptées sur le lieu de travail et les accords de convention collective sont des instruments juridiques dont il faut se servir pour appliquer le programme relatif au travail décent afin de bannir la honte et la discrimination.
L’atelier a permis à Kettie Tembo du syndicat britannique Unite et à Tsitsi Mariwo de l’Internationale des services publics (PSI) de présenter les projets de lutte contre le VIH/SIDA initiés par leurs organisations respectives et d’échanger des informations avec les participants.
Nigeria: projet de lutte contre le VIH et le SIDA financé par le syndicat canadien CEP
Pendant plusieurs années, le fonds humanitaire du syndicat canadien des communications, de l’énergie et de l’industrie du papier (CEP) - un affilié de l’ICEM – a financé un projet de lutte contre le VIH et le SIDA au Nigeria, en collaboration avec le projet de lutte contre le VIH/SIDA de l’ICEM et la participation des affiliés nigérians de l’ICEM, à savoir NUPENG et PENGASSAN.
Au mois de mai, en compagnie d’Olawale Afolabi le coordinateur national, le consultant de l’ICEM chargé de la lutte contre le VIH/SIDA a visité Lagos et ses alentours pour évaluer l’impact du projet. Après avoir formé 210 pairs éducateurs-conseillers et 120 agents de mobilisation des communautés, les syndicats ont organisé davantage de campagnes pour le conseil et le dépistage volontaires sur les lieux de travail. Une quantité énorme de dépliants et prospectus ont été imprimés pour être distribués au grand public.
Des campagnes de prévention ont été organisées dans près de 40 lieux de travail à travers le pays et les messages de sensibilisation et de prévention sont parvenus à environ 20 000 personnes. Le conseil et le dépistage volontaires ont été effectués dans 20 sites et près de 10 000 personnes ont fait le test.
Au cours de sa visite, le consultant s’est entretenu avec les leaders des 2 syndicats et a assisté à une campagne pour le conseil et le dépistage volontaires ; il a également donné des conseils aux pairs éducateurs concernant leur travail et a rencontré le personnel du Service de prévention du VIH/SIDA de NUPENG. Pendant des années, le coordinateur national a pu obtenir des moyens/ressources au niveau national. Par exemple, le programme de dépistage qui a eu lieu en mai a été gracieusement offert par la Coalition du monde des affaires nigérian contre le SIDA (NIBUCAA). Le service de prévention est subventionné par SmartWork, le programme de lutte contre le VIH/SIDA dans les entreprises initié par l’Académie américaine pour le développement de l’éducation.
30 ans de VIH et SIDA
Au moment où le monde enregistre 30 ans de lutte contre le VIH et le SIDA, l’ONUSIDA estime que 34 millions de personnes vivent avec le virus du VIH et près de 30 millions de personnes sont mortes de maladies liées au SIDA, depuis que le premier cas de SIDA a été déclaré le 5 juin 1981. Il y a environ 7000 nouvelles infections chaque jour (note du rédacteur en chef: ces chiffres ne correspondent pas à ceux donnés dans le prochain article, où on estime à près de 6000 le nombre de nouvelles infections).
À la fin de l’année 2010, près de 6,6 millions de patients séropositifs des pays à faibles revenus et à revenus moyens recevaient la thérapie à base d’antirétroviraux, ce qui en lui-même représente un très bon résultat ; malheureusement, près de 9 millions d’entre eux n’ont pas pu bénéficier des antirétroviraux.
L’accès au traitement transformera la lutte contre le SIDA. Selon l’ONUSIDA, l’accès au traitement pour un plus grand nombre de patients et la recherche de nouveaux moyens de traitement permettront de réduire les décès et la transmission du virus.
Toutefois, la prévention demeure une priorité et les efforts qui y sont investis portent des fruits : entre 2001 et 2009, le taux des nouvelles infections au VIH a chuté de près de 25%. En Inde, le taux des nouvelles infections a chuté de plus de 50% et en Afrique du Sud il a chuté de plus de 35%. En valeur absolue, l’Inde et l’Afrique du Sud sont les deux pays qui ont le plus grand nombre de séropositifs.
