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Bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM - N° 71/72, août/septembre 2011

10 août, 2011

Dans ce numéro, nous abordons un sondage concernant les politiques contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail ainsi que l’appel à propositions de la 11ème Série du Fonds mondial.

Politiques sur le lieu de travail : un sondage révèle les progrès accomplis par les affiliés de l’ICEM

Depuis 2005, l’ICEM a mis en œuvre un vaste programme contre le VIH/SIDA. Les coordinateurs nationaux ont acquis savoir et compétences ; des centaines d’éducateurs de pairs ont été formés ; des dizaines de milliers de travailleurs et de membres des communautés ont pris part à des rencontres de sensibilisation et à des campagnes de TCV et se sont faits tester et conseiller. Quand on sait qu’actuellement, plus de deux nouvelles infections ont lieu pour chaque personne recevant un traitement antirétroviral, la prévention devient une priorité.

Bien qu’aucune information de base existe, des anecdotes tendent à prouver qu’à l’exception de l’Afrique du Sud, il n’y avait que quelques politiques contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail rédigées unilatéralement par les entreprises en 2005. Aujourd’hui, malgré l’augmentation de clauses VIH/SIDA dans les accords collectifs, les progrès dans ce domaine restent insatisfaisants. L’ICEM a élaboré un modèle de politique sur le lieu de travail pour ses affiliés. Cet aspect du travail VIH/SIDA de l’ICEM et de ses affiliés doit être intensifié.

La non-discrimination est sans aucun doute une des clés de toute stratégie contre le VIH et le SIDA. Les politiques sur le lieu de travail négociées et acceptées par les syndicats constituent un premier pas. L’efficacité de ces politiques dépendent de l’engagement pris par l’employeur et la capacité d’un syndicat d’en surveiller la mise en œuvre. En effet, bien que ces politiques engagent les parties moralement, leur application peut se révéler faible et, en règle générale, ne sont pas légalement reconnues. Ainsi, la mise en place de clauses dans les accords collectifs fournit une des mesures les plus fortes pour lutter contre le VIH et le SIDA sur le lieu de travail.

Un sondage préliminaire mené lors d’un atelier régional regroupant neuf pays d’Afrique subsaharienne a démontré que les affiliés ont commencé à engager des négociations et des discussions avec les employeurs ou les organismes d’employeurs, tels que la Chambre des mines, afin de conclure bilatéralement des politiques acceptables et de rédiger des programmes.

Citons quelques exemples : au Ghana, les principales exploitations minières ont des politiques VIH/SIDA sur le lieu de travail. Bien que certaines aient été initialement rédigées de manière unilatérale, le syndicat des miniers du Ghana (Ghana Mine Workers’ Union - GMWU) est aujourd’hui impliqué dans leur mise en œuvre. À Maurice, des accords de négociation collective avec dix entreprises, sur les 36 qui sont des partenaires de négociation de l’affilié de l’ICEM CMCTEU (Chemical, Manufacturing, and Connected Trades Employees’ Union), comprennent des clauses non-discriminatoires. Les affiliés AMWZ (Associated Mine Workers’ of Zimbabwe) ainsi que ZEWU ont négocié et conclu des politiques VIH/SIDA sur le lieu de travail pour les secteurs des mines et de l’énergie.

Il reste à voir comment les engagements supplémentaires d’inclure des clauses spécifiques sur le VIH et le SIDA dans les accords de négociation collective porteront leurs fruits. La sensibilité des employeurs face à la menace de propagation d’infections par le VIH et des conséquences sur leurs opérations peut aider. L’existence d’un cadre légal national est également propice. La force des syndicats, leur engagement en tant que leaders et le soutien de leurs membres sont, eux, des prérequis absolus.

Fond mondial : Appel à propositions pour la 11ème Série, changement dans la structure de subvention

L’appel à proposition pour des subventions du Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme débutera le 15 août. Le délai final pour soumettre des propositions est fixé au 15 décembre. Ces dates sont plus tardives que prévu, ce qui pose quelques problèmes. Étant donné que les décisions concernant le financement de la 11ème Série seront prises lors de la réunion du Conseil du Fonds mondial en 2012, les pays qui ont des subventions qui expirent auront besoin d’une prolongation spéciale pour éviter les interruptions, notamment de traitement.

