Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

E-bulletin de l’ICEM sur le VIH/SIDA

28 juin, 2007juin 2007

Atelier ICEM sur le VIH/SIDA et les travailleuses d’Amérique latine et des Caraïbes.

Un atelier destiné à planifier les activités sur le VIH/SIDA et portant l’accent sur les questions de genre s’est tenu à Sao Paulo, au Brésil, les 30 et 31 mai 2007. La réunion a débuté par l’identification des préjudices liés au VIH/SIDA. Le VIH/SIDA doit sortir de la sphère de la vie privée. Il est plus facile d’attaquer le problème s’il est le sujet de discussions en public et dans les syndicats. Les femmes doivent cesser d’être des victimes.

Dans les Caraïbes, région la plus touchée par le VIH après l’Afrique, le syndicats des ouvriers pétroliers (Oil Workers Trade Union, OWTU) de Trinidad et Tobago a collaboré avec l’OIT. Il y existe encore une stigmatisation liée au VIH et la peur de révéler son état et d’être discriminé. L’OWTU négocie en ce moment des directives avec l’entreprise d’État Petrotrin. Il est plus difficile de négocier avec les petits employeurs.

Deux observations importantes à relever sont la baisse des décès depuis que les médicaments anti rétroviraux sont devenus plus abordables et que les femmes connaissent encore un taux d’infection plus élevé que les hommes.

Une présentation a été effectuée sur l’utilisation appropriée des préservatifs, avec un accent marqué sur le préservatif féminin. Il été suggéré que l’ICEM fasse campagne avec les gouvernements et les organisations internationales pour que les préservatifs féminins soient accessibles à un coût plus raisonnable. En outre, la Brésilienne Maria Luisa de FEQUIMFAR a donné un discours très émouvant sur son expérience de la maladie.

Les conclusions quant au travail à faire pour les syndicats ont été marquées par de grandes différences. Par exemple, au Costa Rica, où le travail n’a pas commencé, le syndicat a proposé de sensibiliser le public et a décidé d’une conférence prévue en octobre, où femmes et hommes seront invités. La journée mondiale contre le SIDA, le 1er décembre, sera une bonne date pour les campagnes des syndicats et des entreprises. Des suggestions similaires ont émané d’Uruguay et de Colombie.

CNQ-CUT, Brésil, a proposé de developper les nouvelles clauses dans les accords de négociations collectifs afin d’éliminer la discrimination et la victimisation et de garantir des médicaments pour les personnes au travail.

Le VIH/SIDA devrait être inclus dans les cours sur la santé et dans les formations pour femmes de FORMAQUIMULHER. Les comités de la santé et du genre devrait travailler de concert et les programmes de formation devrait inclure la négociation collective sur le VIH/SIDA. Le syndicat brésilien SNQ-FS a suggéré de continuer le programme Summer Without AIDS (l’été sans le SIDA) durant toute l’année. Le programme est un succès depuis 1995. Il cherche à vérifier où des tests sont effectués et inclut des tests VIH dans son traitement préventif. L’utilisation du préservatif féminin est également encouragé.

Au Chili, les femmes ont voulu vérifier toutes les clauses des accords collectifs afin de voir si le VIH/SIDA est couvert de manière appropriée. Elles veulent consulter les services médicaux de l’entreprise afin de découvrir ce qu’elle a fait. Et les femmes syndicalistes aimeraient aussi analyser la position de l’entreprise et proposer des programmes communs sur le VIH/SIDA.

Les droits de femme comme élément clé de la crise du SIDA en Afrique

Améliorer la situation des droits de la femme pourrait grandement contribuer à la lutte contre le SIDA dans les pays d’Afrique australe, où les femmes sont souvent forcées à adopter un comportement sexuel à risque par leurs partenaires masculins ou par désespoir économique.

L’association Physiciens pour les Droits Humains a affirmé dans une étude portée sur 2’000 femmes que l’inégalité et la discrimination sexuelle étaient des facteurs importants de la pandémie dans ces pays.

L’impact que le manque de pouvoir des femmes entraîne ne peut être sous-estimé. En Afrique, les femmes comptent pour presque 60 pourcent de la population infectée ; dans la tranche d’âge des 15-25 ans, ce chiffre s’élève à 75 pourcent.

La dépendance économique vis-à-vis des hommes signifie que les femmes perdent souvent le contrôle de leurs choix sexuels, y compris l’utilisation du préservatif. L’inégalité sociale implique des comportements différents pour les hommes et les femmes dans le cas de partnenaires sexuels multiples.

Ce rapport est disponible à l’adresse suivante: http://physiciansforhumanrights.org/library/documents/reports/botswana-swaziland-report.pdf

(Source : Reuters World Report, 25 mai)

Chine : le taux d’infection des femmes augmente de 43%

En Chine, de plus en plus de femmes sont infectées par le VIH. Entre 2000 et 2006, leur proportion parmi toutes les personnes infectées est passée de 19,4 à 27,8 pourcent, une augmentation de 43 pourcent.

