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Bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM - N° 70, juillet 2011

8 juillet, 2011

Dans ce numéro, nous abordons la Déclaration de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH et le SIDA, l’appel des syndicats pour davantage de financement ainsi que les activités et efforts supplémentaires mis en œuvre pour trouver un vaccin ou un traitement contre la maladie.

Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le SIDA

Le 10 juin, la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté son document final, la Déclaration politique de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida.

La Déclaration réaffirme l’engagement des gouvernements de lutter contre la pandémie avec des objectifs associés à des dates définis dans les Objectifs du millénaire pour le développement, tels qu’arrêter et inverser la propagation du VIH d’ici 2015. Elle engage les gouvernements à éliminer la transmission de la mère à l’enfant d’ici 2015. Des efforts doivent être faits pour accélérer l’objectif de l’accès universel au traitement antirétroviral pour ceux qui y ont droit selon les directives de traitement de l’OMS d’ici 2015.

Les gouvernements ont aussi promis d’éliminer les inégalités entre femmes et hommes ainsi que l’abus et la violence entre femmes et hommes, et d’améliorer les possibilités pour les femmes et les adolescentes de se protéger du risque d’infection par le VIH. La déclaration fait appel auprès des jeunes pour qu’ils mènent la sensibilisation mondiale au VIH.

L’article 85 de la Déclaration est d’une importance particulière pour les syndicats et le monde du travail : « S’engager à mitiger l’impact de l’épidémie sur les travailleurs, leur famille, les personnes qui dépendent d’eux, les lieux de travail et les économies, y compris en prenant en compte toutes les conventions pertinentes de l’OIT, y compris la Recommandation n° 200, et fait appel aux employeurs, aux syndicats, aux employés et aux bénévoles pour éliminer la stigmatisation et la discrimination.

Bien que la Déclaration reconnaît que le financement ait été multipliée par plus de 8 de 2001 à 2010, pour atteindre 16 milliards USD, elle exprime de l’inquiétude vis-à-vis de l’impact négatif que les crises financière et économique ont provoqué sur la réponse au VIH et au SIDA.

(Source : communiqués de presse d’ONUSIDA et d’OIT/sida)

L’appel des syndicats pour combler le manque de financement ; plus d’activisme sur le lieu de travail

Les syndicats ont déclaré lors d’une réunion majeure d’ONUSIDA, le programme joint de l’ONU contre le VIH/SIDA, que l’impact potentiel des activités de lutte contre la pandémie sur le lieu de travail n’est toujours pas concrétisé, tout comme les engagements réels des gouvernements pour combler les 8 milliards USD de fonds manquants.

Les syndicats ont demandé au Conseil de coordination du programme d’ONUSIDA (la direction de l’organisation) d’ajouter sa voix à l’appel fait auprès de l’ONU (voir article ci-dessus) pour garantir que les activités liées au travail fassent parties de la réponse générale au VIH et au SIDA.

Le plan d’action de la CSI et de ses partenaires de Global Union met l’accent sur la réduction de la stigmatisation et de la discrimination, l’amélioration de l’accès aux services de prévention et l’accès au traitement, aux soins et au soutien.

(Source : communiqué de presse de la CSI, 24 juin)

Vers un traitement du VIH ?

30 après les premiers rapports médicaux abordant une nouvelle maladie, des articles concernant les travaux en faveur d’un traitement contre le SIDA sont parus.

Le nouveau directeur d’IAS (International AIDS Society), Bertrand Audoin, a déclaré qu’un traitement était le seul moyen de garder l’épidémie de VIH sous contrôle à long terme durant des périodes financièrement difficiles. Il a cependant admis qu’il faudrait jusqu’à 25 années pour trouver un traitement.

L’IAS a réuni un groupe de travail composé de chercheurs internationaux pour développer une stratégie qui pourrait conduire à un traitement. Le groupe est co-présidé par la professeur Françoise Barré-Sinoussi, qui a gagné le prix Nobel en 2008 pour la découverte du VIH avec Luc Montagnier.

Mme Barré-Sinoussi écrit dans le journal International Herald Tribune qu’il existe aujourd’hui des preuves robustes qu’une thérapie antirétrovirale précoce et hautement intensive peut avoir un impact considérable sur la transmission du VIH, démontrant le concept du « traitement en tant que prévention ». Elle affirme que le SIDA n’est plus une condamnation à mort, mais il reste encore beaucoup de préoccupation à propos de la durabilité de l’accès au traitement à long terme, surtout dans un environnement limité en ressources.

