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E-bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA - No. 22/23

2 août, 2007Août/ Septembre 2007

AFFILIES DE L’ICEM : Reprise des activités de lutte contre le VIH/SIDA

Les affiliés de l’ICEM du Botswana ont organisé une série de rencontres pour discuter des mesures à prendre contre le VIH/SIDA, pour l’éducation des pairs ainsi que le test et le conseil volontaire. L’Organisme National de Coordination (NACA) du programme du VIH/SIDA était intéressé par cette initiative des syndicats.

En Tanzanie, TUICO & TAMICO (des affiliés de l’ICEM) ont organisé des ateliers de formation pour les pairs éducateurs à Mbeya Labour College et à Dar Es-Salaam. Un autre séminaire a été organisé à l’intention des membres de la Mine de Charbon de Kiwira.

En Côte d’Ivoire, les représentants des syndicats ont participé à un séminaire de formation qui avait pour sujets essentiels : le changement de comportement, les droits des travailleurs séropositifs et les éléments essentiels à insérer dans les mesures à prendre sur le lieu de travail.

En République Démocratique du Congo, 2 ateliers de formation pour les pairs éducateurs ont été organisés à Kinshasa et à Moanda, une ville qui se trouve à la frontière avec l’Angola et où le taux de prévalence est élevé.

Toutes ces activités ont été financées par des fonds provenant du projet de LO/TCO-FNV Mondiaal et destinés aux initiatives nationales de lutte contre le VIH/SIDA.

Les Réunions Régionales de l’ICEM en Afrique

A la Conférence Régionale des Femmes qui s’est tenue à Johannesburg, le Syndicat National des Mineurs de l’Afrique du Sud (NUM) a présenté une résolution sur la dynamique des questions liées au genre dans le cadre du VIH/SIDA. On doit responsabiliser les femmes en ce qui concerne le changement de comportement et particulièrement l’utilisation des préservatifs.

Le problème du VIH/SIDA dans le milieu des femmes travailleuses a été considéré comme une des priorités du travail qui doit être accompli par le Comité des Femmes dans les années à venir.

Lors de la Conférence Régionale de l’Afrique Sub-saharienne qui s’est tenue à Gaborone (Botswana), beaucoup d’intervenants ont insisté sur la nécessité de changer de comportement, de faire le test et de fournir les antirétroviraux à un grand nombre de malades. Le VIH/SIDA est comme toute autre maladie et doit être considéré comme telle pour éliminer le stigma qui empêche les gens de se faire tester.

Les syndicats hôtes du Botswana ont fait part d’une campagne fructueuse qui a eu lieu à Silebe Phikwe, une ville minière où le taux de prévalence est parmi les plus élevés du pays ; ce jour-là, 350 personnes se sont fait tester. Malheureusement, un délégué du Zimbabwe a parlé d’une situation assez triste : à cause du manque d’Antirétroviraux, les gens préfèrent ne pas se faire tester.

Tanzanie : un espoir pour les malades du SIDA

Depuis que les patients vont de plus en plus dans les Centres de Traitement et de Soins, le nombre de séropositifs qui prennent les antirétroviraux a doublé en une année.

On a justifié cette augmentation du nombre de patients par le fait qu’ils sont soignés par leurs « pairs » qui ont été formés par la Fondation Benjamin Mkapa pour la lutte contre le VIH/SIDA, une ONG crée par les ex Présidents Benjamin Mkapa de Tanzanie et Bill Clinton des Etats-Unis.

Ces prétendus pairs viennent combler le manque de ressources humaines que l’on constate dans le secteur de la santé publique ; leur contribution est essentielle car elle permet de satisfaire les besoins en soin et traitement contre le VIH/SIDA.

Pour donner le bon exemple, l’actuel Président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete a fait publiquement son test de VIH/SIDA.

(Source : East African, Nairobi, 24 juillet)

Selon les nouvelles estimations, l’Inde compte 2,5 millions de personnes qui vivent avec le VIH.

Les nouvelles estimations de 2006 publiées le 6 juillet par l’Organisation Nationale de Contrôle du VIH/SIDA (NACO) avec le soutien de l’ONU SIDA et de l’OMS, indiquent que le taux de prévalence du VIH dans la population adulte de l’Inde est approximativement de 0,36%, ce qui correspond à peu près à entre 2 et 3,1 millions de personnes qui vivent avec le VIH. Ces estimations sont plus précises que celles des années passées parce qu’elles se fondent sur un système de contrôle plus étendu et une méthodologie revue et améliorée.