(Source : NZZ, Suisse, 6 juin – de la Xinhua News Agency)

Sommet du G8 : les syndicats condamnent le retrait sur le SIDA

Les syndicats se sont unis aux activistes VIH/SIDA dans la condamnation du Sommet pour avoir revu à la baisse sa promesse d’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins d’ici 2010. Dans un communiqué final, le G8 a réduit de presque la moitié son objectif en ciblant seulement 5 millions de personnes en Afrique avec des médicaments antirétroviraux salvateurs.

D’un autre côté, des progrès ont été réalisés en vue d’une meilleure surveillance par le G8. Cette année, un exercice de surveillance inédit a été entrepris. Le programme sur le SIDA de Global Union s’est battu pour cette condition ces deux dernières années. Elle doit maintenant devenir un outil durable et efficace pour le G8.

Le Sommet du G8 à Gleneagles en 2005 s’était engagé à atteindre l’accès universel, défini par ONUSIDA comme une couverture de 80%. Entre 10 et 12 millions de personnes auront besoin d’un traitement d’ici 2010, cependant les mêmes leaders présents à Gleneagles ont désormais fixé un objectif de 5 millions dans « les quelques prochaines années ».

Le G8 a vaguement promis de verser USD 60 milliards pour combattre le SIDA, la tuberculose et la malaria (pour ces trois fléaux, pas uniquement pour le SIDA) ainsi que pour renforcer les systèmes de santé, sans définir clairement des objectifs ou des délais, en précisant seulement que l’argent sera dépensé « lors des années à venir ». Des estimations d’ONUSIDA montrent que, d’ici 2010, USD 23 milliards seront nécessaires annuellement pour le SIDA uniquement. La part juste à fournir par le G8 serait de presque USD 16 milliards.

« L’Afrique souffrira énormément si l’engagement est revu à la baisse » a déclaré Elizabeth Mataka, l’Envoyée spéciale de l’ONU pour le SIDA en Afrique, qui est également la directrice exécutive du réseau national de Zambie pour le SIDA et la représentante au Conseil du Fonds Mondial des organisations non gouvernementales des pays en voie de développement, où elle est actuellement vice-présidente.

(Source : Communiqué de presse du programme sur le SIDA de Global Union, 8 juin ; communiqué de presse de la campagne mondiale contre le SIDA, 7 juin et communiqué de relations publiques, Lusaka, 5 juin)

Le Fonds Mondial publie un rapport sur la participation de la société civile

La société civile (SC) a joué un rôle clé dans la conception et le développement du Fonds Mondial, ainsi que dans la lutte contre le SIDA, la tuberculose et la malaria, mais certains défis demeurent si la contribution de la SC doit être maximisée. C’est le message principal d’un nouveau rapport publié par le Fonds Mondial, « Un partenariat en pleine évolution : le Fonds Mondial et la société civile dans la lutte contre le SIDA, la tuberculose et la malaria ».

Le rapport long de 49 pages décrit la participation de la SC dans quatre domaines principaux : le plaidoyer en faveur de ressources et leur mobilisation ; le Conseil et la gestion du Fonds ; les ICN ; l’application des subventions du Fonds Mondial. Le rapport décrit également comment le Secrétariat du Fonds Mondial collabore avec la société civile. Le rapport résume l’histoire de l’implication de la SC en réaction aux pandémies, et décrit les avantages comparatifs de la SC.

Il affirme que, durant le développement et l’évolution du Fonds Mondial, la SC a encouragé les gouvernements à engager davantage de ressources ; les représentants de la SC ont joué un rôle précieux au sein du Conseil du Fonds, dans les ICN et dans l’application de programmes ; la SC s’est souvent avérée efficace dans le ciblage et la livraison de services à des communautés difficiles à atteindre.

Une récente analyse statistique partageant cette opinion sur l’implication de la SC publiée par The Lancet a découvert que les subventions du Fonds Mondial dont le Bénéficiaire principal (BP) n’est pas une entité du gouvernement sont plus enclines à donner de bons résultats. Les subventions dont le BP provient de la société civile, du secteur privé ou d’une agence de l’ONU recevaient 17% de classement « A » que les subventions dont le BP était issu du gouvernement.

Les auteurs notent que la cause est probablement les difficultés de bureaucratie et de capacité que les agences gouvernementales rencontrent. La conséquence est que la récente décision du Conseil du Fonds Mondial d’encourager les pays à désigner des BP non gouvernementaux pour travailler en partenariat avec ceux du gouvernement se voit confortée.