The Economist a consacré sa couverture du 4 juin à l’épidémie : « La fin du SIDA ? Comment 5 millions de vies ont été sauvées et une épidémie pourrait être vaincue ». L’article principal cite cette statistique saisissante : depuis la découverte du SIDA, 25 millions de personnes sont décédées et 34 autres millions ont été infectées. Mais le taux de mortalité est descendu. En 2005, la maladie avait fait 2,1 millions de victimes ; en 2009, le chiffre était descendu à 1,8 million. Un autre article fait un rapport détaillé l’état actuel de la recherche. Si le système immunitaire de quelques personnes peut contrôler naturellement la maladie, cela suggère qu‘un vaccin serait possible. Et si les anticorps neutralisant le virus ont été découverts, ils pourraient former la base de médicaments contre le SIDA.

(Sources: BBC News, 1er juin ; International Herald Tribune, 4-5 juin ; et the Economist, 4 juin)

Afrique du Sud : une nouvelle politique sauve des milliers de bébés du VIH

Le gouvernement de l’Afrique du Sud a considérablement réduit le taux de transmission des mères à leurs enfants, qui atteint aujourd’hui un petit 3,5 %, épargnant potentiellement quelques 67’000 d’une infection par le VIH. Le succès est dû principalement au Département de la santé, qui a grandement amélioré son programme pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) depuis avril 2010.

« Il est possible de prévenir toutes les transmissions du virus de la mère à l’enfant, mais nous devons maintenant nous concentrer sur les soins apportés aux bébés après la naissance », a déclaré Precious Robinson, directeur adjoint du programme de PTME gouvernemental lors de la publication des nouveaux chiffres à l’occasion de la conférence sud-africaine sur le SIDA.

Le programme de traitement précédent prévoyait une dose du médicament antirétroviral Névirapine. Au mieux, cela réduisait le taux de transmission à 8,8 %, selon des études locales. Mais dans certaines parties du KwaZulu-Natal, une mère séropositive sur cinq transmet le virus à leur enfant malgré la Névirapine.

Afin de sauver des bébés, la priorité a été accordée au programme de traitement de PTME. Depuis avril dernier, le Département de la santé a recommandé la prise de l’antirétroviral (ARV) AZT à partir de 14 semaines de grossesse et de trois ARV pendant l’accouchement (Névirapine, Tenofovir et 3TC). Si une femme enceinte présente un nombre de CD4 inférieur à 350, elle devrait suivre une trithérapie (trois ARV) dans les deux semaines suivant les résultats de son test CD4. Les nouveau-nés reçoivent aujourd’hui du sirop de Névirapine tant que leur mère les allaite, ou durant six semaines s’ils ne sont pas allaités par leur mère.

(Source : www.health-e.org.za, 9 juin)

« Carton rouge » pour garder les enfants à l’abri du VIH

Les capitaines des équipes nationales de football participant dans la Coupe du monde de football féminin 2011 en Allemagne s’unissent pour l’appel Give AIDS the Red Card (carton rouge au SIDA) dans le cadre d’un plan mondial destiné à éliminer les nouvelles infections par le VIH chez les enfants d’ici 2015. L’appel Give AIDS the Red Card, lancé par le programme commun des Nations Unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA) il y a une année lors de la Coupe du monde de football masculin 2010 en Afrique du Sud, utilise le pouvoir et la portée du football pour unir la planète contre les nouvelles infections parmi les enfants.

Chaque jour, plus de 1’000 bébés naissent avec le VIH. Cependant, un accès au tests et conseils pour les femmes enceintes et leurs partenaires, et un traitement lorsque cela est nécessaire, peuvent réduire le risque de transmission en-dessous de 5 %.

Lors de la signature de la promesse, les capitaines des équipes ont fait appel aux joueuses et aux joueurs de foot de toute la planète de « célébrer la vie et soutenir la campagne mondiale pour empêcher les mères de mourir et les enfants d’être infectés ».

(Source : communiqué de presse d’ONUSIDA, Genève, 24 juin)

Sites internet des Instances de coordination nationales (CCM) du Fonds mondial

D’après Aidspan, au moins 20 CCM (abréviation anglaise utilisée en français) ont établi leur site internet. Les pays qui en possèdent un et où l’ICEM est active comprennent :
L’Inde : www.india-ccm.org (langue : anglais)
Maurice : http://ccm-mauritius.org (langue : anglais)
Le Nigéria: http://ccmnigeria.org (langue : anglais)
La Tanzanie : http://www.gf.or.tz (langue : anglais)

L’information disponible varie considérablement d’un site à un autre, celui de l’Inde étant de loin le plus complet.