En outre, des nouveaux critères d’éligibilité sont appliqués pour la 11ème Série. D’après le critère « historique de financement », 78 pays qui ont un historique de financement récent pour une ou plusieurs des maladies ne sont pas éligibles pour une application concernant ces maladies.

Le Fonds mondial prévoit également une nouvelle structure de subvention. Elle est conçue pour rationaliser et améliorer à la fois les processus de candidature et la mise en œuvre de programmes. Une des manières de le faire est de consolider les programmes et les subventions afin qu’il n’y ait qu’un seul accord pour chaque bénéficiaire principal (BP) et pour chaque maladie ou pour un programme de renforcement des systèmes de santé (RSS).

La consolidation de subvention implique le fusionnement de deux subventions ou plus pour le même BP et la même maladie en une seule. Lorsque cela est fait, un accord de financement à canal unique (single-stream-of-funding - SSF) est signé avec le BP. Les accords de SSF sont très proches des accords de subvention utilisés jusqu’à maintenant. Les différences les plus marquées sont a) les dispositions pour des revues périodiques (qui remplacent les revues de la Phase 2) ; et b) le fait que les accords de subvention SSF seront révisés après chaque revue et chaque fois qu’un financement supplémentaire pour le BP est approuvé lors des Séries suivantes. Selon cette nouvelle structure de subvention, les revues périodiques seront effectuées en même temps pour tous les accords SSF d’une maladie donnée/d’un programme RSS donné, quel que soit le nombre de BP différents impliqués.

D’ici à ce que les propositions pour la 11ème Série soient approuvées, le Fonds mondial sera bien avancé dans la mise en place de la nouvelle structure. Les subventions seront remplacées par les financement à canal unique. Toutes les propositions pour la 11ème Série doivent être des propositions consolidées. Toutes les propositions approuvées lors cette Série feront l’objet d’un accord de financement à canal unique avec les BP. Ces accords couvriront non seulement les nouvelles initiatives incluses dans la proposition, mais aussi toutes les « subventions » actives du BP pour cette maladie. D’ici à ce que les accords de financement à canal unique pour la 12ème Série soient tous signés, les anciens accords de subvention constitueront une espèce en danger.

(Source : Global Fund Observer, numéro 152, 5 juillet. Le GFO est une publication gratuite d’Aidspan www.aidspan.org; pour le recevoir, veuillez envoyer un courriel à [email protected])

Népal : la migration comme facteur principal de la prévalence du VIH

La prévalence du VIH à Achham est estimée à 1,7%, mais de nombreux résidents, qui n’ont jamais quitté la province occidentale reculée, connaissent le VIH seulement sous le nom de « maladie de Bombay [Mumbai] ». Ce surnom est dû aux hommes en bonne santé qui, émigrant pour des raisons de travail, reviennent malades des années plus tard. La province fournit une main d’œuvre bon marché à des villes telles que Mumbai depuis des années.

Bien que la prévalence du VIH au sein de la population générale du Népal soit basse (0,5%), le pays connaît une épidémie concentrée parmi les groupes à haut risque tels que les travailleurs saisonniers migrants. Le gouvernement a découvert en 2008 que 41% de tous les cas de VIH dans le pays se trouvaient parmi les travailleurs migrants.

Les tests et la sensibilisation publique au VIH augmentent supposément à Achham, où 70% des ménages migrent à un certain stade, d’après l’OIT. Un programme de soins maternelles complet dans les hôpitaux de la province, qui offre 20 USD aux mères si elles donnent naissance sur place a contribué à contrôler la transmission du VIH par la mère à l’enfant ; l’hôpital provincial d’Achham fait état de seulement 42 cas de transmission depuis 2005.

(Source : PlusNews, 27 juillet)

La crise au Swaziland affecte les traitements

Le malaise croît au Swaziland d’après des rapports indiquant que les fournitures d’antirétroviraux sont dangereusement basses. Les ressources n’ont jamais été adéquates pour lutter contre le taux d’infection le plus élevé au monde dans le petit royaume, mais ces derniers mois, le gouvernement appauvri et le financement en baisse des donateurs a mené à une panique croissante parmi les personnes vivant avec le VIH. Un Swazi sur quatre entre les âges de 15 et 49 ans vit avec le VIH, dans une population d’environ un million, qui connaît la prévalence la plus élevée au monde à 26,1%.

