14 mai, 2010

Dans ce numéro, nous poursuivons la campagne du G8 pour l'accès universel et abordons des questions cruciales à propos de la transmission de la mère à l'enfant.
L'ICEM fait appel à ses affiliés afin qu'ils contribuent à ce bulletin
Les affiliés de l'ICEM sont engagés dans une large palette d'activités contre le VIH/SIDA. Afin de faire circuler l'information sur les nouveaux accords, les campagnes de prévention et de sensibilisation ainsi que les activités éducatives, les affiliés et les coordinateurs de projet sont invités à envoyer leurs nouvelles à l'adresse [email protected]. Tout retour sur le contenu ou le format de ce bulletin est également bienvenu.
Soutien à la campagne du G8 en faveur de l'accès universel
Initié par le Congrès canadien du travail et l'organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale (voir bulletin électronique n°55 d'avril 2010), le soutien au travail de lobbying lors du sommet du G8 s'est étendu au-delà de l'Afrique. Des syndicats de toute la planète ont envoyé des pétitions.
Manfred Warda, secrétaire général de l'ICEM, a écrit à la mission canadienne à Genève pour encourager le G8 à mettre en place un plan d'action afin de parvenir à l'accès universel à la prévention, au traitement, au soin et au soutien contre le VIH/SIDA. L'ICEM a aussi fait appel à ses affiliés pour qu'ils se rejoignent la campagne de pétitions et de lettres dans leur propre pays.
Montrez votre soutien en faveur de l'accès universel
Suivez les liens ci-dessous pour signer une pétition qui sera envoyée au Premier ministre canadien Stephen Harper et aux leaders mondiaux participant aux réunions du G8 en juin.
Anglais : http://cupe.ca/action/hiv-aids,
français : http://scfp.ca/action/sida
Nouveau dépliant VIH/SIDA de l'ICEM
L'ICEM a publié un nouveau dépliant "L'ICEM relève le défi du VIH/SIDA". Il est téléchargeable en anglais et en français sur le site internet www.icem.org. Des copies papier peuvent également être commandées au siège de l'ICEM.
Un manque de financement menace la prévention du SIDA chez les femmes enceintes
Des rapports provenant du Kenya et du Mali suggèrent que les nouvelles directives de l'OMS qui recommandent une mise sous traitement antirétroviral plus précoce ne peuvent être appliquées en raison d'un manque de financement.
L'OMS recommande d'élever le taux de CD4 (mesure de l'immunité qui détermine si une personne séropositive devrait commencer un traitement) de 200 à 350 et a réduit le début conseillé d'un traitement des mères séropositives de la 28ème semaine de grossesse à la 14ème.
Au Kenya, le rejet des propositions des 9ème et 10ème Séries d'appel du Fonds mondial signifie un manque de financement considérable et qu'environ 300'000 mères enceintes et personnes dont la vie dépend de médicaments antirétroviraux ne sont pas sures de d'avoir encore accès aux traitements. Le Fonds mondial a refusé de donner son approbation en raison des rôles dédoublés des ministères des services médicaux et de la santé publique et à cause du nombre de personnel excessif, injustifiable et non viable des agences de mise en œuvre.
Au Malawi, les services de prévention de la transmission de la mère à l'enfant (PTME) ont progressé mais le pays continue de lutter contre le manque de médicaments. Les femmes enceintes, les mères et les enfants ont aussi de la peine à effectuer un suivi.
En 2005, seulement 3 % des femmes enceintes au Malawi bénéficiaient de services PTME et la part des nouvelles infections due à la transmission de la mère à l'enfant s'élevait à 30 %. Aujourd'hui, 45 % des femmes séropositives ont accès à des services PTME. Plus de 95 % des femmes enceintes choisissent de faire un test VIH.
Cependant, le changement de traitement opéré l'année passée, soit la thérapie combinée plutôt que la nevirapine à dose unique (une solution plus efficace et qui encourage moins le développement de la résistance au médicament) signifie aussi que davantage de fonds sont nécessaires et que les cliniques, surtout celles situées dans les zones rurales, manquent de médicaments ou ne peuvent qu'offrir la thérapie par dose unique.
(Sources: IPS, Nairobi, 1er avril et IRIN PlusNews, Lilongwe, 7 Mai)
Des activistes SIDA refoulés durant le Forum économique mondial
Le gouvernement tanzanien a déporté plusieurs activistes SIDA et a interdit une manifestation de protestation contre les fonds en baisse dans la lutte contre le VIH et le SIDA au Forum économique mondial (FEM) Afrique à Dar es Salaam.
Peu après qu'un petit nombre d'activistes ont donné un mémorandum afin d'être présentés aux leaders participant au FEM à la chanteuse sud-africaine et activiste SIDA Yvonne Chaka Chaka, ils ont été arrêtés. Le groupe est également soutenu par Christoph Benn, directeur des affaires externes du Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Parmi les détenus figure Michael O'Connor, aussi du Fonds mondial.
