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E-bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA No. 68, mai 2011

11 mai, 2011

Trois articles constituent l’essentiel de ce bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA: la participation active des femmes au projet de lutte contre le VIH/SIDA en Inde, l’adhérence au traitement à base d’antirétroviraux en Éthiopie et les efforts que déploie l’ONU pour que les engagements pris et les déclarations se traduisent par des actes concrets.

La Fédération indienne des travailleurs des mines fait participer les femmes

Dans le cadre du projet de lutte contre le VIH/SIDA en Inde financé par la firme pharmaceutique allemande Boehringer Ingelheim, la Fédération nationale indienne des travailleurs des mines (INMF) a organisé à Kolkata un programme de formation à l’intention des femmes paires éducatrices et conseillères. Vingt et une (21) femmes venant de cinq (5) différentes compagnies d’exploitation du charbon ont participé à cette session de formation ; la majorité d’entre elles sont des auxiliaires médicales qui exercent dans les dispensaires desdites compagnies.

Les participantes ont abordé les sujets suivants : les notions essentielles relatives au VIH/SIDA, les services de conseil et de dépistage volontaires, les solutions aux problèmes des personnes vivant avec le VIH et le SIDA ainsi que le changement de comportement. Le bureau de l’OIT à Delhi a délégué un responsable de l’organisation pour présenter la déontologie de l’OIT relative au VIH/SIDA et le monde du travail et la nouvelle Recommandation No. 200 relative au VIH/SIDA et le monde du travail. Les participantes ont également élaboré un plan d’action pour exécuter des activités sur leurs lieux de travail et dans leurs communautés.

Le 8 mars, lors de la Journée internationale de la femme, pour la lutte contre le VIH/SIDA, deux programmes d’un jour chacun ont été organisés à Dhanbad et Asansole. Soixante trois (63) femmes ont participé à ces programmes qui ont été organisés par deux maîtres/formateurs des formateurs qui avaient déjà reçu une formation au tout début du projet.

Les États-Unis confirment la promesse faite au Fonds mondial, les autres donateurs se rétractent

Le 15 avril, le Congrès américain a accepté que les États-Unis octroient USD 1,05 milliard (1,05 milliard de dollars américains) au Fonds mondial au cours de l’année fiscale qui s’achève le 30 septembre 2011. L’année précédente, les États-Unis ont donné le même montant au Fonds.

Ayant obtenu la majorité des sièges à la Chambre des Représentants, les Républicains en ont pris le contrôle et ont adopté une motion pour réduire cette subvention à USD 0,6 milliard (0,6 milliard de dollars américains). Finalement, après plusieurs négociations secrètes, un accord a été conclu pour l’octroi de USD 1,05 milliard. Le Congrès a voté la loi et le Président Barack Obama l’a signée.

Toutefois, une des conditions de cette loi est que les États-Unis ne peuvent pas contribuer plus de 33% du montant total octroyé par tous les pays au Fonds mondial. Ainsi, si tous les autres donateurs n’offrent pas le double du montant promis par les États-Unis, la contribution américaine sera réduite.

On ne sait pas encore si les autres donateurs offriront le double du montant promis par les États-Unis. Le problème actuel est que certains donateurs ne respectent pas les engagements qu’ils ont pris. L’exemple le plus remarquable est l’Italie qui en 2009 et 2010 n’a pas respecté la promesse qu’elle a faite de verser USD 183 millions chaque année. On peut également ajouter deux autres cas : l’Espagne qui a seulement versé USD 134 millions sur les USD 250 millions promis pour 2010 et l’Irlande qui a débloqué USD 11 millions sur les USD 48 millions qu’elle a promis pour 2010.

(Source: Global Fund Observer, numéro 144 du 20 avril. GFO est un service gratuit d’Aidspan www.aidspan.org; pour recevoir GFO, envoyez un email à [email protected])

L’Éthiopie accroît l’adhérence au traitement à base d’antirétroviraux

Les patients qui ne prennent pas régulièrement leurs antirétroviraux risquent de développer des souches du virus qui sont résistantes aux médicaments. L’objectif de la campagne de trois mois organisée par le service de santé d’Addis-Abeba était d’accroître l’adhérence aux antirétroviraux dans la capitale éthiopienne, en améliorant la communication entre les patients et les prestataires de services médicaux.

Une étude faite en 2009 par l’Organisme de prévention et de lutte contre le VIH/SIDA (HAPCO) a montré qu’en moyenne 72,3% des patients sous antirétroviraux prenaient encore les médicaments du premier traitement à suivre, un an après avoir commencé le traitement. Quant aux patients restants, ils sont perdus.