(Source : Global Fund Observer, numéro 149, 8 juin. Le GFO est une publication gratuite d’Aidspan www.aidspan.org; pour le recevoir, veuillez envoyer un courriel à [email protected])

Nouvelles des Global Unions

La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF – www.itfglobal.org) a publié le cinquième numéro d’Agenda, son magazine annuel consacré au VIH et au SIDA. Agenda comprend notamment des études de cas de la part des affiliés de l’ITF, des stratégies pour combattre la pandémie sur le lieu de travail, et une nouvelle étude sur le secteur de l’aviation civile qui a révélé le niveau d’exposition des travailleurs à l’infection par le HIV, ainsi qu’à la stigmatisation et la discrimination.

Dans les mises à jours VIH/SIDA n°108 et 109 de l’ITF du 1e et 15 juin respectivement, les articles traitent de l’éducation par les pairs parmi les ouvriers de l’aviation civile en Équateur, un programme d’éducation de savoir-faire pratique concernant le VIH et le SIDA en Indonésie organisé par le syndicat indonésien des marins (Indonesia Seafarers’ Union), et le rôle crucial que joue le syndicat des ouvriers du transport et des docks (Transport and Dock Workers’ Union) du port de Mumbai dans la mise en œuvre d’une politique concernant le VIH et le SIDA sur le lieu de travail.

La newsletter de juin du programme suédois contre le VIH et le SIDA sur le lieu de travail (Swedish Workplace HIV and AIDS Programme - SWHAP), géré en commun par le conseil international de l’industrie suédoise (NIR) et le syndicat de l’industrie et de la métallurgie (IF Metall), fait un rapport sur une série de programmes d’éducateurs de pairs et d’autres programmes contre le VIH et le SIDA dans l’Ouest et le Sud de l’Afrique. Le SWHAP se concentre sur la réponse au VIH et au SIDA sur les lieux de travail suédois ou en rapport avec la Suède.

Il y a cinq ans : le bulletin numéro 10 de juillet 2006

Le premier numéro du bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM a été publié en octobre 2005. Dans les numéros actuels, nous faisons référence à un article du même mois mais publié il y a cinq ans et en suivons les développements.

Dans le numéro de juillet 2006, nous avions traité le premier séminaire sur le VIH, le SIDA et le lieu de travail organisé par les affiliés de l’ICEM en Colombie avec la coopération d’ONUSIDA et le Ministère de la protection sociale.

Nous avions également abordé l’inquiétude que l’affilié de l’ICEM en Mongolie avait exprimée concernant l’augmentation des infections par le VIH. Dans un rapport fait au comité régional Asie et Pacifique de l’ICEM, le syndicat mongole des mines et de l’énergie (Mongolia Mining and Energy Union) a donné un compte-rendu de l’augmentation récente du VIH dans le pays. Malgré une prévalence encore très basse, le potentiel d’une augmentation future due aux comportements sexuels à risque, à des taux d’infection élevés parmi les travailleurs migrants et les commerçants mobiles et à un manque d’éducation parmi les jeunes est grand. On se rappellera qu’avec l’aide des affiliés japonais, l’ICEM a lancé plus tard un programme contre le VIH et le SIDA en Mongolie.

L’article consacré à la réunion de haut niveau des Nations Unies affirmait que, contrairement à la session 2001 de l’Assemblée générale de l’ONU sur le VIH/SIDA, relativement peu de leaders mondiaux ont pris part à cette réunion qui a pris place à New York du 29 mai au 2 juin 2006. Les organisations de la société civile ont critiqué la déclaration finale. Des différents concernant les stratégies de prévention, telles que l’abstinence et l’utilisation de préservatifs, les droits de propriété intellectuelle et l’identification de groupes vulnérables ont conduit à une déclaration affaiblie et de sérieuses omissions. Par déférence aux oppositions musulmane, latino-conservatrice et vaticane, la Déclaration fait uniquement référence aux « groupes vulnérables » qui risquent d’être infectés sans nommer les travailleuses et les travailleurs du sexe, les homosexuels et les homosexuelles et les utilisatrices et utilisateurs de drogue par injection intraveineuse comme étant des groupes nécessitant une attention particulière. La société civile a également noté un engagement insuffisant en faveur des droits des femmes. La plupart des ces manquements paraissent avoir été retirés de la nouvelle Déclaration politique (voir premier article de ce numéro).