Plus de 64’000 Swazis recevaient des ARV avant la fin juin, un chiffre qui doit augmenter pour atteindre 69’000 d’ici la fin juillet selon l’unité de surveillance et d’évaluation du ministère de la santé. Cependant, 200’000 adultes swazis sont séropositifs d’après les estimations.

Le Swaziland est au cœur d’une crise financière aigüe. Les services sociaux ont été interrompus et les fonctionnaires font face à des restrictions menaçantes. Le gouvernement est le plus gros employeur du pays. De plus, le ministère de l’agriculture a rapporté le mois dernier un manque de 29’000 millions de tonnes dans la quantité de maïs annuelle requise, le principal aliment du pays, sur un total d’environ 114’000 millions de tonnes.

L’Union douanière d’Afrique méridionale (Southern African Customs Union - SACU), qui comprend le Botswana, le Lesotho, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Swaziland, applique une série commune de tarifs et distribue de manière disproportionnée le revenu aux États membres. Elle a fourni une bouée de sauvetage économique au Lesotho et au Swaziland en particulier, qui présentent des populations réduites et appauvries, un grand nombre de personnes infectées par le VIH et peu ou pas de ressources naturelles. Le revenu de la SACU constituait environ 66% du revenu gouvernemental ces deux dernières années. Suite à une réorganisation des factures de l’union douanière, il ne constituera que 32% du budget cette année.

Le gouvernement a requis une assistance financière de la part de l’Afrique du Sud, qui est obligée de considérer un prêt afin d’éviter une crise humanitaire dans l’enclave et le flot conséquent de réfugiés économiques. Mais les ONG swazies, menées par la coalition du Swaziland des organisations civiques concernées et les organisations en Afrique du Sud, telles que le centre syndical national et le congrès des syndicats sud-africains (Congress of South African Trade Unions - COSATU), lancent un appel afin que des réformes politiques soient jointes à toute aide financière. Le Swaziland est également la dernière monarchie absolue au monde.

(Source : PlusNews, Mbabane, 18 juillet)

Un accord de conversion de la dette favorise le Fonds mondial

Le Fonds mondial avait déjà conclu des accords de conversion de dette avant, mais aucune ne ressemble à la dernière entre l’Allemagne et l’Égypte.

Avec le mécanisme du Fonds mondial Debt2Health, les pays créanciers peuvent accepter d’annuler une partie de la dette qui leur est due, à condition que les pays débiteurs investissent une somme négociée dans des programmes locaux approuvés par le Fonds mondial. Jusqu’à récemment, quatre accords Debt2Health ont été conclus – trois comprenant l’Allemagne et, respectivement, le Pakistan, l’Indonésie et la Côte d’Ivoire ; et un entre l’Australie et l’Indonésie.

En juin 2011, l’Allemagne a accepté d’annuler €6.6 millions de dette égyptienne. Ce qui rend cet accord unique est que l’Égypte a accepté de contribuer une moitié des €6.6 millions à des programmes du Fonds mondial pour lutter contre la malaria en Éthiopie. C’est la première fois qu’un accord de conversion de dette du mécanisme Debt2Health comprenait un réinvestissement dans des programmes d’un autre pays que le débiteur original.

(Source : Global Fund Observer, numéro 154, 25 juillet. Le GFO est une publication gratuite d’Aidspan www.aidspan.org; pour le recevoir, veuillez envoyer un courriel à [email protected])

Nouvel espoir dans la lutte contre le SIDA

Des médicaments contre le SIDA conçus pour traiter le VIH peuvent aussi réduire dramatiquement le risque d’infection parmi les couples hétérosexuels ; deux études menées en Afrique l’ont démontré pour la première fois. Les découvertes ajoutent aux preuves toujours plus nombreuses que le type de médicaments prescrits depuis le milieu des années 90 pour traiter les personnes déjà malades pourraient également détenir la clé pour ralentir ou même arrêter la propagation de la maladie.

Les recherches portaient sur 4’758 couples « discordants », c’est-à-dire dans lesquels un partenaire était séropositif et l’autre séronégatif, au Kenya et en Ouganda et parmi plus de 1’200 hommes et femmes sexuellement actifs au Botswana. Les études démontrent qu’une prise de médicaments contre le SIDA quotidienne réduisaient les taux d’infection en moyenne de 62% par rapport à un placebo.