La malnutrition, les coûts élevés du transport pour aller s’approvisionner en médicaments, la honte qui engendre la peur de dévoiler sa séropositivité sont parmi les principales raisons qui empêchent les Éthiopiens séropositifs de prendre régulièrement leurs antirétroviraux. Une telle situation peut accélérer le passage du VIH au SIDA; les patients qui ne prennent pas régulièrement leurs antirétroviraux risquent également de développer des souches du virus qui sont résistantes aux médicaments et qui requièrent des antirétroviraux de deuxième et troisième traitements qui coûtent plus cher.

Pour cette campagne de trois mois lancée en mars et financée par le programme d’urgence du Président américain pour la lutte contre le SIDA (PEPFAR), le service de santé d’Addis-Abeba travaille en partenariat avec le centre national de lutte contre le SIDA (ARC). À travers une campagne dans les medias et l’utilisation d’un numéro de téléphone gratuit fournissant des informations sur le VIH/SIDA, les organisateurs veulent promouvoir "astewai" (les patients responsables) et "tagash" (les prestataires de services tolérants) ; tous ces efforts visent l’amélioration de l’adhérence aux antirétroviraux.

Environ 26 dispensaires publics, 5 hôpitaux publics et 13 établissements médicaux privés qui fournissent les antirétroviraux à Addis-Abeba participeront à cette campagne ; elle pourrait s’étendre sur tout le territoire éthiopien si elle est couronnée de succès.

(Source: IRIN Plus News, Addis-Abeba, 13 avril)

Le Fonds mondial choisit des coprésidents pour le groupe d’experts chargés d’enquêter sur les cas de corruption

Le Fonds mondial a choisi deux éminentes personnes pour coprésider le groupe d’experts qui seront chargés d’enquêter sur les services financiers du Fonds. Il s’agit de Festus Mogae, l’ancien Président du Botswana et de Michael O. Leavitt, l’ancien ministre de la santé et de la sécurité sociale des États-Unis.

Cette commission fait partie d’une série de mesures prises par le Fonds mondial pour renforcer/sécuriser son système de gestion financière et minimiser les risques. Certaines de ces mesures (y compris la mise en place du groupe d’experts) ont été prises à cause du récent battage médiatique qui a suivi les actes de corruption dévoilés dans la gestion des fonds dans certains pays de l’Afrique subsaharienne et la réaction qu’ils ont suscitée chez des donateurs.

   

Festus Mogae, Michael O. Leavitt

Les coprésidents feront appel à un petit groupe d’éminentes personnes et d’experts qui siègeront dans la commission. Le Fonds mondial dit que la tâche de la commission consistera à évaluer les méthodes de surveillance actuelles des finances du Fonds ; ensuite, elle fera des recommandations pour aider le Fonds mondial à faire de meilleurs contrôles fiscaux et à élaborer des mesures efficaces contre la corruption.

(Source: Global Fund Observer, numéro 142 du 17 mars. GFO est un service gratuit d’Aidspan www.aidspan.org; pour recevoir GFO, envoyez un email à [email protected])

Burundi: manifestation ‘pathétique’ contre le manque de médicaments antirétroviraux

Les ONG ont peur que l’approvisionnement irrégulier des médicaments cause la mort des personnes vivant avec le VIH. Récemment dans la capitale Bujumbura, des centaines de Burundais vivant avec le VIH/SIDA ont organisé une manifestation pour protester contre le manque de traitement.

Pendant 10 minutes, hommes, femmes et enfants se sont étendus sur le sol; selon Jeanne Gapiya, une activiste burundaise séropositive bien connue, par ce geste, ils veulent "dire au gouvernement que si rien n’est fait dans l’immédiat – cette semaine, ce mois – nous mourrons tous."

La manifestation a été organisée le 29 mars par REMUA, le Réseau de renforcement mutuel des acteurs de la première ligne, un groupement/réseau de 6 ONG qui fournissent le traitement contre le VIH à plus de 9000 patients – près d’un tiers de tous les patients qui reçoivent les antirétroviraux au Burundi. Selon Gapiya, malgré la subvention accordée en 2010 par le Fonds mondial pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, les organisations qui s’occupent des personnes séropositives n’ont pas signé les accords avec le Conseil national chargé de la lutte contre le VIH/SIDA (CNLS) afin de bénéficier des fonds disponibles.

Lors de son 8eme round de subventions, le Fonds mondial a approuvé une enveloppe de près de USD 35 millions pour la lutte contre le VIH au Burundi. Environ 150 000 Burundais vivent avec le VIH; la pandémie a fait plus de 20 000 orphelins dans ce pays de l’Afrique centrale.