Les estimations corrigées seront utilisées pour améliorer les efforts de planification visant la prévention, les soins et le traitement. Selon Mr. Naresh Dayal, Secrétaire au Ministère de la Santé et Président de la Commission Nationale de Contrôle du SIDA, « Même si c’est une bonne nouvelle d’apprendre que le taux d’infections au VIH est inférieur à ce qu’on croyait, nous ne devons pas sous estimer l’ampleur de cette maladie. La propagation lente et constante de l’infection au VIH est un facteur préoccupant.

Le fait que nous ayons bien compris les caractéristiques de l’épidémie du VIH en Inde, nous a permis d’élaborer des stratégies pour la prévention et le traitement et de déployer efficacement des ressources ».

Sujatha Rao, Secrétaire Adjoint et Directeur Général de l’Organisation Nationale de Contrôle du SIDA a fait des remarques sur les nouvelles estimations et a mis en garde contre la mauvaise interprétation qu’on pourrait faire de ces chiffres : « le calcul des chiffres pour plusieurs années en utilisant la nouvelle méthode, nous a aidés à comprendre que ces nouvelles estimations tant bien que faibles ne signifient pas une baisse rapide de l’épidémie ». Elle a mis en garde contre un relâchement dans la lutte contre le VIH.

Voici les remarques faites par Hans Schwass, l’éditeur de cet e-bulletin : les derniers chiffres de 2006 communiqués par l’ONU SIDA sur l’épidémie du VIH/SIDA en Inde en 2005 donnent à peu près 5,7 millions avec une variation de 3,4 à 9,4 millions.

En valeur absolue, ces chiffres font de l’Inde le pays du monde où se trouve le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Professeur James Chin, ex chef du Programme Mondial de lutte contre le VIH/SIDA à l’OMS affirme que pour de nombreux pays, les chiffres relatifs au taux de prévalence du VIH communiqués par l’ONU SIDA sont excessifs ; il poursuit en disant qu’exagérer les chiffres entraînera une mauvaise réaction ; le public et les responsables politiques pourraient retirer le soutien qu’ils apportaient dans la lutte contre ce fléau. Toutefois, il reconnaît que la pandémie fait rage dans de nombreux pays et régions ; de ce fait, il faut que les programmes de lutte contre le SIDA continuent à être une priorité au niveau de la santé et qu’on leur alloue les financements nécessaires.

(Source : Communiqué de presse de l’ONU SIDA, 6 juillet et The Monitor, Kampala, 28 juillet)

VIH : Une bombe à retardement pour l’Industrie minière ?

Partout dans le monde, les compagnies minières se sont rendues compte tardivement que durant les périodes de forte demande de leurs produits, le VIH/SIDA gêne leurs opérations.

Le taux de prévalence dans les zones d’exploitation minières est toujours supérieur à la moyenne nationale. En Afrique du Sud, le taux d’infection dans ces zones minières est presque le double de la moyenne au sein de la population active ; dans la ville minière russe d’Irkoutsk, le taux d’infection est le triple de la moyenne nationale. D’une manière générale, ce facteur est dû aux conditions de vie et de travail des mineurs employés dans l’industrie et qui ont laissé leurs familles dans leurs pays ou régions d’origine. Les zones minières reculées attirent également les prostituées.

Brian Brink, premier Vice-Président chargé de la Santé à Anglo American (Afrique du Sud), reconnaît que malgré tous les efforts qu’ils déploient, l’épidémie ne s’arrête pas. De nombreux cas ne sont pas diagnostiqués et ne sont pas par conséquent signalés. En Inde où le taux de prévalence est encore faible (voir article précédent), il y a des endroits où le taux tourne autour de 1%. Selon Brink, « Au début des années 1990, nous étions à ce stade et maintenant, il est très difficile d’arrêter le fléau. »

Selon Lennox Mekuto, Responsable de la Santé et de la Sécurité à NUM, un syndicat affilié à l’ICEM, « les autres pays ne doivent pas tomber dans le même piège que l’Afrique du Sud ».

(Source: The Namibian, Windhoek, 13 juillet)

Informations provenant de l’OIT SIDA

Edwin Cameron, Magistrat à la Cour Suprême d’Appel d’Afrique du Sud a fait un exposé le 19 juin à l’OIT sur le thème : « Légiférer sur une épidémie : le problème du VIH/SIDA sur le lieu de travail». L’exposé a été fait à un moment où l’OIT a commencé à travailler sur une Recommandation sur le VIH/SIDA dans le monde du travail, suivant une décision prise en mars 2007 par son Conseil d’Administration.