L’idée d’une telle « prophylaxie par pré-exposition », aussi connue en tant que PrEP en anglais, compte de plus en plus de partisans, suite à des résultats d’autres recherches démontrant une baisse des taux d’infection parmi les hommes homosexuels prenant des médicaments contre le SIDA.

(Source: aljazeera.net, 14 juillet et Health Day News, 13 juillet)

Nouvelles de Global Unions

La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF – www.itfglobal.org), dans sa dernière mise à jour VIH/SIDA 110 du 1er et 15 juillet, fait un rapport sur un projet d’éducation VIH/SIDA à long terme sur le lieu de travail avec la coopération du syndicat national des marins du Sri Lanka (National Union of Seafarers of Sri Lanka), qui couvre tout les secteurs représentés par le syndicat dans le port de Colombo, ainsi que quatre écoles maritimes au Sri Lanka. Le programme est financé par ONUSIDA et l’OIT, l’UNFPA fournit le conseil technique.

En anticipation du prochain appel à propositions pour financement de la 11ème Série, la Conférence syndicale internationale (CSI) a publié une circulaire à tous ses affiliés et aux fédérations de Global Union. Cette circulaire donne des détails pour une approche étape par étape pour inclure des éléments liés au lieu de travail dans les propositions soumises par l’Instance de coordination nationale (ICN). Comme mentionné précédemment, la 11ème Série débutera le 15 août ; la date limite de soumission des propositions nationales est fixée au 15 décembre.

Il y a cinq ans : tiré du numéro de août/septembre 2006 (No. 11/12)

Le premier numéro du bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM a été publié en octobre 2005. Dans les numéros actuels, nous faisons référence à un article du même mois mais publié il y a cinq ans et en suivons les développements.

En août/septembre 2006, nous faisions un compte-rendu de la 16ème Conférence internationale sur le SIDA tenue à Toronto du 14 au 18 juillet 2006. Plus de 20’000 scientifiques, politiques et activistes ont pris par à cet événement. Le mouvement travailleur été bien représentés, soulignant l’impact du VIH et du SIDA sur le lieu de travail et exposant le rôle des travailleurs dans la lutte contre la pandémie.

Avant la conférence, le Congrès du travail du Canada (CTC) a organisé un forum sur le travail de deux jours avec le soutien de l’OIT. Le forum a réuni des représentants syndicaux de toute la planète qui ont exprimé leur soutien en faveur de l’intensification de la participation des syndicalistes et des syndicats ainsi que construire des coalitions fortes avec les organisations de la société civile. A l’occasion du forum du travail, le CTC a publié un nouveau rapport, « Le travail lutte contre le SIDA » qui démontre que les syndicats sont au cœur de la lutte contre le SIDA.

Le résumé de l’ICEM écrit pour la conférence a été accepté dans une exhibition de posters. L’ICEM a également été invitée à parler de « l’importance du dialogue social et de la participation des travailleurs dans les partenariats entre les secteurs public et privé » lors d’une session de rencontre satellite ayant pour thème « Du lieu de travail à la communauté – le co-investissement pour donner accès à la prévention, au traitement et aux soins dans les partenariats public/privé ».

Plusieurs tendances plus générales ont émergé de la conférence. Bien qu’encore inadéquat, le traitement est plus accessible. Cependant, les personnes sous antirétroviraux (ARV) restent infectés et nécessitent un traitement indéfini. De fait, les efforts doivent être recentrés sur la prévention. Malgré de nombreuses années de recherche, dont le coût est énorme, aucun vaccin n’a encore été découvert.

Aussi à noter, les techniques de prévention mettent l’accent sur les protections féminines (femdom) plutôt que le préservatif, qui nécessite le consentement du partenaire, pour permettre aux femmes de gagner du contrôle.

Dans ce numéro, nous abordions également le 2ème Forum de partenariat du Fonds mondial à Durban en juillet 2006 et sur l’engagement renouvelé pris lors de la réunion du G8 à St-Pétersbourg, en Russie, pour combattre le VIH/SIDA et créer un suivi régulier de son travail.

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