(Source: IRIN Plus News, Bujumbura, 4 avril)

Nouvelles provenant des fédérations syndicales internationales

Dans ses dernières mises à jour sur le VIH/SIDA Nos. 104 et 105 d’avril, la Fédération internationale des travailleurs des transports (ITF – www.itfglobal.org) rend compte des séances de formation sur le VIH organisées en Thaïlande au profit des travailleurs immigrés de Birmanie (principalement les pêcheurs) et de l’atelier de l’Afrique australe portant sur le VIH/SIDA et la tuberculose dans le secteur des transports, qui a été organisé en collaboration avec l’OIT et l’ONUSIDA.

Dr Syed Asif Altaf, coordinateur du projet mondial de l’ITF pour la lutte contre le VIH/SIDA et Robert Lovelace, membre influent de l’unité du syndicat chargée du développement durable, ont publié ensemble un article qui paraîtra dans le prochain numéro de la Revue de l’ONU consacrée aux travailleurs, au VIH et au lieu de travail – S’efforcer d’accomplir la tâche http://www.un.org/wcm/content/site/chronicle/  

Le projet EFAIDS (l’Éducation pour tous et l’éducation sur le VIH et le SIDA) de l’Internationale de l’éducation (EI) tire à sa fin après cinq années de succès. Quatre vingts (80) organisations membres de 48 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes ont organisé des séances de formation pour enseigner les techniques de traitement. Une évaluation indépendante de ce projet quinquennal est en cours et ses résultats seront publiés lors de la conférence de clôture de l’EFAIDS qui se tiendra à la mi-mai.

L’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) rapporte que son affilié de la Zambie a réussi à toucher des centaines de travailleurs à travers un programme d’éducation sur le VIH/SIDA organisé sur le lieu de travail. Au cours des activités d’éducation, on a montré aux travailleurs comment utiliser les préservatifs ; cette formation était également consacrée aux soins et à la prise en charge et était liée aux mesures de santé et de protection.

Le dernier numéro du bulletin d’informations de SWHAP (le programme suédois de lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail) est disponible sur le site www.swhap.org. Ce site Internet fournit deux éléments importants : des informations utiles sur une brochure à l’ intention des pairs éducateurs, qui leur permet de suivre de près l’évolution des patients et des conseils pour entreprendre un programme de lutte sur le lieu de travail. SWHAP est un programme conjoint du Conseil international de l’industrie suédoise (NIR) et du Syndicat suédois des travailleurs des industries et de la métallurgie (IF Metall). Ce programme est financé par l’Organisme suédois de coopération pour le développement international (SIDA).

Il y a cinq ans : tiré de l’article paru dans le numéro de mai 2006 (No. 8)

Le premier numéro du bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA a été publié en octobre 2005. Dans les numéros à venir, nous nous réfèrerons à un article paru au même mois, cinq années auparavant et examinerons les progrès réalisés.

Dans le numéro de l’e-bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA paru au mois de mai 2006, nous avons écrit sur le bilan global fait par l’Assemblée générale de l’ONU au regard des objectifs fixés et convenus par les États membres lors de la Session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU (UNGASS) tenue en 2001. La Session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la Déclaration des engagements pris pour lutter contre le VIH/SIDA. Cette Déclaration fournit un cadre global pour arrêter et réduire la propagation de l’épidémie du VIH/SIDA en 2010, en tenant compte d’indicateurs spécifiques et mesurables/quantifiables en 2003, 2005 et 2010. Jusque-là, peu d’objectifs ont été atteints.

Chose intéressante, le chapitre 49 de la Déclaration stipule ceci: “en 2005, on sera parvenu à renforcer la lutte contre le VIH/SIDA dans le monde du travail en concevant et exécutant des programmes de prévention et de soins dans les secteurs public, privé et informel et à fournir un environnement de travail favorable pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA.”

En 2006, l’Assemblée générale a adopté une Déclaration politique relative au VIH/SIDA sans fixer de nouveaux objectifs, tout en réaffirmant les objectifs de 2001 contenus dans la Déclaration des engagements pris. Les objectifs du millénaire pour le développement demeurent. L’Article 6.A. de ces objectifs stipule ce qui suit: “être parvenu en 2015 à arrêter la propagation du VIH/SIDA et commencer à la réduire”; à l’alinéa 6.B. il est mentionné: “en 2010, être parvenu à l’accès universel au traitement du VIH/SIDA pour tous les patients qui en ont besoin.” Comme il a été mentionné dans divers documents de l’ONU et de l’ONUSIDA, atteindre les objectifs de “l’accès universel” au traitement ne signifie pas nécessairement que les 100% de patients pourront en bénéficier.

En juin 2011, l’Assemblée générale de l’ONU fera un bilan détaillé des progrès réalisés par rapport à la Déclaration des engagements pris et à la Déclaration politique, lors d’une réunion de haut niveau (UNGA-HLM, voir l’e-bulletin No. 67 d’avril 2011).

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