Dans un communiqué, les activistes condamnent les autorités tanzaniennes de "manque d'égard total du droit à la liberté d'expression pour convoyer un message aussi crucial que celui-ci".
Des activistes de plusieurs pays africains ont déclaré que les programmes de traitement antirétroviral (ARV) gouvernementaux connaissaient une baisse de fréquentation en raison des coupures de budget à la fois domestiques et externes. Ils ont indiqué que les fondations pour parvenir à l'accès universel à la prévention, au traitement et aux soins VIH ont été posées et qu'il n'est pas le moment de revenir sur les promesses de financement et d'inverser les progrès effectués.
Ces cinq dernières années, dix fois plus de personnes ont été mises sous traitement ARV salvateur ; 3 millions d'Africains en bénéficiaient fin 2008, selon l'OMS. Mais il en reste encore 3,7 millions qui n'y ont pas accès.
(Source: IRIN PlusNews, Nairobi, 7 mai et Mail & Guardian, Johannesburg, 6 mai)
Éthiopie : la prévention sur mesure
Avec plus de la moitié des adultes éthiopiens testés pour le VIH ces cinq dernières années et une campagne de changement de comportement en cours, les spécialistes réclament maintenant une approche plus ciblée. Les populations les plus à risque doivent être mieux identifiées grâce à une compréhension accrue de comment l'épidémie les affecte, afin de développer une réponse plus spécifique.
"Le gouvernement a lancé une vigoureuse campagne de lutte contre le VIH, mais il est important aujourd'hui de cibler des groupes spécifiques parmi lesquels l'épidémie fait rage" a déclaré Desmond Johns, directeur national d'ONUSIDA en Éthiopie. "Des taux de dépistage élevés ne signifient pas grand chose s'ils ne portent pas sur des personnes à risque, telles que les professionnelles du sexe".
Les groupes à risque comprennent les professionnels du sexe, les militaires, les travailleurs migrants, les enfants sans domicile, les étudiants et les couples infidèles. Les homosexuels ont pour la première fois été inclus dans un plan stratégique national pour les cinq prochaines années, encore à l'état de brouillon.
Une réponse mieux ciblée veut dire que les branches régionales du bureau fédéral de la prévention et du contrôle du VIH/SIDA (HAPCO en anglais) aura besoin d'élaborer des plans spécifiques pour la prévention dans leur région, où les risques et la prévalence varient considérablement.
Selon HAPCO, la prévalence provisionnelle en 2010 est de 2,3 %, mais les grandes villes telles que Addis Abeba ont une prévalence moyenne de 7 %, tandis que les zones rurales – où vit 85 % de la population – connaissent une prévalence de 0,9 %.
(Source : IRIN PlusNews, Addis Abeba, 3 mai)
Ukraine : résultats de la subvention VIH du Fonds mondial
Depuis le 31 mars 2008, une subvention de la première Série du Fonds mondial a fourni des services de prévention en Ukraine à 214,103 personnes qui prennent des drogues par injection. En septembre 2008, 6'070, dont 911 enfants, avaient reçu une thérapie antirétrovirale (TAR). De plus, en 2008, 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient reçu un traitement pour prévenir la transmission de la mère à l'enfant, soit 45 % de plus qu'en 2003. La subvention a dépassé la majorité de ses objectifs.
Cette information provient d'un rapport publié en septembre 2009 par l'Alliance international contre le VIH/SIDA. La subvention, qui s'élevait à USD 98 millions sur cinq ans, a soutenu des programmes qui comprenaient une augmentation rapide des TAR, un ensemble de services de soins, de soutien et de prévention exhaustif pour les populations les plus à risque et l'arrêt progressif des thérapies de maintien par substitution.
La subvention du Fonds mondial constituait la partie principale de la réponse nationale au VIH et au SIDA en Ukraine. Pendant la période de la subvention, le nombre de nouveaux cas de VIH par 100'000 tests a baissé de 632,8 à 590,2 ; le taux de mortalité due au SIDA est en outre descendu de 38 % à 8 % (entre 2004 et 2008).
Le rapport "Civil Society Leads National Response – Final Report: Overcoming the HIV/AIDS Epidemic in Ukraine, Funded by the Global Fund (2004-2009)", décrit également les expériences de l'Alliance internationale contre le VIH/SIDA en tant que principal bénéficiaire (PB) de la subvention, et souligne les leçons qui en ont été tirées. Selon le rapport, une des contributions capitales de l'Alliance a été de renforcer la société civile.
Le rapport est disponible en anglais sur le site de l'Alliance internationale contre le VIH/SIDA à l'adresse suivante www.aidsalliance.org/publication-search.aspx.