(Source: communiqué de presse de l’ONUSIDA, New York/Nairobi, 3 juin, tiré du rapport intitulé “30 ans de SIDA : les nations à la croisée des chemins”)
UNICEF: deux millions d’adolescents(es) séropositifs
Selon un récent rapport de l’UNICEF publié conjointement avec l’OIT, l’OMS, l’UNESCO et la Banque Mondiale, à travers le monde 2 millions d’adolescents (es) ne dépassant pas 19 ans sont infectés par le VIH, la majorité d’entre eux vivant en Afrique subsaharienne. Les jeunes gens des pays en voie de développement et des pays émergents sont très exposés à l’infection.
Chaque jour, près de 2500 adolescents âgés de 15 à 24 ans sont infectés ; ceci signifie que 41% des nouvelles infections proviennent de cette tranche d’âge. Les filles et les jeunes femmes sont les plus exposées. L’UNICEF demande qu’il y ait de meilleures campagnes de sensibilisation et de prévention en faveur des jeunes gens.
(Source: site Internet de l’UNICEF)
Le Fonds mondial suspend le décaissement des subventions de la Chine
Le Secrétariat du Fonds mondial a temporairement suspendu les décaissements pour toutes les subventions du Fonds mondial qui sont en cours en Chine ; cette décision a été prise à cause de la participation négligeable des organisations de la société civile à l’exécution des programmes, une gestion financière inadéquate et de probables détournements de fonds.
La presse officielle a publié beaucoup d’articles sur ces suspensions. Les responsables du Fonds mondial n’ont pas fait de déclaration officielle/publique concernant ces suspensions mais ont répondu aux questions des journalistes.
Selon le site Internet du Fonds mondial, la Chine a 4 subventions en cours : deux pour le paludisme, une pour le VIH et une pour la tuberculose. Le Fonds mondial a octroyé 14 subventions à la Chine, mais en 2010 ce pays est entré dans un processus compliqué de consolidation des subventions. Le seul principal bénéficiaire de toutes les subventions de la Chine est et a toujours été l’Organisme chinois de santé publique, qui est une entité gouvernementale.
La politique du Fonds mondial exige que les organisations opérant sur le terrain soient réellement impliquées dans la lutte contre des maladies telles que le SIDA ; quant au gouvernement chinois, il n’aime pas travailler avec les organisations de la société civile qui ne sont pas directement sous son contrôle. C’est cela la cause des suspensions, à laquelle il faut également ajouter les plaintes de certains activistes du SIDA : ils accusent les officiels chinois de chercher à arrêter leurs activités de santé publique, de détourner l’argent des subventions au profit d’organisations qu’ils contrôlent et de ne pas justifier certaines dépenses effectuées.
(Source: Global Fund Observer, numéro 148 du 2 juin. GFO est un service gratuit d’Aidspan www.aidspan.org; pour recevoir GFO, envoyez un email à [email protected])
Guide ACTRAV de l’OIT sur le VIH et le SIDA
Au mois d’avril, le Bureau de l’OIT chargé des activités des travailleurs (ACTRAV) a publié un guide pour aider les syndicats dans leur lutte contre le VIH et le SIDA. Le guide contient six brochures relatant des faits, avec des exercices complets d’apprentissage, des études de cas, des sources d’informations, un CD-Rom contenant les publications essentielles de l’OIT sur le VIH, le SIDA et le monde du travail, ainsi que le DVD intitulé ‘’En Afrique les entreprises luttent contre le VIH et le SIDA.’’
La Brochure 1 donne les informations essentielles sur le VIH et le SIDA, son impact et la lutte mondiale/internationale. La Brochure 2 se rapporte au respect des droits : l’élément fondamental pour la lutte des travailleurs et des entreprises. La Brochure 3 donne des informations sur les campagnes de lutte contre le VIH et le SIDA dans les entreprises : une contribution à l’accès universel. La Brochure 4 se rapporte à l’éducation et la formation des syndicats sur le VIH et le SIDA. La Brochure 5 décrit comment mobiliser des ressources pour les campagnes des syndicats. La Brochure 6 donne une vue d’ensemble sur la conception d’un projet et la rédaction d’un projet. Des instructions sont également données pour l’utilisation du guide.