(Source : Global Fund Observer, numéro 76, 15 juin 2007. Le GFO est une publication gratuite d’Aidspan www.aidspan.org. Pour le recevoir, envoyez un courrier électronique à [email protected])

Le Programme multinational de la Banque Mondiale contre le VIH/SIDA en Afrique

Dans un rapport sur les activités du Programme multinational de la Banque Mondial contre le VIH/SIDA en Afrique (MAP) de 2000 à 2006, publié le 14 juin, la Banque Mondiale note que « une mobilisation des communautés locales dotées de pouvoir, couplée à la livraison de préservatifs et de traitements salvateurs, ont commencé à ralentir la propagation de l’épidémie continentale ».

À ses débuts, le MAP était la plus importante source de fonds pour le lutte contre le VIH/SIDA en Afrique, mais des financements d’autres sources, notamment du Fonds Mondial, ont considérablement augmentés depuis. Presque USD 1,3 milliard a été investi sur 6 ans.

Les fonds du MAP ont été distribués à environ 41'000 organisations différentes. Le MAP a aussi contribué à établir 1'512 nouveaux sites de consultations et tests volontaires dans 17 pays.

Le rapport intégral est disponible sur le site de la Banque Mondial

http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/NEWS/
0,,contentMDK:21370918~pagePK:64257043~
piPK:437376~theSitePK:4607,00.html

(Source : allAfrica.com News, 18 juin)

Zimbabwe : directives VIH/SIDA pour le secteur minier

Le lancement récent de directives VIH/SIDA pour le secteur minier au Zimbabwe est une étape importante dans la lutte contre la pandémie, qui cause des ravages dans un des principaux secteurs économiques du pays.

Les directives, formulées après des consultations extensives entre les partenaires tripartites, vise à guider le processus de gestion du VIH et du SIDA sur le lieu de travail à tous les niveaux du secteur minier.

Les départements du gouvernement, la Chambre des mines et le syndicat des ouvriers miniers associés du Zimbabwe (Associated Mine Workers’ Union of Zimbabwe), un affilié de l’ICEM, ont collaboré avec l’OIT afin de produire des directives pour le secteur minier.

Les principes clés des directives comprennent la reconnaissance du VIH/SIDA comme étant une problématique du lieu de travail, la non discrimination, la non victimisation et la confidentialité.

Les stratégies d’application exigent des entreprises qu’elles mettent en place leurs propres programmes et qu’elles allouent du temps et des ressources humaines et financières. Les travailleurs doivent être inclus dans la formulation, l’implantation, le suivi et l’évaluation.

(Source : The Herald, Harare, 7 juin 2007)

(Note par l’éditeur du bulletin électronique: The Herald est un journal contrôlé par le régime Mugabe. Bien que la conclusion de directives VIH/SIDA pour le secteur minier soit une très bonne nouvelle, il est difficile de comprendre comment, dans un pays avec un taux de chômage de 80%, un système de santé effondré, un taux d’inflation en hausse constante qui a atteint plus de 4000% récemment et une fuite totale des réserves de l’investissement étranger, des mesures efficaces dans la prévention, le traitement et les soins peuvent être prises).

Nouvelles d’ILOAIDS

Lors d’une réunion à Genève durant la Conférence internationale du Travail, les ministres du travail des pays membres de l’association de l’Asie du Sud pour la coopération régionale (South Asian Association for Regional Cooperation - SAARC) se sont engagés à créer un Forum SAARC sur le VIH/SIDA et le monde du travail.

Le syndicat national des travailleurs de Namibie (National Union of Namibian Workers – NUNW) a lancé son programme VIH/SIDA sur le lieu de travail en collaboration avec la Namibia Development Foundation. Ce programme encouragera et soutiendra les interventions VIH/SIDA intégrées, y compris les changements d’attitude, les mesures de soins, de soutien et de traitement et l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination.

Nouvelles des fédérations de Global Union et de son programme

Le programme sur le SIDA de Global Union a organisé un atelier VIH/SIDA sous-régional pour le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire à Abidjan, les 6, 7 et 8 juin. 27 syndicalistes ont participé à cet atelier ; l’ICEM était représentée par la Coordinatrice VIH/SIDA en Côte d’Ivoire, Charlotte Nguessan.

Dans ses mises à jour les plus récentes (n° 22 et 23 des 1er et 15 juin), la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) www.itfglobal.org fait des reportages, entre autres, sur son atelier sur le VIH/SIDA dans le monde arabe, sur la situation du VIH/SIDA dans les Caraïbes, sur la motion passée au Sénat jamaïquain d’interdire la présélection de demandeurs d’emploi sur le fait qu’ils aient le VIH et sur l’atelier régional de l’ITF pour les Caraïbes à Georgetown, Guyane.

Dans sa dernière lettre d’information sur l’EPT et la prévention du VIH/SIDA dans les milieux scolaires, l’Internationale de l’Éducation (IE) a publié, entre autres, des articles sur un nouveau programme de télévision diffusé dans les écoles du Botswana et sur une réunion de l’Équipe inter-institutions d’ONUSIDA sur l’éducation et le VIH/SIDA.

www.ei-ie.org/efaids.