(Source: Global Fund Observer, numéro 120 du 16 avril. Le GFO est une publication gratuite d'Aidspan www.aidspan.org; pour recevoir le GFO , veuillez envoyer un courrier électronique à
[email protected])
Possibilité de reprogrammer les subventions pour améliorer le traitement de prévention de la transmission par la mère à l'enfant
Le secrétariat du Fonds mondial travaille avec 20 pays d'Afrique subsaharienne pour évaluer la possibilité de reprogrammer les subventions en cours du Fonds mondial pour permettre une transition des thérapies à dose unique de nevirapine à celles plus efficaces des doubles ou triples ARV pour la prévention de la transmission par la mère à l'enfant (PTME).
• Les pays sont l'Angola, le Botswana, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), l'Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, la Mozambique, le Malawi, la Namibie, le Nigéria, l'Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanzanie, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe (d'autres pays pourraient être rajoutés plus tard ; une initiative similaire a déjà été lancée en Inde).
Il y a plusieurs facteurs à prendre en considération pour déterminer si le projet est réalisable, notamment la capacité à libérer des fonds dans d'autres parties du budget, et s'il existe déjà des zones de distribution de services PTME dans les programmes en place.
L'objectif des projets du Fonds mondial qui s'engagent pour l'élimination quasi totale de la transmission par la mère à l'enfant d'ici 2015 est atteignable, comme le montre le Global Fund 2010 Results Report publié récemment.
(Source: Global Fund Observer, numéro 120 du 16 avril. Le GFO est une publication gratuite d'Aidspan www.aidspan.org; pour recevoir le GFO , veuillez envoyer un courrier électronique à
[email protected])
Les grand-mères se réunissent pour un sommet contre le SIDA
Il s'agit là d'une initiative remarquable. Les grand-mères à travers l'Afrique ont tendu la main à celles du Canada afin de lancer un appel pour plus de soutien et de reconnaissance de leur rôle de tuteurs d'enfants rendus orphelins par le SIDA.
« Nous sommes le ciment de nos communautés ; nous protégeons et élevons nos enfants orphelins avec amour et engagement. L'Afrique ne peut pas survivre sans nous » déclare ainsi un manifeste publié à l'occasion de la première Assemblée des grand-mères africaines tenue au Swaziland.
Eunice Simelane, qui a soutenu et pris soin de cinq grand-enfants depuis que son fils et sa belle-fille sont décédés de maladies liées au SIDA, a lu le manifeste à une réunion à laquelle 200 grand-mères du Swaziland, 232 de pays africains et 42 Canadiennes représentant 7'000 autres qui ont formé des groupes au Canada pour récolter des fonds et sensibiliser le public aux problèmes des femmes âgées africaines qui doivent élever des orphelins du SIDA.
La première Assemblée des grand-mères a pris place à Toronto, au Canada, en 2006 et émanait d'une initiative de l'envoyé spécial des Nations Unies Stephen Lewis, dont la fondation verse des fonds aux organisations de lutte contre le SIDA gérées par les communautés qui soutiennent les grand-mères dans 15 pays d'Afrique subsaharienne.
Le Swaziland connaît la pire épidémie de SIDA au monde - environ 160'000 enfants sont orphelins et considérés comme vulnérables dans une population de moins d'un million - le choix de ce pays semblait donc naturel pour tenir la première Assemblée des grand-mères en Afrique.
Les délégués ont dressé une liste de leurs demandes aux gouvernements, dont un soutien financier et des projets durables incluant leur participation.
(Source: IRIN PlusNews, Manzinin, 11 mai)
Nouvelles du programme contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail suédois (SWHAP)
Le SWHAP annonce qu'au cours de l'année 2009, les entreprises qui ont atteint la fin de leurs trois années de co-financement avaient continué d'appliquer et d'investir dans leurs programmes VIH/SIDA. Cela montre la viabilité des programmes contre le VIH et le SIDA sur le lieu de travail et l'efficacité de la stratégie : les programmes du SWHAP sont réussis et durables. Les progrès réalisés sont d'autant plus remarquables au vu de la situation économique difficile en 2009.
(Source: newsletter du SWHAP, avril 2010, www.swhap.org)
Nouvelles de Global Union
L'Internationale des ouvriers du bâtiment (IOB) annonce que ses affiliés en Afrique de l'Est intègrent toujours plus les questions VIH/SIDA dans leurs activités, notamment dans les cercles d'étude, la formation sur le travail des enfants, les cours para-légaux et les programmes de relations industrielles. Un séminaire VIH/SIDA sous-régional tenu à la fin mars a également lancé un appel à la communauté est-africaine pour que les droits des personnes vivant avec le VIH et le SIDA soient inclus dans les protocoles régionaux.
L'Internationale des ouvriers du transport (ITF – www.itfglobal.org) fait un rapport sur un nouvel outil de navigation destinés aux camionneurs afin de les aider à trouver des centres de soins le long des principaux couloirs de transit en Afrique. La plupart de ces centres offre aussi des tests de dépistage.
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