En ce qui concerne le lieu de travail, le Magistrat Cameron a fait trois propositions :

1) Etant donné que sur le lieu de travail, l’épidémie se présente sous différentes formes, il faut donc lui apporter des solutions différentes

2) Les syndicats, les employeurs et les gouvernements n’ont pas apporté suffisamment de solutions aux problèmes posés par le VIH/SIDA en milieu de travail dans les pays où la pandémie menace ou fait des ravages

3) Le lieu de travail est l’endroit approprié pour trouver des solutions aux problèmes liés au VIH

Il a poursuivi en disant que depuis l’adoption en 2001 de la Déontologie de l’OIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail, l’épidémie s’est propagée et certains aspects de cette Déontologie sont actuellement dépassés. Il a donné 2 raisons : la Déontologie ne fait pas cas du traitement et son approche par rapport au test est archaïque.

En ce qui concerne le traitement, le magistrat Cameron a reconnu que depuis 2001, il a été possible de fournir effectivement des antirétroviraux en abondance, même dans les milieux les plus pauvres.

La Déontologie est en retard de 5 ans. Dans tout pays où l’épidémie fait rage, encourager l’accès au traitement à base d’antirétroviraux doit désormais être la pièce maîtresse de la politique de tout employeur. Même si obliger les employeurs à fournir les antirétroviraux est un projet ambitieux, ils doivent au moins fournir des informations sur les ARV et aider les employés à se les procurer.

Le fait est que le lieu de travail est l’endroit idéal pour les campagnes d’information sur le traitement, le lancement des programmes conjoints pour le traitement et pour la supervision directe des effets du traitement sur les malades.

En ce qui concerne le test, il a maintenu que l’approche mentionnée dans la Déontologie est dépassée. Dans l’environnement actuel où le stigma continue et où le traitement est disponible, l’approche de la Déontologie en matière de traitement est même rétrograde. Cette approche était valable jusqu’à ce que le traitement soit disponible à grande échelle et dans le temps, elle constituait une raison pour se livrer à la discrimination et à l’exclusion.

Ainsi, la Déontologie déconseille qu’on fasse obligatoirement le test sur le lieu de travail et qu’au contraire, le test doit être strictement confidentiel et avec le consentement du travailleur. Le débat sur le test est allé loin au-delà de ces paramètres étroits. Quand on a mis des garde-fous pour éviter la discrimination, quand la confidentialité est assurée, on doit vivement encourager le test et non se dérober en se justifiant par des empêchements.

Faire le test est un moyen de se connaître soi-même, de se prendre soi-même en charge, d’être responsable de soi-même et est une issue pour le traitement. Selon Cameron, l’approche de la Déontologie a réellement besoin d’être révisée.

Il y a un peu longtemps, le Magistrat Cameron a publiquement déclaré qu’il était séropositif et comme il le dit, il « ne cache pas son homosexualité et il en est fier ». Au cours de l’exposé qu’il a fait à l’OIT, il a également ajouté ceci : « Ma présence aujourd’hui entre vous à Genève, je la dois à la thérapie à base d’antirétroviraux. Il y a presque 10 ans que j’ai commencé à prendre les ARV, en Novembre 1997, lorsque j’étais très malade du SIDA et que j’étais près de mourir. J’ai continué depuis près de 7 ans à utiliser cette même thérapie combinée – depuis le début de l’année 2001. »

 

Informations provenant du Programme des syndicats Internationaux et des Fédérations syndicales Internationales.

Dans ses plus récentes mises à jour sur le VIH/SIDA (Nos 24 et 25 du 1er et du 15 juillet), la Fédération Internationale des Travailleurs du Transport (ITF), www.itfglobal.org rend compte (entre autres sujets) des plans élaborés par l’Organisation Nationale pour le Contrôle du SIDA en Inde (NACO) et qui visent à accroître le nombre de distributeurs automatiques de préservatifs (de 600 000 à 3 millions).

Encourager l’utilisation des préservatifs est un des domaines auquel NACO accorde la priorité pour prévenir l’infection au VIH. Une autre information qui a été livrée est celle d’un nouveau partenariat entre le secteur public et le secteur privé, et qui a pour objectif l’utilisation des téléphones portables pour soutenir le programme de soins et de traitement dans 10 pays africains.