(Source: site Internet de l’OIT/SIDA – pour le guide, veuillez consulter le site suivant http://www.ilo.org/aids/publications/lang--en/index.htm ou le site Internet de l’ICEM, voir ci-dessous)
De nouvelles ressources/informations sur le site Internet de l’ICEM
Le site Internet de l’ICEM sur le VIH/SIDA /en/72-HIV-AIDS a été mis à jour et contient la Recommandation 200 de l’OIT relative au VIH, au SIDA et au monde du travail, ainsi que le plan d’action mondial pour promouvoir et appliquer la Recommandation. Le plan d’action a été adopté en mars 2011 par le conseil d’administration de l’OIT. Vous pouvez également y trouver le tout dernier guide sur le VIH et le SIDA qui a été élaboré par le Bureau de l’OIT chargé des activités des travailleurs (ACTRAV) – voir l’article dans le présent e-bulletin.
Nouvelles provenant des fédérations syndicales internationales
Dans sa dernière mise à jour sur le VIH/SIDA No. 107 du 15 mai, la Fédération internationale des travailleurs des transports (ITF – www.itfglobal.org) rend compte de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’est tenue du 8 au 10 juin à New York. La réunion adoptera une résolution (une nouvelle Déclaration de l’Assemblée générale de l’ONU) qui demandera aux gouvernements de s’engager à nouveau en faveur de l’accès universel à la prévention contre le VIH et le SIDA, au traitement, aux soins et à la prise en charge. Grâce à la pression des syndicats, dans l’avant-projet de la résolution de la réunion de haut niveau on mentionne le rôle joué par les syndicats ainsi que la Recommandation 200 de l’OIT relative au VIH, au SIDA et le monde du travail. Après les négociations entre les gouvernements, on ne sait pas si ces informations demeureront encore dans le document finalisé.
Dans son bulletin du mois de mai, PSUFASA (Syndicats du secteur public luttant contre le SIDA en Afrique australe – www.psufasa.org) donne une première vue générale des conclusions de l’évaluation du projet et rend compte de 2 séminaires régionaux tenus en février et mars, le dernier portant sur la convention collective, le VIH et le SIDA.
Il y a cinq ans : tiré de l’article paru dans le numéro de juin 2006 (No. 9)
Le premier numéro du bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA a été publié en octobre 2005. Dans les numéros à venir, nous nous réfèrerons à un article paru au même mois, cinq années auparavant et examinerons les progrès réalisés.
En juin 2006, le bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA a publié un article sur la mission effectuée au Ghana avec les représentants du Fonds mondial pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. C’était la première mission conjointe qu’organisait une fédération syndicale internationale avec le Fonds mondial. En 2011, nous pouvons affirmer que c’était la première et également la dernière mission.
L’objectif de l’ICEM est de voir les entreprises construire des dispensaires dotés de services de lutte contre le VIH et le SIDA au profit des travailleurs et des communautés environnantes ; bien que cette idée ait eu quelques succès, il y a eu peu d’activités concrètes de suivi après cette mission. Les entreprises ont tissé des partenariats entre le secteur public et le secteur privé et le Fonds mondial a encouragé l’initiation de projets financés par diverses sources ; mais la déclaration de l’ICEM selon laquelle le secteur privé est constitué par le monde des affaires et les syndicats n’a pas été prise en compte.
Comme éléments positifs, on peut dire que les médicaments antirétroviraux ont été distribués à grande échelle et les grandes compagnies minières ont initié des programmes de prévention, de soins et de prise en charge au profit des travailleurs et des personnes à leur charge.
Nous avons également mentionné le rapport de FNV Mondiaal intitulé ‘’L’aide/apport des syndicats dans la lutte contre le VIH/SIDA’’. Ce rapport considère le projet de l’ICEM comme un bon exemple, car il inclut les problèmes du VIH/SIDA dans la convention collective et les accords-cadres internationaux ; nous avons également été félicités pour les efforts que nous avons déployés pour tisser des partenariats.
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